tag:blogger.com,1999:blog-8493188987480425362023-11-15T10:52:23.084-08:00Le Blog de Claude DucarrozBienvenue à celles et ceux qui souhaitent dialoguer avec moi dans un esprit de fraternité et de respect.Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.comBlogger491125tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-83143305007961997482020-06-04T06:25:00.001-07:002020-06-04T06:25:02.534-07:00La troisième question<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">La
troisième question<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Tous déconfinent. Donc déconfinons. Sans
oublier d’observer les mesures sanitaires évidemment. Juste conseil de frère
Alain Berset.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Après deux mois de jeûne liturgique presque
total, après une si longue traversée du désert religieux, maintenant que nous
avons plus ou moins goûté aux célébrations virtuelles – la manne! -, nous
allons rentrer dans la terre promise des messes présentielles. Les nouvelles
techniques ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour pallier les absences
réelles de l’eucharistie. Merci à celles et ceux qui se sont donné corps et
surtout âme pour alimenter notre vie spirituelle par des invitations et des
incitations à écouter la parole de Dieu et à prier autant que possible, y
compris dans une certaine nostalgie de la communion.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et maintenant sonne l’heure de vérité. Au
moment où les célébrations vont à nouveau investir nos églises et chapelles
restées si longtemps en état d’abstinence eucharistique, comment allons-nous
réagir, nous les « vieux croyants » plus ou moins habituels et
parfois habitués ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">D’abord quant à l’eucharistie qui nous a
tellement manqué, n’est-ce pas ?
Allons-nous revenir en cohortes nombreuses et ferventes vers nos
sanctuaires désormais tout ornés pour nous accueillir « à la maison » ?
Ou aurons-nous pris goût à un certain confort des « messes-canapés »
qui ont fini par nous offrir gratuitement parole et prière à domicile, à toute
heure du jour et de la nuit ? Franchement, avons-nous conservé –et
peut-être développé- cette faim de la communion qui devrait nous précipiter
vers nos tables eucharistique d’où le prêtre est si heureux de nous
redire : « Heureux les invités au repas du Seigneur » ?
Réellement, pas seulement virtuellement !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et puis il y a aussi la question de la
communauté. Le confinement, même compensé par des liturgies soignées, nous a
surtout montré des églises presque vides, des nefs occupées par des bancs
désolés, autrement dit l’absence réelle de la communauté en chair et en
os. Bien sûr, nous avons porté dans nos
cœurs et dans nos prières l’Eglise universelle devenue largement invisible. Dans
les mystères liturgiques, la communion des présents est toujours plus ample que
la réunion des visibles. Mais peut-être, à la faveur du service à domicile des
liturgies, pour des groupes très restreints, voire même des personnes seules, cet
éparpillement ecclésial aura-t-il diminué en nous le besoin de revoir les
autres chrétiens, la faim de refaire communauté, la joie de revivre
concrètement de vrais rassemblements d’Eglise.
Dans la crise, sommes-nous devenus plus individualistes ou plus
communautaires ? Sans oublier que la réponse à cette question ne concerne
pas seulement les liturgies. Elle interroge la mentalité quotidienne des
chrétiens, si la « pratique religieuse » déborde largement la
fréquentation des églises.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Je me suis permis de poser deux
questions : l’une sur la soif profonde de l’eucharistie
« vraie », l’autre sur le besoin viscéral que re-composer des
communautés d’Eglise bien vivantes.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Finalement, il reste une troisième question,
adressée à tous, à travers les deux premières. C’est celle que Jésus posa un
jour à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » (Mt
16,15) Oui, la seule question qui mérite la réponse de toute une vie. Celle de
chacun de nous, avant, pendant et après le confinement.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-5303287108662090452020-03-18T00:11:00.003-07:002020-03-18T00:11:53.644-07:00Qui l'eut-cru?<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Qui l’eut cru ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Dans ma (lointaine) enfance, j’entendais des
personnes âgées raconter encore quelques souvenirs de la grippe dite
« espagnole » (1918), et ça nous faisait froid dans le dos. Toutes
proportions gardées, nous y voici à nouveau, si l’on en croit les mesures
drastiques que le coronavirus impose en cascade à nos sociétés, y compris à la
nôtre qui s’estimait sans doute à l’abri pour toujours de telles
calamités. Progrès de toutes sortes
obligent ! Mais hélas !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Pour en rester aux conséquences sur la vie
religieuse proprement dite –sans oublier toutes les autres évidemment-, nous sommes
affrontés à des impacts encore inimaginables, il y a quelques jours. Non
seulement la plupart des réunions sont déconseillées ou renvoyées, mais les
messes elles-mêmes – le cœur battant de la piété catholique- sont supprimées un peu partout. Il nous faut
faire ce sacrifie par solidarité citoyenne et chrétienne à l’égard des malades
actuels ou potentiels, comme aussi par soutien à nos autorités qui doivent
assumer des responsabilités si graves et si difficiles.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Est-ce à dire que la vie dans l’Esprit des
chrétiens et des communautés est en voie d’extinction, voire de
disparition ? Ce serait une
deuxième tragédie. Il est grand temps de réfléchir et de prier pour mieux nous
recentrer sur l’Essentiel vital, pour nous ancrer davantage dans l’Unique
nécessaire.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">D’abord nous pouvons accepter ces privations en
signe de profonde communion avec tous les chrétiens -d’hier et encore
d’aujourd’hui- qui se cramponnent vaillamment à l’Evangile alors qu’ils vivent
la persécution, l’extrême difficulté de rassemblement, la précarité d’une vie
d’Eglise sans église et souvent sans eucharistie possible. Ce que nous devons assumer
par nécessité provisoire est souvent leur pain quotidien. Je l’avais vérifié en
visitant certains pays d’Europe de l’Est sous la férule communiste.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Par ailleurs, il nous reste encore tant de
trésors évangéliques à explorer et à goûter, mieux que d’habitude, pourquoi
pas ? Je pense à la visite des églises pour des temps d’adoration en
silence, à la prière en famille –cette cellule de base de l’Eglise-, à la
méditation de la Parole de Dieu, toujours si accueillante dans les libres
bibliques et liturgiques. N’oublions pas non plus que les nouveaux moyens de
communication sociale sont aussi pleinement à notre service si l’on veut bien
les utiliser pour entrer en contact avec d’autres personnes et d’autres
communautés, notamment par la retransmission de certaines liturgies.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Nous ne sommes pas
sans rien, Dieu merci. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Que l’absence ou la raréfaction ne provoque pas
une mauvaise habitude plus ou moins paresseuse. Il serait évidemment très
dommageable à cause de cette épreuve de diète religieuse, que nous abandonnions
le désir de nous retrouver en communautés rassemblées, que nous perdions le
goût de participer en direct à l’eucharistie, ce rendez-vous mystique et
sensible avec Celui qui nous invite à sa table.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Nous n’avions pas prévu ce jeûne-là. Mais
préparons-nous déjà, après notre passage au désert avec les austérités qui
s’imposent, à nous retrouver en bonne forme spirituelle pour refaire Eglise
dans la joie des retrouvailles eucharistiques et fraternelles. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sans oublier que l’amour du prochain, à
commencer par celui qui va à la rencontre des plus pauvres et des plus
souffrants, est aussi, en toutes circonstances, une très belle forme de
communion.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz A
paru sur le site cath.ch<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-1313538580501103342020-03-14T01:03:00.002-07:002020-03-14T01:03:31.436-07:00La Samaritaine<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH">Homélie<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Troisième
dimanche de carême 2020<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH">Jean 4<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Tout était en place pour que rien ne se passe,
autrement dit qu’ils ne se rencontrent ou du moins ne se parlent jamais. Au
final : tous les deux ont vu leurs vies bouleversées. Il y eut un avant et
un après. On pourrait appeler cela : coup de foudre au bord d’un puits<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Au départ en effet, tout les séparait, du moins
dans le contexte de ce temps.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Une femme ne bavarde pas avec un homme inconnu
en public. Lui était juif, elle une Samaritaine, autrement dit une mauvaise
juive, une sorte d’hérétique. A ne fréquenter sous aucun prétexte. Il y a
parfois pire que les étrangers : les voisins insupportables parce que trop
différents.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et puis les circonstances. Il est dit que Jésus
était « fatigué par la route ». En plein midi, il avait surtout besoin d’une
sieste. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et pourtant il y avait un point commun entre
l’homme de Nazareth et cette femme anonyme. Une pauvreté à partager, qui les
rassemblait pour y répondre : la soif, le manque d’eau, la nécessité de
creuser dans le même puits.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">C’est Jésus qui rompt le silence.
« Donne-moi à boire », dit-il à cette femme. Celui qui avait tant à donner
–tout à donner- commence par se faire mendiant auprès de cette Samaritaine très
gênée par cette requête inattendue. Après quoi, ou plutôt grâce à cette divine
humilité, Jésus peut lui faire découvrir, peu à peu, en elle, une autre soif,
et lui offrir une autre eau. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">La soif d’un amour gratuit, tellement différent
des aventures qui ont occupé ou plutôt encombré sa vie jusque là. Et le don
d’une présence en forme d’amour inconditionnel –« si tu savais le don de
Dieu ! » – au point de lui faire reconnaître en cet homme fatigué,
mais si respectueux, le sauveur du monde…et donc aussi le sien.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et ce n’est pas fini. Tandis que les disciples
–des hommes évidemment- sont très préoccupés par les affaires de l’intendance
-étaient-ils un brin suisses ?-, ils avouent leur surprise. Ils
constatent, avec un reproche refoulé, que Jésus parlait avec une femme, et
surtout celle-là, dont la réputation faisait sans doute jaser dans le
landernau. Cinq maris ! c’est beaucoup !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais Jésus dans sa souveraine liberté,
notamment à l’égard des femmes, fussent-elles de mauvaise renommée, a choisi
son camp. Pour apporter la bonne nouvelle aux gens du village, il envoie précisément
cette femme peu recommandable, annoncer son évangile, celui de la miséricorde
et du salut offert à tous. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et ça a marché, on peut même dire mieux qu’avec
les apôtres masculins : « Beaucoup de Samaritains crurent en Jésus à
cause de la parole de cette femme, au point qu’ils invitèrent le Seigneur à
prolonger son séjour parmi eux pour écouter et pour apprécier plus longuement
sa parole de salut.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Oui, Jésus n’a pas craint de confier à une
femme plutôt irrégulière un ministère de type apostolique : diffuser son
évangile. En terrain difficile. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Comprenne qui pourra ! Y compris dans
notre Eglise encore tellement patriarcale.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Nous sommes tous des Samaritaines dans nos
vies. Nous avons soif de plus essentiel que ce que peut nous offrir –plutôt nous
vendre- une société qui prétend parfois nous rendre heureux en nous gavant de
matérialisme ou d’égoïsme. Il suffit parfois d’une épreuve -ou d’un méchant
petit virus- pour mesurer les creux intérieurs qui demeurent au plus profond de
nous-mêmes, quand nous croyons avoir tout dévoré, tout essayé, tout dominé.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Alors comme la Samaritaine, osons prier ou
crier : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’ai plus soif ».
Dans un premier moment, comme au bord du puits de Jacob, ça peut être l’eau
d’une véritable amitié humaine, un amour pur et gratuit, un geste de solidarité
ou de compassion, qui sait ? un sourire, une parole, un accueil. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais je suis persuadé que, en embuscade
derrière toutes les amours humaines, sous toutes ses formes les plus sincères,
il y a cette soif de l’Amour majuscule, qui est le nom même de Dieu.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Nous allons puiser à des fontaines provisoires,
à des puits bienfaisants mais encore si imparfaits. Notre soif -finalement, la
soif de bonheur total, d’amour sans fin, de rencontre comblée- n’exige-t-elle
pas rien moins que Dieu lui-même au bout de cette soif, quand notre petite
rivière humaine se fondra dans l’océan de l’amour qu’est Dieu.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> C’est
bien ce que Jésus promit finalement à cette femme …comme à nous aujourd’hui
: « Celui qui boira de cette eau-là aura encore soif. Mais celui qui boira
de l’eau que moi je lui donnerai, n’aura plus jamais soif, car cette eau
deviendra en lui source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A votre santé…pour l’éternité ! <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Amen !<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-55700370247233774202020-02-18T21:36:00.001-08:002020-02-18T21:36:29.195-08:00Pour + Paul Jubin<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">+
Paul Jubin<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Paul et Béatrice. Ils ne pouvaient pas vivre
l’un sans l’autre. Pouvaient-ils mourir
l’un sans l’autre ? Oui, mais pas longtemps. Béatrice a quitté Paul le 29
novembre dernier. Et ce dimanche, Paul a appelé : Béa. Mamie. Elle était
là.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Paul
nous a aussi quittés. C’est à la fois notre tristesse – un grand vide parmi
nous- et notre consolation – ils étaient
inséparables, ils se sont retrouvés, ils sont réunis par Dieu et en Dieu-.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Quand j’ai annoncé la mort de Paul à quelqu’un
qui le connaissait bien, il m’a dit : <i>Voilà
quelqu’un qui n’est pas rentré les mains vides.</i> Plein les mains, plein
l’esprit, plein le cœur : la vie, sa longue vie. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Quelle vie ! Paul fut un grand vivant, et
jusqu’au bout, au milieu de nous. Trois jours avant sa mort, il jouait encore
aux cartes, dans sa soif de relations humaines, malgré son chagrin. Pas
seulement pour troubler sa nouvelle solitude, mais pour faire du bien aux
autres. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il aimait la vie, il rendait les autres plus
vivants, notamment en leur disant merci. Je l’ai vérifié moi-même : il
était très reconnaissant, de vivre, de vivre avec et pour les autres, à
commencer par sa famille évidemment (Marie, Dimitris, Lea et Yannis, merci de
lui avoir bien rendu jusqu’à la fin ce qu’il vous avait donné si affectueusement
avec Béatrice.) <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et aussi
avec des amis très fidèles, qui mesurèrent la grâce d’avoir connu et rencontré
sur leur chemin un tel personnage, un tel humain, un tel chrétien.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il s’appelait Paul, ce n’était pas un hasard.
Comme Paul de Tarse, jusqu’à Rome mais en passant par Jérusalem, Paul Jubin fut
le disciple du Christ en mettant ses pas dans ceux du grand apôtre. On peut
relire son pèlerinage en ce monde en donnant la main à son saint patron
missionnaire.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Tarse, pour Paul Jubin, à savoir ses racines,
c’était son Jura natal. Il a aimé cette terre, cette patrie qui gonfla son cœur
d’affections fidèles, d’engagements libérateurs, de poésies qui marient si bien
la beauté et la bonté. Certes il ne se sentait nulle part en exil, parce que
son humanité était capable d’accueils
larges et de fraternités sans frontières. Mais il est resté jurassien, avec sa
Béatrice Fleury dans le jardin des Franches Montagnes. Avec le Doubs qui
rencontrerait la Sarine pour un beau mariage de culture et de foi.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Comme celui de Tarse, Paul Jubin est aussi
monté à Jérusalem, le lieu de la communion avec le frère Jésus, le Seigneur. On
ne comprendrait pas le secret du Paul –comme on dit à Saignelégier- si l’on ne
s’attardait pas avec lui à Jérusalen et environs, la patrie de sa foi profonde,
le lieu d’une Eglise toute remuée par
les énergies de Pentecôte. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Le mystère pascal, cette passion de donner de
la vie, de donner sa vie par amour, les voilà qui ont tellement vibré dans le
sang humain de Paul, avec la présence, importante mais humble, de sa bien-aimés
au doux nom de béatitude. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">L’évangile, comme le disait la première
lecture, pas en paroles ni par des discours, mais en actes et en vérité. Et en
prière aussi. Oui, cette bonne nouvelle qui apaise le cœur, mais surtout fait
passer, non pas de la vie à la mort, comme on le voit si souvent dans
l’actualité du monde, mais de la mort à la vie.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Je le
pressentais quand Paul fermait ses beaux yeux pour les ouvrir déjà ailleurs,
devant le grand vivant de la gloire. <i>Car là où je</i> <i>suis</i>, promet Jésus, <i>là aussi
sera mon serviteur</i>. Dans la Jérusalem céleste. Alors du ciel vint une voix
qui disait : <i>Je le</i> <i>glorifierai encore.</i> C’et fait.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il faut encore parler, à l’instar de l’apôtre à
Rome, du Paul Jubin des grands espaces
et des larges horizons, celui qui non seulement a marché sur des longues
routes, mais qui a entrainé avec lui de nombreux voyageurs en quête d’une
nouvelle humanité à l’image de l’homme nouveau, le pascal de toujours.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Les
racines de Paul Jubin ne l’ont jamais empêché d’avoir des ailes magnifiquement
déployées sous le vent de l’Esprit missionnaire. L’ile de la Réunion, puis
l’animation de Frères sans frontières et finalement l’Action de Carême :
tout fut pour lui invitation aux voyages, pas pour le tourisme de la consommation,
mais dans l’élan de la révolution évangélique, donc profondément humaine parce
que divinement inspirée. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Tant de personnes parmi nous pourraient dire
actuellement ce qu’elles doivent à Paul Jubin, appuyé sur la complicité de
Béatrice, dans leur cheminement de solidarité concrète vers les frères et sœurs,
au loin ou ici, tous embrassés d’un même regard d’ample fraternité. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il n’y a pas de plus grande reconnaissance pour
ce frère ainé, ni plus de fidélité à sa mémoire, que de continuer maintenant le
combat humain et chrétien, dans notre contexte actuel, celui que Paul suivit
jusqu’au bout avec beaucoup de curiosité et de sympathie, chez nous et jusqu’au
bout du monde. Oui, la lutte, non violente mais résolue, pour exiger la
justice, promouvoir la liberté, accueillir les migrants, aider les souffrants
et nécessiteux, sauvegarder la nature, transformer la société et aussi
construire une Eglise œcuménique et inclusive. C’était Paul. Ce doit être nous
tous maintenant.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Tels sont les grains de vie, les semences d’Evangile
que Paul a déposés dans nos mains et dans notre cœur avant de partir, pour que
nous les répandions partout où nous sommes, afin que, comme dit Jésus, <i>le semeur se réjouisse en même temps que le
moissonneur. <o:p></o:p></i></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-7836471694888432332020-02-11T22:10:00.003-08:002020-02-11T22:10:40.546-08:00Reste la beauté<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">…et
il reste la beauté !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> L’hiver,
c’est froid, c’est humide, c’est gris, c’est long. Surtout quand il manque la
neige qui devrait ajouter un brin de poésie sur ces paysages mornes et dénudés.
Vivement le printemps ! Mais il ne s’agit pas de déprimer en attendant. Merci
pour le conseil, car j’allais l’oublier : il reste toujours la beauté,
celle qui est « hors saison », autrement dit : de toutes les
saisons.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Dans
la nature d’abord. Sous le soleil -même quand il est un peu pâlot- campagnes,
lacs et montagnes chantent encore le charme discret de la vie. Des écharpes de
nuages peuvent essayer de camoufler nos glaciers, des trouées de lumière ne les
rendent que plus sublimes. Et dans le jardin de la voisine, des légumes d’hiver
montent la garde comme des soldats de l’espérance invincible. Il y a encore des
réserves de féérie dans notre univers glacé.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et
puis vient la culture, quand les sons de la musique, les couleurs des peintures
et les subtilités des nourritures terrestres collaborent à l’enrichissement de
l’esprit et à l’enchantement de l’âme. Un concert, et tout est réparé. Une
exposition, et tout est transfiguré. Une lecture, et tout est compensé. Il y a
de la pâque dans les yeux, dans les oreilles, dans le cœur. On survit ou on
revit à un autre niveau. Merci, les artistes !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Il
y a surtout les relations humaines. Dans la bonté, il y a toujours aussi de la
beauté. Ce papa dans le train qui berce son enfant, cette caissière de magasin
qui répète à chacun avec le sourire un bonjour non commercial, ce couple
d’aînés qui se donnent la main comme au premier jour, ces jeunes qui défilent
pour le climat en criant des slogans chauds : qu’y a-t-il de plus beau que
des humains liés et reliés par l’amour ou l’amitié de petite monnaie ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et
dans l’Eglise, me direz-vous ? C’est un peu l’hiver de la nuit et du
brouillard si l’on en croit certains médias friands de gros titres noirs. Il
faut le reconnaître : notre Eglise ne respire pas la beauté dans les
images qu’elle donne actuellement d’elle-même, ou celles qu’on se plaît à lui
renvoyer. Mais là aussi, il faut creuser plus profond, peut-être en fermant les
yeux. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Qui
dira la beauté du chrétien qui prie dans le silence d’une église habitée par le
Christ-Eucharistie ? Qui comprendra le geste de celui ou celle qui va visiter
des personnes âgées au nom de sa foi humaine et chrétienne ? Qui saura jamais
ce qui veille et vibre au cœur de nos liturgies, que ce soit dans la splendeur
des rituels solennels ou dans la simplicité des recueillements discrets ?
Qui verra le scintillement des yeux penchés sur la page biblique quand la
Parole se révèle dans la divine surprise d’un verset qui redit l’Amour
incarné ? Qui mesurera l’émotion du croyant soudain bouleversé lorsque
retentit le Requiem de Mozart ou resplendit l’Annonciation de Giotto ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Ainsi
s’avance l’Eglise en boitant, celle des hommes et des femmes de foi,
d’espérance et d’amour, qui re-boivent sans cesse aux sources de l’Esprit et
ruminent à nouveau l’Evangile de l’humble beauté christique.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Puisque tout est Grâce, tout peut
aussi devenir Beauté.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Claude
Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A paru sur le
site cath.ch<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> <o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-77739295333394722542020-01-20T21:44:00.001-08:002020-01-20T21:44:33.283-08:00Encore le célibat du prêtre<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-CH">INTERVIEW La Liberté
18.01.20.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-CH">1. Pour le cardinal Sarah, l’ordination d’hommes
mariés n’est pas une demande des peuples d’Amazonie, mais « un
fantasme de théologiens occidentaux en
mal de transgressions ». Qu’en pensez-vous ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 18.0pt;">
<i><span lang="FR-CH">Quel mépris !
Quand les synodes catholiques suisses, déjà en 1972, demandèrent qu’on puisse
aussi ordonner prêtres des hommes mariés, ils ne cédaient pas à un prurit
progressiste. C’étaient des chrétiens soucieux de l’évangélisation, inquiets du
manque de prêtres, coresponsables de l’avenir de l’Eglise chez nous. Comme en
Amazonie.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 18.0pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 18.0pt;">
<span lang="FR-CH">2. Avec cinq autres prêtres et anciens prêtres,
vous avez signé un ouvrage de témoignages de vies suivis d’un appel en faveur
d’un libre choix du célibat pour tous les candidats à la prêtrise. Pourquoi ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 18.0pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 18.0pt;">
<i><span lang="FR-CH">Le sacrement de
mariage, le célibat consacré et les divers ministères sont tous des cadeaux de
l’Evangile dans le trésor de l’Eglise pour le salut du monde. Il faut cesser de
les opposer. Selon la plus vénérable tradition de l’Eglise universelle, l’Esprit
peut susciter des vocations de prêtres parmi les mariés comme parmi les
célibataires. Après discernement et formation, ce ministère, sous ses deux
formes, peut être accueilli et vécu dans une belle liberté responsable, comme
le démontre la pratique de toujours des Eglises d’Orient, tant orthodoxes que
catholiques. Souhaiter une telle pratique chez nous n’a rien de
révolutionnaire.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 18.0pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-CH">3. Mais
n’est-ce pas bouleverser une longue tradition dans l’Eglise catholique ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span lang="FR-CH">Il n’est pas question de critiquer les valeurs
du célibat ecclésiastique quand celui-ci est vécu comme une vraie vocation dans
une liberté assumée, au service des communautés chrétiennes. J’ai pu vérifier
que ce célibat peut être un très bon serviteur du ministère presbytéral. Mais
en faire la voie unique qui mène à ce ministère, c’est restreindre la liberté
de l’Esprit et diminuer fortement les possibilités de se donner en Eglise d’une
autre façon. Ceci dit, je ne pense pas que des prêtres mariés constitueraient
une solution à tous nos problèmes, mais je suis persuadé que l’obligation
universelle du célibat compte aussi dans la raréfaction malheureuse des
vocations presbytérales.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-CH">4. Mais
avec des prêtres mariés (viri probati) en Amazonie, le cardinal Sarah parle de
« blessure dans la cohérence interne du sacerdoce ». Quel est votre
avis ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span lang="FR-CH">Où va-t-il chercher cette blessure interne au
sacerdoce ? Les prêtres mariés dans les Eglises d’Orient sont-ils moins
prêtres que les célibataires ? Ou les nôtres sont-ils de meilleurs prêtres
parce qu’ils ne sont pas mariés ? Dans le Nouveau Testament, Jésus parle
d’un célibat « pour le Royaume des cieux » destiné à ceux qui peuvent
l’accueillir comme une grâce (« Comprenne qui pourra !»). L’apôtre
Paul conseille le célibat dans le contexte d’un prochain retour du Seigneur. Mais
à aucun moment, ni l’un ni l’autre établit un lien de nécessité entre le
célibat et le ministère ordonné. C’est presque le contraire. Après avoir exalté
la beauté du mariage chrétien (Cf. Ephésiens 5), Paul le célibataire recommande
qu’on choisisse pour épiscope dans les communautés « un homme
irréprochable, mari d’une seule femme…, sachant bien gouverner sa propre
maison…Car celui qui ne sait pas gouverner sa propre maison, comment pourrait-il
prendre soin de l’Eglise de Dieu » ? (I Tim 3)<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-CH">5. Vous ne
pouvez nier le fait que le célibat des prêtres s’est peu à peu imposé, sans
doute avec quelques bonnes raisons.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span lang="FR-CH">Il faut reconnaître que, assez tôt après les
apôtres, certaines spiritualités pessimistes ont émis des doutes sur la
compatibilité entre le ministère de prêtre et la vie matrimoniale. On a
commencé à exiger des prêtres qu’ils renoncent aux relations sexuelles. Puis on
a contraint leurs épouses à s’éloigner d’eux. Sous l’influence du prestige des
moines célibataires par vœux, on a préféré ordonner des prêtres engagés dans le
célibat. Il faut cependant admettre que l’on a aussi résisté, surtout en
Orient, à cette sorte d’intégrisme célibataire. Par ailleurs, en Occident où la
règle du célibat pour tous s’est imposée au 12<sup>ème</sup> siècle, il faut
savoir que cette injonction fût loin d’être respectée partout et par tous, même
chez les évêques.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-CH">6. Le
célibat n’est pas un dogme, mais beaucoup tiennent à ce qu’il demeure
obligatoire, du moins chez nous. Le pape émérite Benoît estime aussi que la
prêtrise exige « l’exclusivité à l’égard de Dieu », donc le célibat.
Sans que le ministère de prêtre « laisse du temps pour une vie privée et
de gentils loisirs », ajoute le cardinal Sarah.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span lang="FR-CH">Reste que le célibat obligatoire n’est donc pas
un dogme. C’est une loi d’Eglise qui peut comporter des motivations très
respectables, mais qui peut aussi être assouplie ou modifiée, comme une large
majorité d’évêques l’a souhaité pour l’Amazonie lors du synode de Rome en
octobre dernier, en fonction de nécessités pastorales toujours prioritaires.
Chez nous aussi.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-CH">7. Voyez-vous
une relation entre le cléricalisme –dont on parle beaucoup- et le célibat du
prêtre ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span lang="FR-CH">Le pape François a appelé tout le peuple de
Dieu à lutter contre le cléricalisme, qui établit une relation toxique entre
certains prêtres et les autres chrétiens, notamment les laïcs. Il est difficile
de voir une relation de cause à effet entre le célibat des prêtres et le
cléricalisme. Celui-ci s’explique, entre autres, par une autorité perçue comme
un droit sur les autres, par une conscience démesurée du rôle de leader
communautaire, par une certaine emprise religieuse qui serait autorisée par le
caractère sacré de la vocation et de la mission. Peut-être le célibat, quand il
est mal compris ou mal assumé, peut-il contribuer à un tel cléricalisme. Mais
il ne faudrait pas oublier tous les généreux engagements des prêtres
célibataires qui se donnent, à plein cœur et à plein temps, « à cause de
Jésus et de l’Evangile. Ceux-là savent aussi reconnaître, respecter et honorer
les autres vocations qui fleurissent dans l’ensemble du peuple de Dieu.
Aidons-les dans leur humble fidélité.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-65998929179020494932020-01-08T00:36:00.003-08:002020-01-08T00:36:41.969-08:00Houle et foules<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Dans la houle des foules<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> L’a-t-on
assez remarqué ? 2019 se signale par les très nombreux rassemblements de
masse à travers le monde entier. La liste est impressionnante. Et les motifs
fort variés. La misère basique, le manque de liberté civique, le mépris des
femmes, l’urgence climatique, l’oppression sous toutes ses formes, les
inégalités sociales, la cruauté de la guerre : toutes ces raisons, et
d’autres encore, ont fourni matière à se réunir pour crier, tantôt une révolte
spontanée, tantôt des exigences étayées, toutes, en vérité, pour remettre en
question le ou les systèmes qui dominent la guidée de notre aventure humaine. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Décidément,
il y a quelque chose de détraqué dans la mécanique sociale qui gère notre
présent et prétend régenter notre avenir en ce monde. Même la Suisse –pays par
excellence des compromis tranquilles- n’a pas échappé à quelques fièvres
surprenantes. Des dizaines de milliers de femmes dans les rues pour réclamer un
plus grand respect de leurs personnes et de leurs droits ; des centaines
de milliers de citoyens - emmenés par des jeunes fervents- pour clamer leur
volonté de faire davantage pour la survie de notre planète : voilà qui
constitue des épisodes significatifs, qu’on aurait grand tort de sous-estimer. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Ils
font partie de ces « signes des temps » que le concile Vatican II
avait définis ainsi : « Les événements, les exigences et les requêtes
de notre temps, auxquels les chrétiens participent avec les autres
hommes », en ajoutant : « L’Eglise a le devoir, à tout moment,
de scruter ces signes des temps et de les interpréter à la lumière de
l’Evangile. »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Quand
on parcourt l’actualité de 2019, comment les chrétiens pourraient-ils rester
indifférents aux thématiques soulevées par ces multitudes en marche ?
Comment se contenteraient-ils de regarder passer les cortèges de l’Histoire en
bavardant sur les trottoirs de la simple curiosité ? Ne devrions-nous pas
nous intégrer à toutes les solidarités sociales et à toutes les imaginations
créatrices pour changer le cours de notre destinée et améliorer la condition
humaine, à commencer par celle des plus pauvres et des plus nécessiteux ? <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Dans
l’immense foule qui a battu le pavé pour le climat à Berne le 28 septembre
dernier, j’ai aperçu quelques pancartes signalant la présence des Eglises. Mais
ils étaient certainement bien plus nombreux, les chrétiennes et les chrétiens
qui manifestaient de manière plus discrète, au nom de leur solidarité humaine
d’abord, mais aussi avec leurs motivations évangéliques.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et
quelles peuvent être ces motivations spécifiques ? Incontestablement une
certaine vision de l’homme, comme personne sacrée, imbriquée dans ses relations
sociales avec tous. Depuis la venue du Fils de Dieu en notre chair, nous savons
mieux que tout ce qui concerne l’humain implique aussi le divin, et que la
vocation transcendante de l’homme l’enracine d’autant plus dans les exigences
de la fraternité universelle. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Sans
doute, au milieu des manifestations populaires et des débats
« terrestres », le chrétien doit-il garder une précieuse liberté
critique, ne serait-ce que pour remettre en question certains comportements qui
sentiraient le mépris ou conduiraient à la violence. Mais pour tout le reste,
ce qui est humain et qui a de l’avenir, comment ne pas témoigner du Christ, le
meilleur ami de l’Homme, en étant au milieu des hommes, en partageant leurs
peines et surtout leurs espérances, en luttant pour une « écologie humaine
intégrale ».<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Dans
cet esprit/Esprit, je vous/nous souhaite une bonne année 2020.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A paru sur le site www.cath.ch Claude
Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-5240023434796392162019-12-25T23:58:00.003-08:002019-12-25T23:58:56.960-08:00+ Pierre Huwiler<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH">Homélie<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH">+ PIERRE HUWILER<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">La vie est une chanson. Surtout la vie d’un
compositeur de musique et de chants. Pierre nous a tellement aidés et incités à
chanter. Sa vie chante encore pour nous. Il est en personne un chant. Aujourd’hui
et au-delà évidemment.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A la source de ce chant, une portée, tout un
programme. Oui, cette base toute humaine, l’humus familial : des parents,
des frères et sœurs, une chorale d’amour, qui exalte la vie, avec une
merveilleuse figure à la clef, l’oncle et parrain Pierre. L’abbé Kaelin,
inoubliable. Le petit Pierre avait de qui tenir. Il a tenu, il est devenu
lui-même, il fut –non, il est encore-, lui aussi inoubliable : Pierre
Huwiler, notre frère, notre ami, notre enchanteur d’amour et de vie.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sur la portée de sa vie, Pierre a tellement écrit,
des musiques et des chansons, pas dans un conservatoire qui sentirait le
renfermé, mais sur le vaste horizon de l’imagination, de la créativité, de la
générosité débordante. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Toujours plein d’idées et à l’affut de nouveaux
projets, il était une sorte d’alchimiste de la musique populaire, dans le plus
noble sens de ce mot. Capter les musiques du vaste monde, non pour copier mais
pour transfigurer, et servir sur toutes les tables fraternelles des cadeaux
d’émotions et de messages, comme on partage le pain et le vin. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Chez lui, la joie des mélodies pouvait se
marier avec la profondeur du propos, comme une cantilène d’humanisme poétique. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Puis-je ajouter que mon frère Bernard -entre
autres- a été un serviteur
particulièrement fécond de cette intense et amicale collaboration ? Pierre
savait d’ailleurs le reconnaître. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">L’un donnait le texte, l’autre le ton, et la
musique enchantait le tout, sur les ailes d’une bonne nouvelle jetée au vent de
toutes les solidarités. C’était un évangile tantôt laïc, tantôt religieux, mais
toujours destiné à créer de nouvelles communions, humaines et donc chrétiennes.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Car Pierre Huwiler ne composait pas pour se
sculpter une statue de créateur élitiste. Il composait des chants…pour qu’on
les chante, tout simplement. Et que les chantent les gens, sans barrière et
sans frontière, pour manifester leur joie, pour consoler des tristesses, pour
exprimer la foi. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Dans les églises ou dans les halles de fête, il
fallait chanter, et si possible que tous chantent, ou écoutent comme s’ils
chantaient aussi. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Car nous nous sentions rejoints dans notre
humanité par toutes les gammes des bons et beaux sentiments de Pierre, portés
par les notes, tantôt témoins de sa fourmillante fantaisie, tantôt rayonnement de
sa chaleureuse empathie. Et même nos larmes devenaient des perles qui brillent
au bord de nos yeux éblouis.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Au festin de la beauté, marquée par son talent
personnel, il ajoutait toujours de nouvelles dimensions. Par ses sources
d’inspiration et par ses expressions originales, il savait enrichir notre
esprit, dilater notre cœur, élargir l’espace de nos tentes un peu trop
helvétiques.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Quand il dirigeait, sans être théâtral, ses
bras brassaient les chœurs et les cœurs comme on pétrit le monde ; ses
doigts pointaient la perfection esthétique, et l’on pouvait lire dans son
visage et dans ses yeux sa volonté émouvante de faire passer un immense amour,
tout en sourire. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Merci, Pierre. Et aussi merci à celles et ceux
qui ont si bien interprété ses musiques et ses chants.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Est-ce à dire que ce beau concert est terminé,
que les lumières multicolores –comme sa vie- vont maintenant s’éteindre, qu’il
reste seulement des souvenirs bénis, parce que le compositeur et le chef de
chœur nous a quittés, pour notre tristesse et pour nos regrets ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il s’est envolé juste avant Noël, à l’heure où
les anges s’adonnent aux dernières répétitions en vue de la douce et sainte
nuit. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Noël, c’est un enfant,
n’est-ce pas Pierre…et Bernard ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais, heureusement pour nous, et pour toi,
Pierre, l’enfant de Noël a bien grandi. Il a lancé par sa vie, sa mort et sa
résurrection un chant nouveau qui submerge ce monde, une mélodie du bonheur
éternel, une bonne nouvelle en forme d’alleluia, un concert inextinguible.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">La symphonie de cette vie-là est tellement plus
résistante que toutes les maladies et plus puissante que la mort elle-même.
Cette promesse vaut pour tout le monde, y compris pour ceux qui n’y croient pas
ou ont de la peine à y croire, par exemple devant les épreuves de l’existence.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Là où il y a de la vraie vie partagée, là où il
y a un authentique amour, Dieu est là, avec son Royaume promis. Et là où quelqu’un
a semé de la beauté, par exemple en créant ou en interprétant de la musique
pour alléger ou enchanter les autres, alors il y a de l’éternel qui a commencé
au milieu de nous, et qui ne saurait s’éteindre. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Bien sûr, ça n’empêche pas le chagrin d’avoir
perdu un être cher, ò combien ! Mais les énergies de la Pâque peuvent même
faire sourire nos larmes, faire chanter nos pleurs, transfigurer nos questionnements
en confiance pour des lendemains de vie plus forte que la douloureuse morsure
de la mort.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Créer de la beauté, c’est un défi à cette mort.
Les artistes sont des veilleurs de l’éternel, des gardiens de l’amour durable, comme
les anges de Noël qui se sont tous retrouvés au rendez-vous du matin de Pâques.
Divine surprise !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">J’ose le croire et le dire, sans l’imposer à
personne mais en le proposant à vous tous : même aujourd’hui, même
maintenant, avec Pierre, on peut encore chanter l’alleluia.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-17626780679478545012019-12-07T23:32:00.001-08:002019-12-07T23:32:16.142-08:00Pour Notre Dame<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Immaculée Conception 2019<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Notre-Dame de Lausanne<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">L’Immaculée Conception
de la Vierge Marie.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">C’est une belle fête.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais quelle
fête ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sans vous offenser,
que répondriez-vous si je vous posais maintenant cette question ? <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Que diriez-vous à quelqu’un d’éloigné de notre
religion, qui vous dirait : l’Immaculée Conception, c’est quoi ça ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Même parmi les catholiques bon teint, certains
confondent parfois l’Immaculée Conception de Marie avec ce qu’on appelle la
conception virginale de Jésus, à savoir que l’homme Jésus de Nazareth a surgi
comme un cadeau entièrement divin dans le sein de sa mère Marie consentante,
mais sans l’intervention d’un homme, « par l’opération du Saint Esprit »,
comme on disait jadis, ce qui n’aide pas nécessairement à mieux saisir le cœur
de ce mystère.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais l’Immaculée Conception de Marie, c’est
encore autre chose. Dans les Eglises d’Orient, on parle de Marie comme de la
« pan-aghia », à savoir la Toute Sainte, la sainte en tout ce qu’elle
fit et en tout ce qu’elle fut. Car l’Immaculée Conception, c’est une magnifique
histoire de sainteté dès le début, dès ses origines secrètes, pour la préparer depuis
toujours à devenir –sous réserve de son libre consentement-, la digne mère du
Fils de Dieu, l’homme nouveau, l’homme parfait selon Dieu, au milieu de nous. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Marie de Nazareth fut toute sainte, sans péché,
mais pas sans progression dans cette sainteté, au fur et à mesure des évènements,
y compris des épreuves qui ont sollicité sa foi, sa confiance, son amour. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Une sainteté-cadeau certes, car toute sainteté
est d’abord une grâce entièrement gratuite, que personne ne peut mériter, même
pas Marie. Mais la sainteté, c’est aussi, à partir du cadeau, une aventure avec
Dieu, non sans étonnements, non sans questionnements, non sans abandons dans la
nuit de la foi. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">On le voit si bien dans l’évangile de
l’Annonciation, depuis le premier bouleversement intérieur jusqu’à l’acquiescement
de la parole donnée : « Je suis la servante du Seigneur. Qu’il me
soit fait selon ta parole. » Un pèlerinage inconfortable, un voyage plein de divines
surprises.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sans parler explicitement de Marie, l’apôtre
Paul nous aide à comprendre le mystère de cette fête quand il évoque ceux et
celles « qui ont été choisis et bénis dans le Christ dès avant la création
du monde, pour être saints et immaculés devant lui, …à la louange de la gloire
de Dieu. »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Dans ce cortège des comblés de bénédictions de
l’Esprit, Marie la « comblée-de-grâces » marche humblement en tête.
C’est pour nous une joie de le reconnaître et de la célébrer en ce jour,
surtout à l’approche de Noël où Marie nous donne déjà rendez-vous pour
accueillir Jésus, le fils de Dieu… et le sien aussi.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Encore faut-il ne pas tirer de cette belle fête
des conclusions pas toujours très évangéliques dans la vie de notre Eglise. Il est
arrivé –reconnaissons-le humblement- que la superbe figure de Marie, notamment
dans ses privilèges d’Immaculée Conception et d’Assomption, occupe une telle
place dans la piété liturgique ou populaire, que les autres femmes, à son ombre
éblouissante, disparaissent ou du moins s’effacent des radars de la sainteté ou
des ministères reconnus.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> L’Immaculée Marie était aussi une épouse et
une mère. Combien de femmes épouses et mères sur les registres de la sainteté
proclamée ? N’a-t-on pas pris prétexte de son humilité de servante pour
apprécier surtout les femmes servantes dans notre Eglise, comme si elles ne
pouvaient pas aussi, avec leurs charismes originaux et si généreux, prendre des
responsabilités utiles et nécessaires dans les ministères de réflexion et de
décision, de célébration et de mission ? <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">La beauté et la sainteté insignes de Marie ne
doivent pas occulter celles des autres femmes dans l’Eglise de toujours, et par
conséquent dans la nôtre aujourd’hui. J’ose dire que Marie, de mon point de
vue, quand on reconnaît son rôle éminent dans la vie et la mission de Jésus,
comme dans les débuts de l’Eglise, milite pour un sain et saint
« féminisme catholique » qui ne peut qu’enrichir le rayonnement de
l’Evangile dans et par notre Eglise, elle qui en a tellement besoin de nos
jours.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">S’il faut combattre un certain mauvais
cléricalisme, à la demande même du pape François, j’estime que la promotion des
femmes dans notre Eglise est une belle opportunité de grandir dans une Eglise
où, comme le disait l’apôtre Paul qu’on ne peut soupçonner de féminisme
révolutionnaire : « Vous tous, baptisés dans le Christ, vous avez
revêtus le Christ. Il n’y a plus ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre, ni
homme ni femme, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. » (Gal
3,27-28).<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">C’est ça
l’Eglise ! L’Eglise
christique ! L’Eglise apostolique ! L’Eglise mariale !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-62465653308882969072019-12-04T11:17:00.001-08:002019-12-04T11:17:38.950-08:00Pour + Béatrice Jubin<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Homélie<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<br /></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">+Béatrice
Jubin<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Elle s’appelait Béatrice, ce qui veut dire
« la bienheureuse ». Et elle l’était, mais attention ! à sa
manière. Heureuse en faisant des heureux. Ca, c’était tout Béatrice. Sans
oublier son si joli nom…Fleury ! Tout un jardin fleuri !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Oui, heureuse en faisant des heureux ! Je
le savais, mais je l’ai encore mieux saisi, cher Paul et chère Marie, en vous
écoutant parler de votre épouse et de votre maman, avec aussi l’écho des petits
enfants.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et ils sont nombreux parmi nous, venus d’ici et
d’ailleurs –et notamment du Jura, et aussi de très loin- celles et ceux qui pourraient en rajouter, en
toute sincérité. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">C’est pourquoi cet Adieu prend d‘abord la forme
du merci, chère Béatrice, pour tout ce que tu fis, et surtout ce que tu fus, au
milieu de nous, avec nous, pour nous. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Béatrice, c’était un amour sans barrière et
sans frontière. Un amour à trois dimensions.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">La première est plutôt intime. C’est sa
tendresse pour vous, sa famille. Vous allez garder dans vos souvenirs tant de
gestes et de paroles qui vous ont aidés à grandir, à devenir meilleurs, et cela
à l’ombre chaleureuse de sa douce présence, pleine de gentillesse, de
générosité et d’humour. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Nous vous laissons avec respect, dans le
silence ou dans le partage, le beau devoir de conserver cette mémoire, de la
ranimer dans vos rencontres, d’en faire une compagne de votre pèlerinage en
humanité. Je pense aussi à vous, les petits-enfants Ioannis et Léa.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">« Heureusement que Béatrice était là »,
m’as-tu avoué, cher Paul, en évoquant ta longue vie. Elle m’a aimé, elle m’a
vivifié, elle m’a aussi corrigé. 57 ans de mariage, et Marie en cadeau. Merci
Béatrice.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais Béatrice était aussi programmée pour d’autres
horizons, plus larges. A partir de son Jura natal –où elle a perdu sa mère à l’âge
de 11 ans-, elle s’est laissé entraîner de bon coeur, main dans la main avec le
Paul, vers le vaste monde de la solidarité, chez nous et aussi ailleurs, dans
l’univers du développement intégral. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Elle n’a pas seulement suivi, elle a participé,
humblement, mais avec une si belle empathie. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Séjour à la Réunion durant trois ans, puis partenaire
de l’activité de Paul au service de Frères sans Frontières, puis de l’Action de
Carême suisse, et aussi par ses propres activités professionnelles dans l’EMS
des Chênes : on peut dire vraiment qu’elle a passé en faisant le bien,
beaucoup de bien, sans élever la voix, mais en laissant parler son cœur
toujours grand ouvert. Encore une raison de plus de lui redire merci.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il y avait en Béatrice une troisième dimension,
toujours dans le registre de l’amour, mais celle-là, en débouchant sur le
mystère le plus profond de sa riche personnalité. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Béatrice était une croyante, une priante, une
pratiquante de l’Evangile. C’est à partir de cet Evangile, souvent creusé avec
d’autres, qu’elle « faisait Eglise », en conservant une liberté
critique, sans cesser d’être en communion, comme il convient aux adultes dans
la foi. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Car chez elle la spiritualité irriguait une vie
« les pieds sur terre ». Dans ses eucharisties, les fruits de la
terre et du travail des hommes et des femmes gardaient toute leur saveur
humaine, y compris quand l’Esprit venait les transformer en repas du Seigneur
de Pâque.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et justement, c’est maintenant la grande
invitation pascale. Puisque Dieu nous aime toujours le premier, et ne peut
jamais cesser d’aimer, de nous aimer, même si nous sommes tristes évidemment,
nous laissons Béatrice rejoindre la maison de famille universelle, à la mesure
de l’Amour majuscule de notre Dieu, là où il y a de la place pour beaucoup de
monde. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Béatrice a trouvé sa place. Elle lui était
réservée, dans le cœur même de Dieu, tout en demeurant encore dans le nôtre,
puisque l’amour, même dans l’épreuve de l’absence visible, allume des
communions qui ne s’éteignent jamais. Sur terre comme au ciel.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Elle était Béatrice, bienheureuse en faisant
des heureux, nous par exemple. Elle est maintenant encore plus Béatrice. C’est
Dieu lui-même, en l’accueillant chez lui, qui la rend bienheureuse pleinement
et pour toujours.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A Dieu,
Béatrice !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Claude
Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-57973134842754344512019-12-03T21:32:00.001-08:002019-12-03T21:32:17.950-08:00Noël sans Noël ?l<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Noël sans Noël ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Pauvre
Noël ! Attaquée de toutes parts, que va-t-il rester de cette fête exsangue ?
<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> L’assaut
a déjà commencé juste après la Toussaint. Le rouleau compresseur du
consumérisme a passé par là, à grand déploiement de publicités toujours plus
sophistiquées, toujours plus agressives. Le black friday a pris le relai, puisqu’il
faut surtout acheter à prix réduit le maximum d’objets dont on n’a pas besoin.
Le Père Noël, bedonnant sous ses faux airs de grand-père sympa et surtout gavé,
occupe maintenant le terrain, en faisant une concurrence peu loyale au saint
Nicolas plus maigre et plus religieux. Même les militants de la nouvelle vague
verte sont partis en guerre. Il faudrait supprimer Noël pour éviter la surconsommation
éhontée, ouvrir l’ère bénie de la décroissance et sauver la planète par une
sainte austérité. Bien sûr, dans les écoles, certains continueront vaillamment
à évoquer Noël, ne serait-ce que pour remplir un devoir d’information
culturelle auprès des bambins. Mais ils sont avertis : pas question de
parler de Jésus ni de placer l’Enfant de Bethléem dans la crèche. Ce serait
contrevenir à la sacrosainte « neutralité religieuse » qui impose désormais
de respecter les autres religions et les sans-religion… en ignorant le
christianisme évidemment.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Nous
en sommes là. Mais pas de panique.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Il
faut aussi reconnaître qu’à l’occasion de ces Noëls sans vrai Noël, des valeurs
« chrétiennes » semblent se réveiller et inspirer d’innombrables
personnes dont beaucoup n’ont plus rien à voir avec la religion, et encore
moins avec les Eglises. Ne serait-ce pas du « christianisme anonyme »,
à savoir l’imprégnation, par osmose discrète, de sentiments et d’actions qui
fleurent bon l’évangile ? Tiens ! Sans vouloir tout récupérer au
bénéfice de notre religion, il n’est pas indifférent que, justement à
l’occasion des fêtes de Noël, des gens se mettent à penser davantage aux
pauvres et aux oubliés, à vouloir visiter des malades et personnes âgées, à offrir
des cadeaux pour faire plaisir gratuitement, à revisiter des églises, etc… Il
doit bien y avoir quelque part du Noël là-dedans, même si l’on n’y pense plus
guère.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et
puis Noël, le vrai, selon l’évangile : personne ne pourra jamais l’effacer
complètement. Car celui-là est toujours bien présent. Un couple de pauvres en
déplacement forcé ? On en voit tous les jours. Des voyageurs démunis
constatant qu’il n’y avait plus de place pour eux dans l’hébergement
public ? N’en avez-vous jamais rencontrés ? Des bergers –gens
modestes et souvent méprisés- plus disponibles que beaucoup d’autres quand ils
ont l’occasion d’entendre une « bonne nouvelle de salut » et de
chanter les louanges de Dieu : j’en connais beaucoup autour de moi. Et
même des anges, sans ailes, mais tellement prompts à rendre service de bon cœur
et à secourir en priorité les plus souffrants de notre monde. Gloire à Dieu,
paix sur la terre !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et
n’oublions pas le plus Noël des Noëls. Là, au cœur de l’eucharistie - à minuit
ou plus tard -, n’est-ce pas Noël quand le Seigneur Jésus se fait tellement
petit –un morceau de pain- pour venir habiter réellement l’humble crèche de
notre cœur, de notre foi et même de notre corps ? Pour notre joie !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Ce
Noël là, jamais personne ne pourra nous l’enlever. Et c’est lui qui illumine et transfigure tous
les autres.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A paru sur le site www.cath.ch Claude
Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-35927569068879148432019-11-07T07:52:00.002-08:002019-11-07T07:52:48.109-08:00Pour + Soeur Monique Baptiste<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">+ Sœur Monique Baptiste<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">1957-2019<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Quelques jours avant son départ, Sœur
Monique-Baptiste avait une autre façon de résumer sa vie quand elle me
dit : « Dieu m’a conduite par le juste chemin » (ps 23). Et
maintenant « tout est accompli » (Jésus sur la croix, en Jn 19,30.)<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Un chemin humain, un chemin chrétien, un chemin
de religieuse. Et maintenant, tout est accompli, dans la maison du Père.
Parfaite Visitation.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il faut rappeler son chemin humain. Chacun de
nous commence par la vie, la première des grâces, au carrefour de l’amour de
nos parents. La famille a beaucoup compté pour Monique. Des Singinois à
Courtepin, c’est déjà une destinée de constructeurs de ponts, dans une humanité
de partage. Il faut honorer ces valeurs familiales, bien de chez nous, dans la
meilleure des traditions, avec des parents engagés par le travail et dans l’Eglise,
qui eurent le souci de transmettre aussi la foi à leurs 4 enfants. Transmettre
dans le respect de la liberté, c’est aussi cela qui conduisit Monique d’abord sur
le chemin de l’enseignement. Déjà une vocation !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Un chemin juste, ajusté. Pour Monique, ce fut
la coincidence, presque toujours, entre la route de la vie humaine et le
sentier de la communion au Christ. Un baptême ancré dans l’existence concrète.
Comme elle me le disait : « Finalement, le sens de la vie,
c’est quelqu’un qui nous regarde toujours le premier avec amour, et qui
transforme notre regard sur les autres. » <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Oui, c’est le Christ qui fait le chrétien, dans
la variété des parcours humains. Mais quand on croit à son amour, il peut
arriver quelques surprises. Des appels étonnants. Pour Monique, encore bien
jeune, ce fut la vocation religieuse, et plus précisément dans cette communauté
de la Visitation caressée par les rayons d’amour de saint François de Sales.
Dans cette spiritualité chaleureuse et lumineuse, Monique devenue Monique
Baptiste –tout un programme ! - se
sentait à la fois libre et à l’abri, comme elle me l’avait fait remarquer.
Priante en silence et en liturgie, et aussi accueillante dans et au delà de la
communauté. Aimable et exigeante, d’abord pour elle-même. Et tout faire par
amour évidemment, puisque « Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son
Fils pour le sauver. »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Avancer sur le juste chemin. Et qui fixe
l’itinéraire ? Qui nous donne la main dans les aléas du voyage ? Monique Baptiste a connu la joie mais aussi la
croix. Elle en a fait le mât solide de son bateau, surtout dans les tempêtes de
la maladie, avec ses soubresauts qui mettent à rude épreuve l’espérance. Comme
elle me le disait : « J’ai essayé de vivre les tuiles avec le
Christ. » <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il faut le reconnaître, et savoir rendre grâces
à l’Esprit du Seigneur en pensant au témoignage donné par Sœur Monique Baptiste
parmi nous –à sa communauté et à bien d’autres -: sa confiance jusqu’à l’ultime
abandon, sa persévérance à assumer jusqu’au bout ses responsabilités, son
courage dans la souffrance à répétitions nous ont profondément édifiés.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sans chercher à le dire par des belles paroles,
elle nous l’a montré par ses attitudes de vie : elle a partagé le destin
de Jésus dans la descente vers la mort. Puisque tout est accompli maintenant,
il est venu le temps de sa Pâque avec le même Jésus, ressuscité.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et
qu’elle proclame aussi, par sa mort et dans la vie éternelle, que « Jésus
est le Seigneur à la gloire de Dieu le Père. »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Elle a vécu en Jean-Baptiste qui désigne le
Christ, au point de diminuer en Lui pour que Lui grandisse, en elle et en nous.
Elle est maintenant pascale pour partager avec lui le bonheur promis à ceux
l’ont bien servi parmi nous.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il y a quelque chose de la vie et de la mort de
Sœur Monique Baptiste dans cette lettre de François de Sales : « Vous
allez prendre la haute mer. Ne changez pas pour cela de patron, ni de mât, ni de voile, ni d’ancre ni de vent.
Ayez toujours Jésus Christ pour patron, sa croix pour arbre sur lequel vous
étendrez vos résolutions en guise de voile. Que votre ancre soit une profonde
confiance en lui, et allez à la bonne heure. Que le vent propice des
inspirations célestes enfle de plus en plus les voiles de votre vaisseau et
vous fasse heureusement surgir au port de la sainte éternité. »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Chère Sœur Monique-Baptiste, tu nous as
quittés, et ça nous rend tristes. Mais maintenant, tu es arrivée, et nous te
souhaitons un bon séjour « à la maison. »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-60697937037444258432019-10-31T08:40:00.001-07:002019-10-31T08:40:36.278-07:00Avant d'aller au cimetière<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Toussaint 2019<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">« Pourquoi tu pleures ? »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">C’était à la fin d’un enterrement. Un petit
garçon, qui tenait la main de son père, s’est tourné vers lui en lui posant
cette question : « Papa, pourquoi tu pleures ? »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Quand un être cher s’en va, surtout lorsque les
circonstances sont particulièrement tristes, inattendues, voire dramatiques,
nous pleurons, et c’est bien naturel de le faire. Il ne faut jamais avoir honte
de ses larmes. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Nous avons toujours au moins deux raisons de
pleurer : justement parce que la personne décédée nous est chère, et aussi
parce qu’elle est morte, disparue, comme on dit pudiquement. Nos larmes sont le
témoignage d’un amour blessé et en même temps le signe d’un espoir cassé. On
voudrait tellement tenir encore l’être aimé dans nos bras, et le retenir pour
toujours dans la vie. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Derrière tout amour vrai, il y a
nécessairement, qu’on l’avoue ou non, le désir d’un toujours, et sa nostalgie
éplorée, quand il faut dire un dernier adieu à celle ou celui qui nous aimait
et qu’on a tant aimé. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Alors les pleurs coulent, les larmes arrosent
les souvenirs. Il va falloir vivre, ou du moins survivre, sans la présence de
cet autre qui donnait un sens à notre existence et contribuait à notre bonheur.
On a parfois l’impression qu’on ne pourra jamais plus être heureux. Et pourtant
il nous faut continuer de vivre.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Où sont les clefs de cette énigme qui, tôt ou
tard, nous rattrape tous ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Du côté de l’amour perdu, nous pouvons faire
quelque chose. Il est possible que nous
ayons l’impression de ne jamais pouvoir retrouver le bonheur, ou pas comme
avant. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais je suis sûr que nous avons encore de quoi
aimer, d’autres à aimer, pour leur bonheur et pour le nôtre. Nos chers disparus
nous ont peut-être dit, et souvent montré, qu’il y a encore de quoi continuer
d’écrire de l’amour, même sur les marges de la vie qui nous reste. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Dans la cadre de la famille le plus souvent,
mais aussi au-delà. Il y a toujours, il y aura toujours des malheureux à
secourir, des solitaires à accueillir, des pauvres à servir, des malades à
visiter, etc… Autrement dit des frères et sœurs à aimer, sans barrière et sans
frontière. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Les souvenirs bénis des morts qui nous font
encore pleurer peuvent devenir des invitations à continuer l’affection d’hier
par la compassion d’aujourd’hui. Rien n’est plus digne de la mémoire des morts
que l’humble service des vivants.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais que faire pour l’espérance, me
direz-vous ? Cette espérance d’un toujours qui semblait indissociable de
nos amours. Dire à quelqu’un « je t’aime », de tout son cœur, de tout
son corps, c’est lui dire : « je ne voudrais pas que tu
meures ». Et pourtant il est mort, elle est morte, et c’est bien ce qui
provoque ce terrible chagrin qui peut même conduire tel ou telle jusqu’à l’orée
du désespoir. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Alors là, il faut s’arrêter et réfléchir. Ce
n’est pas parce que nous n’avons pas la clef du « toujours », que
l’éternité de l’amour n’existe pas. Il nous faut simplement, je dirais surtout
humblement, accepter de la recevoir de la main d’un autre que de soi-même. Nous
ne nous sommes pas donné la vie à nous-mêmes, nous l’avons reçue comme un don,
un cadeau gratuit, y compris avec cette merveilleuse capacité d’aimer et d’être
aimé. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Bonne nouvelle ! L’auteur de la vie, le
maître de notre vie, est aussi le vivant de Pâque, celui qui a traversé la
mort, celui qui est ressuscité au-delà de cette mort. Pas seulement pour lui,
comme s’il était un champion solitaire qui abandonnerait tous les autres dans
leur triste néant. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Non, d’au delà de sa mort, il est revenu nous
annoncer cette étonnante nouvelle et rallumer notre fragile espérance :
« Là où je suis, vous serez aussi avec moi pour toujours ». Par amour
évidemment. En ajoutant : « Croyez-vous cela ? »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Bien sûr, ça signifie un énorme saut dans la
foi, dans l’abandon confiant en cette promesse. Tous ne parviennent pas à y
croire. Il ne faut surtout pas les juger, et encore moins les discriminer. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Par ailleurs, ce cadeau de Jésus –la vie
éternelle- ne disqualifie pas nos larmes, n’empêche pas nos chagrins humains.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il ne répond pas à toutes nos questions
légitimes. Jésus lui-même a pleuré devant le tombeau de son ami Lazare. Il a
aussi posé ses questions à Dieu du haut de la croix : « Pourquoi
m’as-tu abandonné ? »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">La foi en la vie éternelle -qui nous donne cet
immense espoir de nous retrouver tous pour continuer de nous aimer en Dieu-, cette
foi respecte notre humanité faite de grandeurs et de misères, de joies et de
peines, de rires et de larmes, de quelques certitudes bienheureuses et de
beaucoup d’interrogations. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Du moins savons-nous maintenant que dans tout
amour sincère veille une semence d’éternité qui fleurira dans le royaume de
Dieu, quand ce Dieu-Amour sera « tout en tous ».<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Puissions-nous continuer de vivre, et un jour
aussi de mourir, dans cette espérance-là !<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Claude
Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-20808848980921191602019-10-29T23:18:00.001-07:002019-10-29T23:18:35.594-07:00Après le synode sur l'Amazonie<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Où est l’Amazonie ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Dans la
foulée de son encyclique <i>Laudato sì</i>
sur la sauvegarde de la maison commune et la promotion d’une écologie intégrale
(2015), le pape François a eu le courage prophétique de passer aux travaux
pratiques en convoquant au Vatican un synode extraordinaire sur l’Amazonie. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sur le versant écologique, le bilan est audacieux,
à la mesure des agressions qui blessent ce vaste territoire et impactent ses
populations de manière cruciale. On aurait pu se contenter d’une problématique
régionale, découplée du reste du monde. Or le document final nous implique tous
dans le sauvetage de cette portion de notre planète. De même que la
responsabilité globale est en jeu dans les causes des crises écologiques qui
affectent ces terres et leurs habitants, ainsi la solidarité internationale
doit se montrer active pour apporter des solutions humaines à ces questions
vitales. L’Amazonie, c’est loin, là-bas. Mais, pour soigner ses maux, nous devons
tous nous mobiliser. Peu ou prou, nous sommes tous un peu Amazoniens, pour le
meilleur ou pour le pire.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Avec sa grande intelligence pastorale, le pape
avait assigné aussi au synode le devoir de réfléchir sur la mission et la vie
de notre Eglise dans ces territoires isolés. Le diagnostic est impitoyable. A
côté de germes d’évangile prometteurs, des renouveaux urgents doivent être mis
en œuvre pour une présence d’Eglise qui soit à la fois fidèle au message du
Christ et profondément enracinée dans les cultures respectées de ces peuples.
Pour assurer un meilleur dynamisme missionnaire, des questions délicates ont
été empoignées à bras le corps : le rôle actif des laïcs, les
responsabilités pastorales des femmes, la vie et le ministère des prêtres,
l’inculturation de la liturgie, etc… Et aussitôt sont apparus des clivages qui
risquent bien d’enliser les quelques audaces prophétiques dans les sables des
traditions les plus frileuses. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Un éventuel diaconat pour les femmes ?
Après la mort clinique d’une précédente commission d’étude, on peut essayer de
la ranimer ! Des ministères reconnus dans l’animation des communautés par ces
mêmes femmes ? On va réfléchir ! Sans déroger à la tradition du
célibat obligatoire pour les prêtres de l’Eglise latine, ne pourrait-on pas –à
certaines conditions et exceptionnellement- ordonner des hommes mariés ?
Peut-être, mais seulement s’ils sont d’abord des diacres aguerris. Et le tout, uniquement
avec l’autorisation du pape, au cas par cas.
<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Derrière ces velléités plutôt que ces volontés,
je subodore une peur. On redoute celles et ceux qui estimeraient qu’il y a
aussi, ecclésialement, des Amazonies hors de l’Amazonie. Quand un prêtre, âgé
ou fatigué, parcourt un vaste territoire pour assumer la pastorale dans 10, 20
ou 30 paroisses –des clochers, comme on dit poétiquement en France-, ne sommes-nous
pas un peu en Amazonie ? Y compris chez nous. Même s’il peut compter sur
le dévouement admirable des laïcs, à commencer par les femmes ! On
pourrait ajouter d’autres exemples.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Si le synode, du point de vue de l’avenir de
notre Eglise, aboutit à clôturer hermétiquement l’Amazonie dans ses exceptions
pour éviter toute contagion des réformes ailleurs, malgré les besoins avérés et
les désirs répétés du peuple chrétien, on aura peut-être avancé en Amazonie,
mais reculé chez nous. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Seigneur, accorde-nous
la grâce de la patience. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sans perdre celle de
l’impatience !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Ce commentaire a paru
sur le site cath.ch le 30 octobre 2019<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-7406462173662639562019-10-13T07:28:00.001-07:002019-10-13T07:28:36.261-07:00Mission et Ste Marguerite <div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Homélie<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Luc 17,11-19<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">13 octobre 2019<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il marchait vers Jérusalem où il pressentait
que ça allait mal finir pour lui. Il marchait, mais il prenait tout son temps,
le temps de croiser des gens, chemin faisant, pour leur annoncer la bonne
nouvelle –ce qu’on appelle l’évangile – et pour les guérir de toutes sortes de
maladie, selon les besoins de chacun. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Le terrain de mission n’était pas des plus
faciles. La Samarie, habitée par des juifs dissidents et rebelles qui évitaient
de fréquenter ceux de Jérusalem. Et ce n’était pas mieux en Galilée qu’on avait
qualifié de « carrefour des païens », tant s’y mélangeaient des
cultures et des religions surgies de tous les horizons. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais c’est justement là que Jésus aimait à
circuler, à rencontrer les gens, surtout les plus humbles et les plus
souffrants, pour leur révéler le visage de son Père qui est aussi le leur, le
Dieu d’amour sans barrière et sans frontière.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et
aujourd’hui le hasard fait que 10 lépreux vinrent à sa rencontre, autrement dit
des malades, mais aussi des exclus, des méprisés, tant il est vrai que
plusieurs maladies, y compris sociales et économiques, aggravent encore le
pénible destin de ces malheureux. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et Jésus les guérit, de leur lèpre évidemment,
mais aussi de leur exclusion sociale et religieuse, puisqu’ils peuvent aller se
présenter chez les prêtres. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il le fait sans autre considération que la
compassion active qui jaillit de son cœur touché par leur épreuve. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il y a un samaritain parmi eux, autrement dit
un hérétique peu fréquentable? Qu’à cela ne tienne ! C’est encore lui que Jésus citera en exemple parce qu’il eut, bien plus que les autres, le
réflexe de la reconnaissance. Relève-toi, lui dit Jésus – déjà le langage de la
résurrection-, ta foi t’a sauvé. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Car la mission de Jésus, et par conséquent
celle de l’Eglise aujourd’hui, est toujours la même, encore que les paysages et
les contextes soient différents.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Oui, une Eglise en sortie, comme dit le pape
François, qui s’avance au milieu des êtres humains tels qu’ils sont, qui les
aime avec leurs grandeurs et leurs misères, qui leur annonce une bonne nouvelle
de libération et de salut, qui enrobe ses paroles de gestes de compassion et de
partage, qui ne met aucune limite ni aux élans de son cœur, ni aux accents de
sa parole, ni aux bienvenues dans ses communautés.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> La
mission est une aventure divine en pleine pâte humaine. Simplement, nous savons
que Jésus nous tient par la main, que son Esprit respire en nous. Et nous avons
envie d’inviter à ce pèlerinage d’amour et de liberté tous ceux que nous
rencontrons, pour leur joie et pour la nôtre. Une belle mission !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Quelqu’un a vécu un peu tout cela, et même
beaucoup, en arpentant les chemins caillouteux de sa campagne près de Romont,
en pays de Fribourg.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Elle
avait les pieds bien sur terre, mais elle marchait surtout à la rencontre des
autres, à commencer par les plus petits et les plus nécessiteux, par solidarité
humaine, mais aussi par esprit missionnaire. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Car c’est bien cela, l’évangile en actes :
visiter les malades, enseigner le catéchisme aux enfants, inviter à la prière
en priant beaucoup soi-même, autrement dit aimer Jésus et le faire connaître et
aimer, au ras des pâquerettes –elle s’appelait Marguerite. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Non pas en accomplissant des choses
extraordinaires, mais en distribuant avec charité la petite monnaie des
conseils tout en sourire, des invitations tout en respect, des sacrifices de
soi tout en gratuité, les yeux et le cœur tournés vers la croix de Jésus
ressuscité. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Marguerite Bays est actuellement canonisée à
Rome. Elle doit en être très étonnée, et même plutôt gênée. Elle figure en
image au fronton de la basilique St-Pierre à côté d’un cardinal anglais, John Henry
Newmann, un géant de culture du même siècle qu’elle. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais soyons rassurés, Marguerite demeurera
toujours la sainte bien de chez nous, pieuse et généreuse, dans la sainteté de
la proximité avec les gens simples et au service d’un évangile qui rejoigne les
pauvres de toutes sortes. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Avec elle, l’Eglise nous rappelle que la
vocation à la sainteté de la vie –autrement dit miser sur la foi et sur l’amour-
est à la portée de tout le monde, avec les énergies de l’Esprit du Christ. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Car Jésus, avec les saints et saintes d’hier et
d’aujourd’hui, en attendant ceux de demain, continue de marcher mystérieusement
dans notre monde en nous disant à tous et à chacun : Relève-toi et
va ! Ta foi t’a sauvé.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-48662200943952061042019-10-04T08:14:00.001-07:002019-10-04T08:14:27.576-07:00Jacques Loew: de conversion en conversion<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Jacques Loew : de conversion en conversion<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><span lang="FR-CH">Il fait partie de ceux
qu’on a appelé « les grands convertis du XXème siècle ». Et sa vie
est bel et bien allée de conversion en conversion.<o:p></o:p></span></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Un
enfant gâté et un grand vide<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Cet homme avait tout pour être heureux. Fils
unique d’une famille de médecin, entre le soleil de Nice et les études de droit
à Paris, il se découvre à 24 ans « complètement athée…puisque avant sa
naissance rien n’existe pour l’homme et après sa mort rien n’existe non
plus ». Un athéisme hédoniste, avec un grand creux à l’intérieur. Un
séjour en Suisse –à Leysin exactement – pour cause de maladie sera un peu son
chemin de Damas, complété par quelques jours à la Chartreuse de la Valsainte
(Gruyère). La beauté de la nature l’a conduit à l’orée de la foi, le témoignage
des moines en pleine eucharistie planta en lui cette question décisive :
« Ou bien ces hommes sont fous ou bien c’est moi qui suis aveugle ».
Il prie, il médite l’Evangile. Il entre alors dans l’univers de la foi par la
porte royale de l’Amour de Dieu. Encore devait-il « avaler l’Eglise, »
lui qui avait été placé à la catéchèse protestante pour qu’il échappât aux
griffes des curés. Finalement, il est resté là où l’on pouvait dire en vérité
les paroles de l’eucharistie, dans l’Eglise catholique, malgré ses lourdeurs
historiques.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">La ferveur du néophyte<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Re-né dans la foi au Christ vivant et dans la
communion de l’Eglise, le jeune converti s’annonce chez les Dominicains en
1934. Il goûte à fond la théologie thomiste, il devient prêtre en 1939, sans se
douter qu’une nouvelle conversion l’attendait.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">L’Eglise de France était alors soulevée par une
volonté de nouvelle évangélisation en milieu ouvrier. Entraîné par le Père
Lebret, fondateur de Economie et Humanisme, Jacques Loew devient le premier
prêtre-ouvrier à Marseille. Ce fils de la bourgeoisie partage la vie des
dockers. Dans la solidarité sur les quais, Jacques Loew prend conscience de
plusieurs misères dans ce peuple : la violence de l’injustice, le manque
de considération, de tendresse, de sens à la vie. Treize ans durant, sa vie de
prêtre sera intimement mêlée à celle des prolétaires. Deux rencontres vont
illuminer cette recherche et cette expérience originales. En 1942, c’est un
premier contact avec Madeleine Delbrêl, elle-même convertie, qui s’était
installée en banlieue rouge de Paris, à Ivry, pour témoigner de l’Evangile en
pleine pâte marxiste. Autre contact fécond en 1951 : la rencontre avec Mgr
Montini à Rome, le futur pape Paul VI, toujours sympathisant des initiatives
pastorales venues de France.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">« Douleurs et
déchirements »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">1954. Un couperet tombe de Rome. Il est mis fin
brutalement à l’expérience des prêtres-ouvriers. S’ouvre alors une grave crise provoquant
des réactions en chaîne parmi les premiers concernés. Des prêtres quittent le
ministère pour demeurer avec les ouvriers, d’autres finissent par obéir, la
mort dans l’âme. Le Père Loew réagit par une résilience douloureuse mais
positive. Il a l’intuition qu’il faut inventer autre chose pour garder la
solidarité avec le monde ouvrier tout en évitant les pièges d’une
sécularisation politique du ministère. En 1955 déjà, il fonde la Mission
ouvrière saints Pierre et Paul, la MOPP. Dans les milieux populaires, il lance
des équipes à forte densité évangélique. Partage de vie avec les plus pauvres,
intense animation spirituelle et liturgique, sauvegarde du lien avec
l’Eglise : de telles mini-communautés sont fondées aux quatre coins du
monde, dans ces périphéries devenues chères au pape François. La MOPP, c’est la
réponse prophétique, mais aussi ecclésiale, à l’épreuve de l’interdiction des
prêtres ouvriers en France. Un rebondissement réussi, une nouvelle conversion.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Et puis vint le concile
Vatican II<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A l’affut des besoins de l’Eglise en ses
profondeurs, le Père Jacques Loew a l’intuition que l’avenir du concile se joue
au niveau d’un retour aux fondamentaux de la vie chrétienne. A partir de la
redécouverte catholique de la Parole de Dieu –désormais largement diffusée dans
et hors de la liturgie-, il faut constituer de nouveaux levains d’évangile pour
la pâte humaine et ecclésiale. La mission se fera à partir de petites
communautés-signes, ce qui correspondait d’ailleurs à l’évolution en cours
parmi les institutions religieuses. Les grandes structures se fractionnent en
mini-communautés. Encore faut-il les accompagner et les nourrir. C’est la
fondation de l’Ecole de la foi à Fribourg dont la théologie universitaire
offrait une opportunité de formation plus sereine qu’en France. Nous sommes au
lendemain de 1968.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Durant 35 ans, fidèle au projet de son
fondateur, l’Ecole de la foi a formé près de 2000 « disciples »
-expression chère à Jacques- appelés à répandre ensuite cette bonne nouvelle à
travers 75 pays de notre monde. Quelle nouvelle ? Un enseignement biblique et théologique très sérieux, une vie
spirituelle et liturgique savoureuse et surtout une vérification de l’acquis
dans les profondeurs d’un fort partage communautaire en des petites équipes
internationales. Ces trois piliers ont constitué la marque de fabrique pour les
protagonistes de l’Ecole de la foi. Aujourd’hui encore, des laïcs, des
religieux/ses et des prêtres en témoignent avec bonheur. Si l’Ecole de la foi
de Fribourg a dû malheureusement cesser ses activités en 2006, une Ecole de la
foi à Yamoussoukro a pris le relais maintenant en Côte d’Ivoire.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Les dernières conversions<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Pas facile pour un fondateur de laisser son
œuvre entre d’autres mains. Le Père Loew l’a fait pour la MOPP en 1973 déjà et
en 1981 pour l’Ecole de la foi en la confiant à un couple diaconal, Noël et Josiane
Aebischer. Il a pu alors s’adonner au rayonnement de sa brillante intelligence
à travers des voyages et des prédications un peu partout dans notre monde, y
compris au Vatican. De nombreuses publications constituent encore la richesse
de son influence parmi nous. Encore fallait-il qu’il se préparât au grand
départ. Ce ne fut pas simple…encore une conversion ! D’anciens désirs remontaient
à la surface de son âme. La vie communautaire en monastère ? La vie
érémitique dans la solitude ? Ce fut une recherche personnelle laborieuse.
Cîteaux, Tamié, des ermitages dans les Pyrénées, il finit par trouver son
ultime nid spirituel parmi les moniales trappistines d’Echourgnac, dans le
Périgord. C’est là qu’il se remit entièrement à Dieu, le 14 février 1999 à
l’âge de 91 ans.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Les traces vives d’un passage
fécond<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Quel bilan d’une telle aventure humaine et
chrétienne, qui puisse continuer de nous édifier aujourd’hui ? Dieu seul
le sait. Mais il nous reste des traces encore signifiantes pour nous. Ce qui
aurait pu devenir banal est devenu une aventure parce que Dieu a écrit droit
sur les lignes courbes de cette vie.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">D’abord la foi. Elle ne fut pas un héritage,
mais une redécouverte, une irruption à partir du vide. Dans une société de plus
en plus sécularisée, les croyants par tradition ou par héritage sont de moins
en moins nombreux. Comme Jacques Loew, nos contemporains sont ou seront de plus
en plus des commençants ou des recommençants. Relire Jacques Loew, donner la
main à un tel grand frère ne peut qu’encourager tous les novices de l’Evangile.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Une fois reconnu le visage humain et divin de
Jésus de Nazareth au terme d’un voyage intérieur, c’est encore une autre
histoire qui commence, la rencontre inévitable avec une Eglise fort imparfaite.
Par les temps qui courent, il semble que les distances d’avec l’Eglise soient
plus spontanées que les communions avec cette institution d’apparence humaine,
trop humaine. Dans l’itinéraire de Jacques Loew, des rencontres personnelles
ont compté davantage que les prestiges historiques des structures. Où sont de nos jours ces témoins
significatifs qui peuvent conduire fraternellement jusqu’au cœur du mystère de
Jésus ? Ne sommes-nous pas tous invités, malgré nos faiblesses, mais dans
la transparence de quelque béatitude évangélique, à servir de relai pour tant
de cœurs assoiffés d’amour ouvert sur la vraie vie ? Aujourd’hui comme
hier.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Quand l’homme et le chrétien finissent par
coïncider, comment choisir sa voie pour avancer sur le chemin du salut ?
Il faut avoir un cœur accroché à l’espérance, car l’itinéraire peut réserver
bien des surprises. Encore faut-il avoir la souplesse de plusieurs vocations
successives, car naviguer avec Dieu n’est jamais chose tranquille. On n’est pas
chrétien pour enchaîner les siestes.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Comment
réagir quand le vent souffle violemment dans l’arbre de l’Eglise ? Se
cramponner aux grosses branches. Autrement dit sans cesse revenir à Celui qui
est le chemin, la vérité et la vie. Et donner la main à d’autres laissés pour
compte au bord de la route. Le bourgeois Jacques Loew, finalement, a toujours
préféré la fréquentation des pauvres et des derniers pour découvrir le lieu
humain et ecclésial où Dieu lui donnait rendez-vous. C’est dans cette proximité
qu’il a trouvé les terrains de sa mission en même temps que le bonheur d’être
homme. Et aussi la véritable Eglise de Jésus, autrement dit là où bat le cœur
eucharistique du Christ et là où souffle le vent imprévisible de l’Esprit.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Ultime parole, ultime silence<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Enfin, il n’y a de transmission qui aide à
vivre, que celle qui s’offre à partir d’une vie entièrement donnée. Jacques
Loew, s’est beaucoup donné, mais pas sans peine. Les virages de son parcours
sinueux ne furent pas négociés sans
hésitations ni souffrances. Trouver le terrain d’atterrissage final pour déposer
son destin dans les mains de Dieu fut une quête ardue. On ne se quitte jamais
sans arrachements quand il s’agit de se laisser absorber par l’Amour majuscule,
jusqu’au bout. Le dernier mot fut son silence, à l’ombre des monastères de
contemplation, quand tout est déjà dit,
quand il ne reste plus qu’à offrir le dernier sourire, le dernier soupir. Après
avoir vécu tant bien que mal avec Jésus
au milieu des hommes, nul ne peut faire l’économie de mourir un peu comme lui, avant
de passer dans la Pâque avec lui. Alors les grandeurs des extrêmes diminutions
se superposent aux grandeurs des plus fécondes croissances pour former l’ultime
sacrifice eucharistique. Pas seulement mourir en communiant, mais aussi
communier en mourant Ou, selon Jacques, <i>…comblé
de n’être jamais rassasié de te désirer, et de commencements en commencements,
par des commencements sans fin, j’irai</i> ».<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Claude
Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><span lang="FR-CH">Pour mieux connaître
la personnalité, l’oeuvre et les écrits de Jacques Loew, on peut relire Le bonheur d’être homme – Entretiens avec
Dominique Xardel Editions du Centurion
1988<o:p></o:p></span></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">10525 signes<i><o:p></o:p></i></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-60882278356127067162019-09-26T12:50:00.001-07:002019-09-26T12:50:57.611-07:00Cherchez...vous ne trouverez pas!<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Cherchez… et vous ne trouverez pas !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">En (bon) citoyen de ma chère patrie, à
l’approche des élections fédérales, je m’intéresse aux propositions des divers
partis politiques. Et mon œil se fait un peu inquisiteur en compulsant les
documents de leur propagande. Tiens ! voilà une grande affiche déployée
sur le quai de la gare par le premier parti politique du pays. Sept fiers à
bras sont près à partir à l’assaut pour sauver le pays de tous les malheurs que
lui concoctent la gauche et les écologistes. Et je cherche la silhouette d’une
femme. Aucune. Les sept candidats sont tous des hommes (mâles) qui nous
promettent sans doute une Suisse meilleure…sans les femmes, même si elles
constituent le 53% de notre population. Et quelle est cette démocratie dite
« populaire » qui semble ignorer la capacité des femmes à assumer des
responsabilités politiques au niveau national ? <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">J’ai cherché la femme, et je n’en ai pas
trouvé.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Je tombe alors sur une photo montrant, tout
souriants, une assemblée d’évêques catholiques réunis en synode à Rome pour
discuter de la famille. C’était en 2015. Et je cherche aussi. Pas un visage de
femme dans cette auguste assemblée. Je sais bien que des femmes, en coulisse,
ont participé activement aux travaux de cette réunion d’Eglise. Je sais aussi
que beaucoup d’évêques, comme le pape,
sont convaincus qu’il faut associer davantage les femmes à la réflexion communautaire
et à la mise en pratique des orientations pastorales. Il demeure que, dans les
organes de décisions ultimes –à Rome et ailleurs-, les femmes sont absentes. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Symboliquement, dans le contexte de notre
société de plus en plus sensible à la promotion des responsabilités féminines,
c’est une grave interrogation qui subsiste. Les arguments théologiques
tiennent-ils encore devant une telle exclusion de moins en moins compréhensible
? Comment pourrait se manifester plus courageusement dans notre Eglise, le
prophétisme de l’Evangile qui, selon saint Paul, fait de tout
chrétien/chrétienne un être tellement nouveau qu’il ne doit subsister aucune
discrimination entre le juif et le païen, entre l’esclave et l’homme libre,
entre l’homme et la femme, du moment que nous sommes tous un en Jésus Christ.
(Cf. Gal 3,28) ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">L’affiche d’un certain parti ne m’incite pas à
lui faire confiance et à lui donner ma voix.
Certaines images et surtout certaines pratiques de mon Eglise n’aident
pas non plus beaucoup de femmes –et
d’hommes aussi- à adhérer au beau message de cette même Eglise concernant
l’égale dignité de toute personne humaine et, en elle, l’impossibilité de
justifier une quelconque inégalité qui viendrait du sexe.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Franchement, il serait temps que mous fassions
mieux que l’UDC en Eglise catholique !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A paru sur le site cath.ch le 25 septembre 2019<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-52046078304586996132019-09-05T01:20:00.003-07:002019-09-05T01:20:39.818-07:00Bel et Bon<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<span style="font-size: 21.3333px;"><b>Bel et Bon</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Est-ce que je vieillis
mal ? C’est possible. Mais pas certain.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Oui, je suis de plus en plus allergique -jusqu’au dégoût- à tout ce qui salit notre
environnement, à la basse vulgarité dans le langage, aux comportements bêtement
provocateurs, à la « cul-ture » du trash dans les spectacles, surtout
au cinéma, etc… J’ai l’impression que ce qui n’est pas scandaleux, voire
abject, ne compte plus aux yeux de certains spectateurs et critiques à l’affût
des prochaines turpitudes. Et ça me navre.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et puis je réagis.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">La triste esthétique des horreurs n’est sans
doute pas révélée dans ce qu’on montre avec une chafouine ou naïve complicité.
Elle se tapit dans les réalités de la vie ordinaire. Quoi de plus obscène,
finalement, que des enfants qui meurent de faim, des innocents broyés par
l’esclavage sexuel, des militants des droits humains condamnés à la prison ou à
la mort, des requérants d’asile qui font naufrage dans la Méditerranée, tout
près de chez nous, etc… ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Douloureux spectacles ! Mais heureusement,
il y a aussi l’autre face de notre pauvre humanité.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Des hommes, des femmes –et même des enfants- se
dressent pour purifier et embellir notre maison-nature, des humains solidaires
prennent des risques énormes pour faire triompher les idéaux de la liberté, de
la justice et de la paix, des gens de toutes conditions résistent à l’enlaidissement
du langage et aux exhibitions d’une certaine industrie du dégueulasse.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et puis chacun de nous peut faire pencher la
balance de notre société dans un autre sens, plus digne de l’homme, plus
conforme aux desseins de Dieu. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Ajouter de la beauté à notre environnement,
promouvoir le respect de tout être humain, miser sur ce qui édifie au lieu de
céder aux sirènes de ce qui avilit. En un mot : semer un peu plus d’amour
autour de soi, car le beau et le bon se donnent la main, toujours pour le
meilleur. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Bien sûr, je ne vais pas fonder une nouvelle
multinationale de la beauté, ni ouvrir une super-banque de la charité. La
révolution de la civilisation passe par des actions simples, souvent cachées,
mais combien efficaces quand on s’y engage pour de bon. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Je crois à la petite monnaie du véritable
humanisme. Et il paraît que ça maintient jeune !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-63496635294729527662019-06-08T21:30:00.003-07:002019-06-08T21:30:30.722-07:00Pentecôte 2019<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Homélie<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Pentecôte 2019<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Un violent coup de vent… des langues de feu…<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Pas facile de se représenter de manière un peu
humaine qui est le Saint Esprit. C’est pourquoi certains l’ont appelé le grand
méconnu de la Sainte Trinité, au point de devenir parfois l’oublié dans la vie
des chrétiens. Heureusement, la fête de Pentecôte est là pour nous rappeler
opportunément qui il est et surtout ce qu’il fait en chacun de nous, dans
l’Eglise et dans le monde.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et puis j’ai redécouvert qu’une autre image
pouvait nous y aider. Dans les quatre évangiles, au moment du baptême de Jésus,
il est mentionné que l’Esprit Saint est descendu sur lui « sous la forme
d’une colombe ». Mais malheureusement, le commentaire de la Traduction
œcuménique de la Bible ajoute : « Aucune interprétation certaine n’a
pu être donnée de ce symbole ». Alors je me risque à un commentaire plus
personnel que je soumets à votre méditation de baptisés ayant reçu, vous aussi,
l’Esprit de Jésus. Ne sommes-nous pas tous des enfants de la Pentecôte ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">En bonne théologie trinitaire, l’Esprit Saint,
c’est le lien d’amour infini entre le Père et le Fils, leur parfaite communion
en personne, le fruit de leur éternel baiser. Précisément, lors du baptême de
Jésus, c’est toute la Trinité qui s’exprime au moment où Jésus de Nazareth
reçoit du Père par une voix céleste la révélation de ce qu’il est –« Tu es
mon fils, le bienaimé »- en même temps que le Souffle divin qui va lui
permettre d’accomplir sa mission de Sauveur comme Agneau de Dieu qui ôte le
péché de monde. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et cet Esprit va demeurer sur le Christ
jusqu’au moment où Jésus le transmettra à ses disciples, et plus largement à
toute l’humanité. L’évangéliste Jean note que Jésus, au moment de sa mort en
croix, a transmis l’Esprit, première Pentecôte universelle. Et l’évangéliste
Luc parlera en quelque sorte du même évènement, sur l’Eglise d’abord réunie au
Cénacle lors de la Pentecôte, mais sans oublier le vaste monde puisque, sur la
place, des gens issus de toutes les cultures entendirent, chacun dans sa
langue, parler des merveilles de Dieu.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et la colombe
alors ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Pour voler, elle a besoin de deux ailes
inséparables et coordonnées. Et nous aussi, pour être de vrais chrétiens,
abreuvés du Saint Esprit, comme dit saint Paul (ICo 12,13), il nous faut voler
de deux ailes, sur le vent de ce même Esprit, si nous voulons bien nous laisser
conduire par lui. L’aile de la fidélité et l’aile de la liberté.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">La fidélité d’abord, car l’inhabitation du
Saint Esprit, qui fait de nous des enfants de Dieu et des héritiers avec le Christ,
suscite en nous un profond attachement aux divers mystères révélés par
l’évangile de Jésus. L’Esprit nous rappelle tout cela.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sa parole à méditer et à goûter, son repas
pascal à refaire en mémoire de lui, sa miséricorde à demander dans l’humilité
et à accueillir dans la reconnaissance. Et même son Eglise –si imparfaite
qu’elle soit- justement parce qu’elle
est le temple de l’Esprit et le Corps du Christ. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Face à toutes ces merveilles et à bien d’autres
encore, l’Esprit nous incite à tenir bon dans la solidité de la foi, dans le
courage de l’espérance, dans la vaillance de l’amour, dans la fidélité aux
valeurs de l’Evangile.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et la
prière, murmure de l’Esprit de Dieu qui habite en nous, nous ramène toujours à
ce cri qui répète Abba, le balbutiement des enfants de Dieu bouleversés par la
tendre majesté de Dieu le Père.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais il y a aussi l’aile de la liberté,
puisque, nous l’a rappelé l’apôtre Paul, « nous n’avons pas reçu un Esprit
qui ferait de nous des esclaves qui ont peur », mais un Esprit de fils et
filles debout, un Esprit dont les fruits sont amour, paix et joie, sans oublier
la liberté, car nous avons été appelés à la liberté (Gal 5,13) et là où est
l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. (IICo 3,17).<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Dans le contexte où nous vivons, dans une société
qui semble s’éloigner des valeurs de l’Evangile, dans une Eglise secouée par de
pénibles évènements, Dieu sait si nous avons besoin de voler de nos deux ailes.
Celle de la fidélité à tout l’essentiel venu du Christ mort et ressuscité, qui
nous fait vivre en promis au Royaume de Dieu, et celle de la liberté qui nous
permet de trouver des chemins - peut-être inédits- pour le renouveau de la vie
évangélique et ecclésiale dans notre monde. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Toujours revenir au Christ Jésus, témoigner
pour sa parole, vivre de sa présence, tenir fermement dans la communion de
l’Eglise. Mais aussi laisser l’Esprit, comme il est dit, souffler où il veut,
que ce soit dans des initiatives étonnantes pour exprimer ces témoignages, ou sur
des chemins de réformes –si nécessaires- pour la vie de l’Eglise, ou encore
dans des prises de positions qui peuvent parfois déranger nos habitudes, pourvu
que ce qui est écrit de manière critique dans les marges reste sur la page de
la fidélité au Christ et de la fraternité en Eglise. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">On le sait bien : les chrétiens,
aujourd’hui comme hier, choisissent parfois leur aile. Tantôt certains veulent
d’abord persévérer jusqu’à l’obstination dans la voie des traditions qu’ils
jugent essentielles, tantôt d’autres veulent surtout explorer les chemins de
fascinantes libertés pour des renouveaux qu’ils souhaitent bénéfiques. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">L’Eglise ne serait-elle pas le lieu où ces deux
ailes peuvent et même doivent battre ensemble, chacune avec ses priorités
respectables, mais jamais dans l’exclusion de l’autre, et plutôt dans la
collaboration de tous ?<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Car nous avons un urgent besoin d’une nouvelle Pentecôte
de vent et de feu, qui puisse continuer à incendier le monde par l’amour,
réchauffer l’Eglise et l’éclairer du dedans, sans jamais oublier que le souffle
vital, c’est justement l’Esprit Saint, celui qui renouvelle sans cesse la face
de la terre. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">« Puisque l’Esprit est notre vie, dit
saint Paul, que l’Esprit nous fasse aussi agir » (Gal 5,25). <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-15360752118005471992019-06-05T00:09:00.003-07:002019-06-05T00:09:55.105-07:00Courrier du coeur<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Courrier du cœur<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><span lang="FR-CH">« Dans notre
Eglise, il me semble que rien de sérieux dans le changement ne se pointe à
l’horizon. Comment ne pas désespérer et garder la foi ? »<o:p></o:p></span></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Cette réflexion (par écrit) ne vient pas d’une
personne hypercritique qui cèderait, comme de coutume, au prurit d’un
réquisitoire malveillant. Il s’agit d’une dame d’un certain âge qui s’est très
souvent engagée au service de l’Eglise dans un bel esprit de foi et d’amour
désintéressé. C’est ainsi qu’elle exprime son « cri du cœur ». Il
s’ajoute aux remarques désabusées et aux doléances consternées que j’entends
autour de moi. Sans compter les commentaires vinaigrés ou ironiques provenant
de milieux toujours prompts à casser du sucre sur le dos de notre Eglise.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Ce serait une grave erreur de répondre en
haussant les épaules sous prétexte que l’Eglise a déjà connu bien d’autres
crises ou agressions dont elle est, finalement, sortie toujours vivante, voire
plus vigoureuse qu’auparavant. Dieu merci ! Laisser passer l’orage en
attendant des jours meilleurs n’a jamais amélioré la météo ecclésiale. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Quand le concile Vatican II nous a rappelé que <i>« l’Eglise a le devoir, à tout moment,
de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de
l’Evangile »</i> (Gaudium et spes no 4), ce n’était pas seulement une
invitation à nous intéresser de plus près à ce qui se passe dans la société.
C’était aussi un appel à écouter et surtout à entendre ce que les chrétiens de
toutes sortes vivent et expriment, dans la foi et l’amour, au sein de leurs
communautés. D’où cette précision à l’intention de nos
pasteurs : <i>« Qu’avec un amour paternel les évêques accordent attention et
considération dans le Christ aux essais, vœux et désirs proposés par les
laïcs », </i>ceux-ci ayant<i> « la
faculté et même le devoir de manifester leur sentiment en ce qui concerne le
bien de l’Eglise ».</i> (Gaudium et spes no 37).<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A la suite du concile Vatican II, le peuple de
Dieu a pris la parole pour s’exprimer dans un esprit de communion et de liberté
sur les changements attendus dans notre Eglise pour qu’elle soit davantage missionnaire
et prophétique au cœur de notre monde. Si l’on relit ces textes –par exemple
ceux du Synode 72 en Suisse et ceux d’AD 2000 dans le diocèse de Lausanne,
Genève et Fribourg-, il faut bien constater que beaucoup de réformes ardemment
souhaitées attendent toujours leurs mises en œuvre. Et voilà que les problèmes
non résolus, les appels perdus dans le désert de l’indifférence hiérarchique
remontent à la surface avec un coefficient supplémentaire d’impatience, voire
de colère. Il suffit de penser, par exemple, aux ministères laïcs, à
l’œcuménisme, à la pastorale des familles, à la place des femmes dans notre
Eglise, à la vie et au ministère des prêtres, à l’évangélisation parmi les
jeunes, etc…<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">J’entends autour de moi le gémissement de
beaucoup de cœurs chrétiens…et douloureux. Comment ne pas les encourager, plus
que jamais, à prier et à lutter en Eglise, pour continuer de croire, d’espérer
et d’aimer. Avec patience certes, mais aussi avec impatience. En manifestant
l’une et l’autre, dans un esprit de communion active et aussi critique.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sans jamais oublier que le cœur de l’Eglise,
finalement, bat dans le cœur du Christ crucifié et ressuscité, là où Jésus ne
cesse d’envoyer l’Esprit Saint sur l’humanité et sur son Eglise, afin de <i>« renouveler la face de la terre</i> ».
(Ps 104, 30).<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">A paru sur le
site cath.ch le 5 juin 2019<o:p></o:p></span></b></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-68516816147091070402019-04-28T07:46:00.003-07:002019-04-28T07:46:40.401-07:0050 ans ordination B. Jordan<div align="center" class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1; text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">Homélie<o:p></o:p></span></b></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<b><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-CH;">50
ans d’ordination de Bernard Jordan<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Trois. Il faut trois amours pour faire un
prêtre. Plus d’autres choses aussi, pour faire un bon prêtre. Comme vous le
devinez, toute allusion à un prêtre présent ici ne serait qu’involontaire et
fortuite. Car je me réfère au prêtre Thomas dont parle l’évangile de ce
dimanche.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">* Pour
faire un prêtre, il faut d’abord un amour humain, celui d’un père et d’une
mère, unis par la tendresse et le respect. J’en vois une allusion discrète mais
claire : ce Thomas est toujours surnommé Didyme. C’était un jumeau,
circonstance on ne peut plus familiale, entre la surprise et le bonheur. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Par d’autres contingences et incidences, nous
sommes tous d’abord des êtres humains, pétris de surprises et de bonheurs
partagés, pour lesquels il nous faut rendre grâces, dans le miroir de nos
parents et de nos familles d’origine. Pour le prêtre aussi, d’abord un humain
parmi d’autres. Premier amour : la vie !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">* Il faut ensuite devenir un chrétien. Certains
ont reçu la grâce –de plus en plus rare de nos jours- de l’être presque sans
avoir à le devenir, tant le cadeau de la foi au Christ était déjà déposé dans
leur berceau. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Thomas n’était pas de ceux-là, semble-t-il.
Appelé par Jésus de Nazareth parmi la fratrie des autres apôtres, il n’a jamais
cessé de se poser bien des questions. Était-il moins croyant ou plus
intelligent que les autres ? Il réfléchissait beaucoup. C’est lui qui dit
un jour au Seigneur en public : « Nous ne savons même pas où tu vas,
comment pourrions-nous savoir le chemin ? » (Jn 14,5).<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Mais il
est allé plus loin, jusqu’au risque de l’incroyance. Ses collègues ont beau lui
dire : « Nous avons vu le Seigneur ». Lui en conclut :
« Non, je ne croirai pas. ». <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais Thomas est aussi celui qui ira le plus
loin –ou plutôt le plus profond- une fois passée l’épreuve du doute :
« Mon Seigneur et mon Dieu ». Un dur à cuire qui suscite ce
commentaire de Jésus, sous la forme d’une béatitude : « Heureux ceux
qui croient sans avoir vu ! » <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Il me semble que ça nous concerne tous ici, prêtres
ou pas, et même les religieuses. Plus que jamais de nos jours, au sein d’une
Eglise qui saigne encore au pied de la croix de Jésus, la foi est une victoire
de haute lutte, au goût fragile de Pâque.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Seul Jésus peut nous donner ce cadeau-là en
nous le disant à plusieurs reprises : « La paix soit avec
vous ! » <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Deuxième amour : la communion au
Christ ! !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">* Et puis le troisième. Pour ces apôtres –et
finalement aussi pour Thomas, avec quelque retard-, c’est l’envoi, autrement
dit la vocation, ici au ministère du pardon des péchés, mais peut-être avec une
allusion eucharistique : toucher les plaies du corps de Jésus crucifié et
ressuscité. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Une vocation nécessairement très personnelle,
mais aussi profondément communautaire, dans la rude fraternité des Douze. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Mais attention ! Ces mêmes qui, pour le
moment, se trouvent enfermés dans une
maison aux portes verrouillées -ils
avaient peur- seront bientôt propulsés sur la place publique par l’Esprit d’un
appel devenu un puissant envoi. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Sans crainte, vers les gens, pour les gens, à
commencer par les plus souffrants et les plus nécessiteux. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Décidément, on n’est pas prêtre pour goger là
où ça sent bientôt le moisis, mais pour courir la belle aventure de l’apostolat
en pleine pâte humaine, pas comme des pachas de l’évangile, mais comme
d’humbles serviteurs de leurs frères et sœurs, humains d’abord, et tant mieux
s’ils deviennent aussi chrétiens avec nous. Le troisième amour : le
ministère !<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Trois amours, en donnant la main à Thomas
Didyme, à Thomas le croyant laborieux mais réussi, à Thomas l’apôtre dans son
service d’évangélisation par la parole, les sacrements et bien d’autres
ministères. Toujours pour les autres, toujours avec les autres, mais comme
Jésus.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 18.0pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et si c’était finalement un seul amour.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Dieu est Amour, et ça suffit. Mais un amour
trinitaire évidemment, celui qu’on trouve ou retrouve dans la merveilleuse
dignité de tous les baptisés, tous à égalité de grâce, de miséricorde et de
témoignage « à cause de Jésus et de l’évangile ».<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Dieu-Amour-Trinité : notre trésor commun,
ouvert par le Christ au matin de Pâques, offert à toute l’humanité.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Et nous les prêtres –pas les seuls évidemment,
et pas nécessairement les meilleurs-, nous voici serviteurs de ce cadeau-là. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Pour notre bonheur et aussi pour votre bonheur
à vous, du moins nous l’espérons. Dans la source trinitaire et dans les fruits
de la Pâque. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">* L’amour humain, de chair, de cœur et
d’âme : Dieu le Père créateur. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">* L’amour chrétien, par les promesses universelles
de l’évangile du Christ sauveur. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">* L’amour par le ministère dans l’Esprit
puisque Jésus souffla sur ses apôtres en leur disant : « Comme le
Père m’a envoyé…je vous envoie. Recevez l’Esprit Saint. »<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Trois amours qui n’en font qu’un, tout en
conservant la richesse des trois.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Bernard, il y a 50 années que ça dure pour toi.
En te félicitant et en te remerciant, nous t’en souhaitons encore de
nombreuses. <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Pour ta joie et la nôtre.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH"> Et surtout
pour la gloire de Dieu et le salut du monde.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="FR-CH">Claude Ducarroz<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-7122045510128349262019-04-20T00:54:00.001-07:002019-04-20T00:54:12.437-07:00Pâques 2019Homélie
Pâques II
Voilà ! C’est fait, et bien fait. Du moins pour Jésus de Nazareth. Vous connaissez la nouvelle, la bonne nouvelle : « Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité, alleluia ! »
Tant mieux pour lui, me direz-vous. Et pour nous, qu’en est-il ?
C’est une bonne question, de lendemain d’hier, le lendemain de cette sainte nuit.
Il y a assez de témoignages crédibles, y compris celui des femmes, malgré ce qu’en pensaient les apôtres hommes, et déjà quelque peu machistes. Oui, nous pouvons les croire, en fonction de rencontres étonnantes, qu’elles d’abord, puis ils n’ont pu inventer.
Même s’il ne faut pas s’en étonner : alors comme aujourd’hui, il y eut aussi des « lents à croire », ainsi que les disciples d’Emmaüs, et même des incroyants assumés, comme le fut d’abord l’apôtre Thomas lui-même.
Car il n’est pas si simple, quand on est un mortel et qu’on a déjà croisé la mort en soi et autour de soi, d’admettre qu’il puisse y avoir encore une vie après cette mort, même si nos désirs les plus profonds allument parfois en nous cette folle espérance.
Heureusement, les faits sont là, dignes de foi, si incroyables qu’ils demeurent pour respecter notre liberté : « Le disciple entra dans le tombeau, il vit et il cru. »
Marie Madeleine vint annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur vivant. Et Thomas lui-même –un dur à cuire- finit par s’exclamer en touchant les cicatrices du crucifié: « Mon Seigneur et mon Dieu. »
Alors nous, maintenant ? Sommes-nous avant ou après la résurrection ?
Pour répondre à cette question, il nous faut fréquenter un autre apôtre, qui n’était pas présent au moment des faits, ni à la croix, ni au matin de Pâques. Comme nous en somme.
Paul de Tarse ose écrire aux Colossiens : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. » Autrement dit : c’est fait pour Jésus, et c’est comme si c’était déjà fait pour vous, même si c’est plutôt en espérance. Mais cette espérance ne peut pas décevoir « parce que l’Esprit Saint a été répandu dans nos cœurs », dit-il.
En fait, nous naviguons entre la résurrection de Jésus et la nôtre à venir, celle-ci étant solidement amarrée à la première par un lien d’amour incassable : « Là où je suis, vous serez aussi avec moi. »
On peut estimer que cette situation est un peu inconfortable. Tout est réalisé en Jésus, jusque dans sa chair transfigurée, mais tout reste à réaliser en nous, même si nous sommes bel et bien des promis à la résurrection.
N’oublions pas que le cadeau reçu du Christ, même s’il doit encore déployer ses effets, fait déjà de nous des enfants de la Pâques, comme dit Jésus lui-même, des fils et filles de la résurrection (Lc 20,36). Il y a en nous l’ADN de Pâques.
Ca ne change pas encore tout puisque nous sommes encore en attente de la pleine rédemption de notre corps, mais ça peut et même ça doit déjà changer beaucoup de choses, dès maintenant, dès ici-bas.
Comment vivre en futurs, mais certains ressuscités ? Avec les énergies de l’Esprit pascal, il nous faut semer de la Pâque partout, en chacun de nous, autour de nous, dans l’Eglise et dans la société. Avec honneur, avec bonheur.
* En nous d’abord, par un regard positif sur nous-mêmes, y compris notre corps et la sexualité, puisque nous sommes appelés à ressusciter corps et âme, même s’il est inutile d’en imaginer les modalités concrètes. Tout est digne d’être sauvé par le Christ pascal.
* Soigner nos relations dans le sens du respect de cette même dignité chez les autres, par des engagements en faveur de la justice, de la paix et de la compassion autour de nous. Il y a encore tant à faire pour être des ferments de pâque dans notre société.
* Accueillir avec reconnaissance notre destinée éternelle, au-delà de la mort, en favorisant la vitalité spirituelle de nos existences, y compris par la méditation de la parole de Dieu, la prière et les sacrements, tous pascals.
*N’oublions pas l’Eglise, notre Eglise, surtout par les temps qui courent, elle qui a tellement besoin de passer par une pâque pour renaître après tant de relents mortels autour de certains scandales. Aimons-la assez pour collaborer à sa réforme.
Vaste programme, me direz-vous. C’est vrai. Mais aussi quelle belle vocation ! Nous sommes tous convoqués par Jésus le vivant à être des artisans de vie, d’amour, de réconciliation, de fraternité sans barrière et sans frontière. Des pascals.
N’est-ce pas stimulant, et gage de bonheur partagé, que nous soyons des médiateurs de pâque appliquée, pas dans des éclats retentissants, mais dans la petite monnaie de l’existence que le Ressuscité peut transfigurer en trésor d’éternité.
Ne repartons pas comme avant. Laissons-nous ressusciter avec le Christ. Laissons-nous pâquer. Nous sommes les enfants de l’alleluia.
Claude Ducarroz
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-61297027398627668272019-04-20T00:53:00.001-07:002019-04-20T00:53:21.873-07:00Vigile pascaleHomélie
Pâques I
« Je t’aime, donc je ne voudrais pas que tu meures. »
Chacun de nous a fait cette expérience, et vous sans doute plus que moi : quand on aime quelqu’un ou quelqu’une de toute son âme, de tout son cœur, de tout son corps, derrière les mots et les gestes, il y a ce message implicite : « Je ne voudrais pas que tu meures. » Ah ! si l’on pouvait s’aimer parfaitement, et qu’amour rime enfin avec toujours, ce serait ça le vrai bonheur.
Mais voilà ! Nous sommes mortels, et même les plus belles amours sont un jour interrompues par la mort et dévorées par le drame de l’absence. Le bonheur d’un « amour toujours », c’est seulement un rêve, certes un désir universel, mais aussi impossible, un échec programmé par cette mort qui l’a inscrit inexorablement sur le calendrier de notre destin humain.
Et derrière la mort, cette mort, il faut évidemment ajouter tout ce qui sent la mort, tout ce qui y conduit, tout ce qui l’engendre et la propage, et qui encombre les médias de tant de mauvaises nouvelles.
Alors, faut-il se résigner tristement à tout cela, renoncer au bonheur par amour, abdiquer devant la mort toujours victorieuse ?
Qu’on le veuille ou non, qu’on le sache ou non, tôt ou tard, nous sommes tous au bord du tombeau de Jésus dans lequel, selon les lois ordinaires, la vie a été enfermée et l’espérance ensevelie.
Car la lourde pierre de la mort a été roulée pour sceller définitivement l’existence de cet homme-là, un condamné descendu de sa croix pour être glissé ensuite dans son tombeau définitif.
Et voilà qu’éclate l’invraisemblable, l’incroyable, l’inouï : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici. Il est ressuscité. » Si c’est vrai, alors ça change tout, plus rien n’est comme avant, tout est possible parce que tout est neuf, éternellement.
D’abord pour lui, évidemment. Le crucifié, qui en réalité a donné sa vie par amour pour le monde, est bel et bien vivant au-delà de la mort, de sa mort. Mais attention ! Pas pour une réincarnation qui le ferait bientôt mourir à nouveau, et ainsi de suite, mais comme un humain qui a récupéré sa pleine humanité désormais complètement exposée et transfigurée dans la gloire de Dieu. Une fois pour toutes et donc pour toujours.
Voilà la bonne nouvelle de ce matin-là, au goût de premier matin du monde, comme une re-création par amour et dans la lumière : enfin la vie plus forte que la mort, toutes les morts.
Mais le plus dur est sans doute encore à faire et surtout à croire. Ce qui est arrivé à celui-là, Jésus de Nazareth, est aussi une ferme promesse pour nous. Ou alors ce même Jésus ressuscité –tant mieux pour lui !- serait un sacré égoïste, oui s’il n’y avait qu’un seul ressuscité heureux dans notre humanité qui continuerait – en vain- d’aspirer au bonheur éternel dans l’amour.
Evidemment, nous ne le savons que trop : cette joie parfaite, toute pascale, nous ne pouvons pas nous la donner à nous-mêmes, ni à celles et ceux que nous aimons. Mais du moins nous pourrions l’accueillir avec reconnaissance si un autre, plus amoureux et plus puissant que nous, pouvait nous l’offrir gratuitement.
Depuis ce matin-là, près de Jérusalem, il existe, ce Vivant rescapé de la mort, sorti flamboyant de son tombeau. Oui, celui qui avait promis : « Que votre cœur cesse de se troubler. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. .. Car je suis la résurrection et la vie. Là où je suis, vous serez aussi avec moi. »
C’est pourquoi l’apôtre Paul peut ajouter : » Si nous sommes unis au Christ par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. »
Finalement, ce que nous souhaitons tous, pour nous-mêmes et pour ceux que nous aimons, tout en constatant que nous sommes incapables de le conquérir, il suffit de le recevoir comme un cadeau généreusement offert par le premier ressuscité, comme dit l’Ecriture, « le premier-né d’entre les morts, le premier-né d’une multitude de frères et sœurs »… que nous sommes.
Et ça change notre mort, et ça change aussi notre vie. Nous ne sommes plus des condamnés à mort en sursis variable. Nous sommes des promis à la résurrection avec Jésus.
Oui, depuis cet évènement unique, nous sommes tous des pascals.
Claude Ducarroz
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-90507439223752882302019-04-18T22:25:00.001-07:002019-04-18T22:25:40.579-07:00Vendredi Saint 2019Homélie
Vendredi Saint 2019
« Ils ne surent aimer leur dieu qu’en clouant l’homme à la Croix. Jusque dans leurs discours, je flaire encore le vilain relent des sépulcres. » Friedrich Nietzsche
Vendredi Saint : nous sommes là devant l’exhibition de la croix, dans la vénération du crucifié, au bord de son sépulcre.
Comment allons-nous répondre à cette terrible accusation du philosophe Nietzsche, relayée par d’innombrables défis adressés actuellement aux chrétiens en prière devant un crucifix ?
Apparemment, rien d’aimable, rien de désirable, rien d’adorable dans le cruel spectacle de cette liturgie. Comment comprendre que nous soyons là, recueillis et suppliants, au pied de cette croix, devant ce crucifié ?
Nous avons une première excuse : nous ne sommes pas seuls, nous ne sommes pas les premiers. Beaucoup de femmes –est-ce si étonnant ? - et peu d’hommes –c’est encore moins étonnant- au pied de la croix de Jésus de Nazareth. Tous ceux-là avaient les mêmes questions que nous, et les mêmes larmes, et les mêmes vertiges : Pourquoi cela ? Pourquoi jusque là ? Pourquoi un juste innocent doit-il finir crucifié ?
Le savaient-elles, ces femmes, et ce disciple comme égaré parmi elles : ils n’étaient pas seuls non plus. Quand le cœur de ce Jésus s’est ouvert pour laisser jaillir le sang et l’eau, jusqu’à la dernière goutte, c’est toute l’humanité qui s’est engouffrée dans cette plaie béante, les justes mais aussi les injustes, les innocents mais aussi les coupables, autrement dit nous, nous tous.
Quand le cœur de Dieu éclate sous la double pression de notre violence et de son amour, il y a de la place pour tout le monde, ou du moins pour tous ceux qui veulent bien entrer dans ce cœur-là, tous les misérables et toutes les misères, pour se laisser sauver en se laissant consumer par la divine miséricorde.
Voici l’homme, disait Pilate, en montrant un Jésus ridicule prêt pour le sacrifice suprême. C’est maintenant toute l’humanité qui est entrée dans la maison trinitaire par la porte du côté transpercé de cet homme, celui de toutes les douleurs, celui de toutes les questions, celui de toutes les réponses… d’amour.
On ne peut pas résister au scandale de la croix, on donne raison à Nietzsche, à moins de lire dans cette croix, en silence, comme Marie la mère, la plus grande démonstration d’amour, la plus universelle proposition de salut, la plus merveilleuse invitation à la communion pour les plus petits, les plus douloureux, les plus pauvres…une communion avec Dieu.
Parce que Dieu est Amour, et parce qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime, pour ceux que Dieu aime, nous, tous. Et c’est ce que Jésus montre et démontre, les bras grand ouverts, du haut de sa croix.
Cher Nietzsche, ce n’est pas du dolorisme ni du misérabilisme. J’en conviens : je n’ai pas toute la réponse à la question de l’existence du mal, sous toutes ses formes, dans notre monde, et encore moins quand ce mal frappe des innocents, à commencer par les enfants. Jésus lui-même a posé cette question à celui qu’il appelait pourtant son Père : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? »
C’était son droit, c’est aussi le nôtre. Mais je ne crois pas que Dieu châtie plus ceux qu’il aime davantage. Le message de la croix, c’est Dieu solidaire de nous, jusques dans nos erreurs et dans nos horreurs, c’est Jésus qui, jusqu’au dernier moment, a soif de Dieu et plus encore de nous, c’est celui qui donne encore et pardonne toujours, c’est celui qui estime avoir tout accompli en mourant pour ses amis. Mais attention ! le dernier mot viendra seulement au matin de Pâques.
Dans la nuit de ce vendredi, en attendant le soleil de dimanche, nous pouvons être nous-mêmes, tels que nous sommes en vérité, pauvres, pécheurs, angoissés peut-être, trop solitaires parfois, ou très solidaires quand nous prenons sur nous toute la misère du monde…et c’est si lourd !
C’est le moment ! Dans un grand sursaut de confiance, parce que, finalement, même devant la croix, nous sommes davantage pascals que mortels, nous pouvons donner maintenant un écho très humain à l’ultime remise de Jésus dans les mains de son Père, juste avant le dernier soupir :
J’ai tout remis entre tes mains
Ce qui m’inquiète, ce qui me gène,
Ce qui m’angoisse et qui me gène
Et le souci du lendemain
J’ai tout remis entre tes mains
J’ai tout remis entre tes mains
Le lourd souci traîné naguère
Ce que je pleure ou que j’espère
Et le pourquoi de mon destin
J’ai tout remis entre tes mains
J’ai tout remis entre tes mains
La pauvreté ou la richesse
Le bonheur et puis la tristesse
Tout ce que jusqu’ici j’ai craint
J’ai toute remis entre tes mains
J’ai tout remis entre tes mains
Que ce soit la mort ou la vie
La santé ou la maladie
Le commencement ou la fin
Car tout est bien entre tes mains
Claude Ducarroz
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-849318898748042536.post-20961864757982067022019-04-17T21:25:00.003-07:002019-04-17T21:25:16.849-07:00Homélie Jeudi-SaintHomélie
Jeudi Saint 2019
Cela. C’est quoi CELA ? C’est quoi, quand Jésus dit aux apôtres la veille de sa mort : « Faites cela en mémoire de moi » ?
Prenons un exemple concret, au risque d’être un peu banal. Si vous commandez un nouvel appareil ménager –par Internet si vous voulez être « dans le vent »-, vous attendez trois choses : l’objet désiré, un mode d’emploi pour l’utiliser juste et un employé de la poste pour vous le livrer à domicile. Si l’un de ces éléments vient à manquer, il n’y aura aucune amélioration dans votre cuisine.
Pour notre vie, une meilleure vie, et même la vie éternelle, ce soir-là Jésus a préparé pour nous un très grand cadeau.
Il était à la veille de sa mort, autrement dit à l’heure du testament suprême, quand il s’agit de tout donner -une dernière fois et en une fois- ce qu’il a de meilleur, en signe d’amour divin pour tous ses sœurs et frères humains.
Alors il se donne lui-même, en personne, tel qu’il est, avec un message de libération, avec son corps et son sang, son corps bientôt livré, son sang bientôt répandu, jusqu’à la dernière goutte, pour le salut du monde.
Pas seulement pour les douze présents à ce moment-là, car Jésus n’institue jamais des privilégiés exclusifs pour ce qui est son essentiel. Il s’offre lui-même pour tous, à commencer par ses disciples de tous les temps, et aujourd’hui c’est nous : « Faites, re-faites cela en mémoire de moi ».
C’est lui, tout lui, avec nous, pour nous., un 100% d’amour. « Car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15,13).
Alors il invente aussi des porteurs du cadeau, des facteurs de Bonne Nouvelle et d’Eucharistie, pas des fonctionnaires qui se croiraient supérieurs aux autres et qui se serviraient égoïstement au passage comme des enfants gâtés. Non. Comme des serviteurs humbles, à l’image de la merveilleuse donation cachée sous les plus pauvres figures : un peu de pain, un peu de vin, fruits de la terre et du travail des hommes et des femmes. Voici mon corps, voici mon sang. Et la consigne est claire, comme à la multiplication des pains : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14,16). Puis il ajouta : « Le pain que je donne, c’est ma chair pour que le monde ait la vie éternelle ». (Jn 6,51).
Mais attention ! Donner ce pain-là, et le recevoir comme tel : ce n’est pas n’importe comment. Il y a un mode d’emploi, il y a un état d’esprit, pour ceux qui le donnent et pour ceux qui le reçoivent. C’est la troisième dimension du même cadeau.
Comme s’il savait qu’on pouvait aussi, même à propos de l’eucharistie, transformer le service en pouvoir, faire d’un ministère un privilège, défigurer une liturgie en en faisant une démonstration de prestige ou de richesse, Jésus a aussitôt montré l’exemple.
Il savait bien pourquoi. Quelques jours avant sa mort, les apôtres en vinrent à se quereller pour savoir qui était le plus grand parmi eux. (Cf. Lc 22,24…). Déjà du cléricalisme, au temps de Jésus !
La réponse, vous venez de l’entendre dans l’évangile de ce soir, et vous allez la voir et la revoir : le lavement des pieds. L’avez-vous remarqué ? A propos de ce geste tellement significatif, bouleversant d’humilité, Jésus utilise les mêmes mots que pour la sainte Cène, l’invitation à revivre en refaisant la même chose, en mémoire de lui : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous re-fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».
En ajoutant cette béatitude : « Sachant cela, heureux serez-vous si vous le faites. » Une si belle joie, celle du service !
* C’est tout ça, le fameux CELA de l’eucharistie. C’est la présence réelle de Jésus mort et ressuscité au milieu de nous, sous les signes du partage fraternel entre pauvres, car un peu de pain et un peu de vin suffisent pour faire et refaire eucharistie.
* Ce sont des serviteurs –et pourquoi pas ?des servantes- de cette liturgie, non pas pour constituer une caste de chrétiens de première classe surplombant les simples fidèles de leur autorité auto-proclamée, mais d’humbles serviteurs de leurs frères et sœurs.
* Oui, qu’ils soient dévoués dans leur ministère certes précieux, mais entièrement calqué sur le lavement des pieds. Selon cette injonction de Jésus lui-même, à genoux devant ses amis, le tablier de cuisine autour de la taille : « Si donc moi, le Seigneur et le maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » (Jn 13,14).
Il n’y a d’eucharistie selon l’Evangile que dans cet esprit-là. Tout autrement, c’est de la caricature cléricale. On sait maintenant, hélas ! où ça peut mener.
Alors oui, faites cela, tout cela en mémoire de Moi, nous rappelle Jésus. Mais comme cela, autrement dit comme lui.
Claude Ducarrozhttp://www.blogger.com/profile/08774185408377858298noreply@blogger.com0