dimanche 21 octobre 2018

invitation à vous!

Invitation à vous L’organisation « Plans fixes » - qui diffuse des entretiens filmés avec diverses personnalités de Suisse romande - m’a sollicité pour un enregistrement. Il s’agit d’un film en noir et blanc, piloté par le journaliste et animateur Jean-Marc Richard. Ce film passera en première diffusion au cinéma Rex de Fribourg (près de la gare) le mercredi 7 novembre à 18h.30. La projection, gratuite et ouverte à tous, dure 50 minutes et sera suivie d’un apéritif convivial. Je vous invite bien cordialement. Pour la joie de nous revoir ! Claude Ducarroz

jeudi 18 octobre 2018

Pape François: regard critique

Regard critique Ah ! le pape… Le style, c’est l’homme. Et aussi le pape. Je suis très surpris…en bien. Domicile à Ste-Marthe, à l’écart des palais ; moins d’or et de dentelles dans les liturgies ; un langage simple, spontané, même avec quelques dérapages à la clé ; une volonté évidente de proximité avec le peuple. On aime le pape parce qu’on sent qu’il nous aime. Tous, à commencer par les plus humbles et les plus pauvres. C’est de l’évangile en barre. Merci. Et puis il y a la mission. Je suis impressionné par sa demande constante de prière pour lui. Quelle responsabilité ! Il se sait et se sent dans la main de Dieu. Et aussi, quelque part, remis entre nos mains. Il a réussi à faire bouger quelques lignes. Dans la société, avec son encyclique sur l’écologie, avec sa solidarité affichée et cohérente avec les migrants en perdition. Et dans l’Eglise ? C’est tellement difficile ! Le synode sur la famille a mieux promu une pastorale de la miséricorde. Très bien. Dans les affaires de pédophilie, il semble maintenant au clair et efficace. Et sur les grandes réformes internes ? J’attends davantage. Après 5 ans et 26 séances prolongées avec son conseil rapproché (le groupe des 9 cardinaux), qu’est-il sorti jusqu’à ce jour ? Pas grand-chose, semble-t-il. On devine beaucoup de résistances. J’espérais que tout irait plus vite : la réforme de la curie, la décentralisation de l’autorité, l’élargissement des ministères, la place de la femme dans notre Eglise, des avancées œcuméniques significatives : que c’est lent ! Si ça avance… Enfin le défi de l’évangélisation ! L’ambiance générale est rendue plus favorable par le témoignage de notre pape. Mais comment annoncer l’évangile dans une société aussi éclatée, dans la variété des cultures et la complexité des situations ? Personne n’a la recette ! Car là, c’est notre affaire à tous. Donc, à nous d’y aller, sans tout ni trop attendre de Rome. Même un bon pape… n’est que le pape ! Claude Ducarroz

lundi 8 octobre 2018

La parole au peuple. Prenons-la!

La parole au peuple. Exprimez-vous !

Dans sa lutte contre les abus sexuels perpétrés par des membres du clergé, le pape François, après avoir établi un diagnostic pertinent dans la culture du cléricalisme, a lancé deux initiatives intéressantes. D’une part il rassemblera tous les présidents des conférences épiscopales lors d’une assemblée extraordinaire du 21 au 24 février 2019. D’autre part, dans une lettre au peuple de Dieu datée du 20 août 2018, il mobilise toute l’Eglise catholique dans ce combat évangélique contre de tels scandales. Il écrit : « Il est nécessaire que chaque baptisé se sente engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons besoin… Il est impossible d’imaginer une conversion de l’agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu. »
Tout cela est bel et bon. Mais attention au piège possible.
Puisque les principales décisions seront prises au Vatican par l’assemblée des évêques autour du pape, les braves « chrétiens de la base » pourraient en déduire qu’ils n’ont pas voix au chapitre, sinon par la prière et le jeûne, dans l’attente docile des décrets tombant d’en haut. Après tout, ces abus ont été pratiqués par le clergé, y compris par certains évêques. C’est surtout à eux de se convertir.
Or la révélation de certains péchés d’un certain clergé met en évidence un disfonctionnement structurel dont souffre toute l’Eglise, de sorte que tout le peuple de Dieu doit maintenant prendre en charge, avec la grâce de Dieu, des redressements aussi urgents que nécessaires. Il y va de la crédibilité de notre Eglise dans son pèlerinage actuel en notre histoire. Et pour tout dire, il s’agit de sa docilité aux appels de l’Evangile du Christ et de ses réponses aux signes de l’Esprit.
L’excellent journal La Croix, à titre d’exemples, signale les questions suivantes : quelle place pour les prêtres ? quelle place pour les laïcs ? comment faire droit à l’égalité de tous devant le baptême ? quelle place pour les femmes ? où et comment organiser le débat dans l’Eglise ? comment assumer les fautes de l’Eglise ? (Cf. La Croix du 19 septembre 2018).
La simple lecture de ces thèmes devrait suffire à susciter l’expression libre parmi tous les chrétiens, et même au delà. Rien ne serait plus dommageable qu’un silence douloureux mais résigné, qu’une indifférence déprimée face aux enjeux de ces graves évènements.
C’est pourquoi, de ma modeste place, je fais appel aux chrétiens, personnellement et en communautés, pour qu’ils expriment, en toute liberté et responsabilité baptismales, leurs opinions, leurs réactions et leurs propositions au sujet des indispensables réformes à promouvoir dans notre Eglise. Plus concrètement, qu’ils les envoient à l’évêque suisse qui représentera ses collègues à la prochaine assemblée de février. Nous avons l’espoir que les voix du peuple de Dieu seront entendues et prises en compte. Car rien ne serait plus décourageant qu’une réunion en vase clos, sous une forêt de mitres, sans le témoignage du peuple chrétien et donc sans nous. Plus que jamais : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Eglises ! » (Ap 2 et 3).
Le pape n’a-t-il pas écrit : « Le seul chemin que nous ayons pour répondre au mal qui a gâché tant de vies est celui d’un devoir qui mobilise chacun et appartient à tous comme peuple de Dieu » ?
La parole est au peuple ! Prenons-la ! Exprimons-la !
A toutes fins utiles, voici l’adresse de Mgr Felix Gmür, qui représentera les évêques suisses à l’assemblée de Rome en février prochain :
Case postale 216  4501 Soleure  generalvikariat@bistum-basel.ch                   

                                                                                                                      Claude Ducarroz