mercredi 28 juillet 2010

Dans la foule foot

Fleur de vie

Dans la foule foot

Par le hasard d’une visite chez des amis, je me suis retrouvé à Madrid au milieu de la foule qui suivait sur grand écran la finale du Mundial de foot entre l’Espagne et les Pays-Bas. Je voulais une fois m’immerger dans une telle ambiance pour y faire une expérience « ethnologique ».
Vous devinez les gestes pathétiques, les cris assourdissants, les commentaires péremptoires. Et la grande libération quand Iniesta a fini par marquer le but de la victoire. Et les fans de sauter de joie, de s’embrasser à tout va, comme si l’évènement, à la mesure d’une interminable espérance, culminait à un niveau cosmique, en tutoyant l’éternité ibérique.
Je l’avoue, il est intéressant de voir tout un peuple jubiler pour une cause plutôt positive, même si elle n’échappe pas toujours aux dérives du nationalisme et aux tentations de la violence pour s’exprimer sans retenue. Il vaut mieux se lâcher pour le foot que pour la guerre !
J’ai senti dans cette foule anonyme une incroyable capacité de devenir unanime, sous la poussée d’un enthousiasme pas toujours très rationnel. C’est comme si chacun vivait personnellement l’évènement, estimait pouvoir peser directement sur lui, se trouvait sur le terrain avec la balle au pied, capable de changer le cours de l’histoire à coups de hurlements, de conseils infaillibles, de grandioses gesticulations.
Une magistrale démonstration qu’une foule peut s’identifier entièrement à une cause et l’incarner jusque dans ses rayonnements les plus retentissants.
Qui sait ? Quelque chose d’une Eglise très séculière et peut-être une communion des saints au ras des pâquerettes !
1631 signes Claude Ducarroz

mardi 20 juillet 2010

L'enfant et l'archevêque

Fleur de vie

L’enfant et l’archevêque

Sur la fameuse Theresienwiese à Munich, la célébration d’ouverture du 2ème Kirchentag œcuménique. Pas facile de trouver des gestes symboliques pour manifester l’unité des Eglises dans la diversité des confessions chrétiennes. A un certain moment, les deux évêques-présidents proposent à la foule un signe venu de la liturgie du baptême. Nous étions invités à nous donner réciproquement un signe de croix, par exemple sur le front ou dans les mains, afin de nous reconnaître comme frères et sœurs dans le même mystère pascal. Les deux épiscopes ont montré l’exemple en se signant mutuellement sous les applaudissements de la vaste assemblée.
Soudain un enfant est monté sur le podium. Il a marché vers l’archevêque qui a tracé sur son front le signe de la croix. Et l’enfant de lui rendre la pareille. On l’a vu marquer de la croix le front de l’archevêque, comme pour rappeler à ce prélat cette leçon de Jésus quand il mit un enfant au milieu de ses apôtres préoccupés de savoir qui était le plus grand parmi eux, en leur disant : « Qui accueille ce petit enfant à cause de mon nom, c’est moi qu’il accueille…Celui qui est le plus petit parmi vous tous, c’est celui-là qui est grand » (Lc 9,48).
Le signe de la croix n’est le monopole de personne. Il serait beau que ce geste se multiplie parmi nous, comme expression de salut, de bénédiction et de pur amour. Y compris entre parents et enfants, réciproquement. Et entre chrétiens d’Eglises encore plus ou moins séparées.
La croix ! La source de notre profonde unité et l’invitation pressante à la manifester toujours davantage. Fraternellement.
1629 signes Claude Ducarroz

En 6 lettres

Fleur de vie

En 6 lettres

Lu sur une grande affiche dans une ville française : Qu’est-ce qui fait vivre l’Eglise ? C’est une devinette. Il faut trouver une réponse en 6 lettres.
D’abord, faites l’exercice. Que répondez-vous…vous ?
On peut imaginer Jésus. Trop court, c’est en 5 lettres. L’évangile ? Trop long, c’est en 8 lettres. J’ai trouvé : Christ, ou alors Esprit : c’est en 6 lettres ! Vous aussi ? Bravo !
Eh ! bien non. Il fallait répondre : denier. Oui, le denier du culte qui fait vivre –financièrement- l’Eglise catholique en France.
Bien sûr, on peut s’étonner du résultat attendu de cette devinette. Il est un peu facile, pour nous les Suisses, de hocher la tête, quand on sait que notre système de relations avec l’Etat nous met pratiquement à l’abri de telles préoccupations lancinantes. N’oublions pas cependant que nos Eglises, à Genève et à Neuchâtel par exemple, sont pratiquement dans la même situation qu’en France. Elles comptent sur le résultat des contributions volontaires pour vivre…ou survivre. Et puis, quoi qu’il en soit, n’est-il pas normal que tous les fidèles contribuent à faire vivre leur Eglise, aussi du point de vue économique, chacun selon ses moyens ?
Car l’Eglise, c’est nous tous, comme on aime à le répéter depuis le dernier concile. Alors, qu’est-ce qui nous fait vivre ? En 5, 6 ou 8 lettres, peu importe : c’est bel et bien Jésus-Christ, son Esprit, son Evangile.
Je suis sûr que vous êtes d’accord…en principe.
Mais n’oubliez pas de payer votre denier quand même. En 6 lettres. Ou en 6 chiffres, sur un CCP par exemple.
1557 signes Claude Ducarroz

Comme au foot

Fleur de vie

Comme au foot

Pardonnez-moi ! Je ne suis pas un fan de foot, mais j’ai regardé le match Suisse-Espagne. Les commentaires m’ont aussi intéressé. Ils se résument en ce constat lapidaire : notre Suisse fut dominée mais victorieuse ! Nous fumes le plus souvent exposés aux assauts de nos copains ibériques, mais finalement c’est nous qui avons gagné. Hourra !
J’ai accompagné durant ces dernières semaines plusieurs personnes atteintes d’une grave maladie. Elles ont été dominées par leur mal, pour la grande tristesse de leur famille et de leurs amis. Mais si j’en crois l’Evangile, elles furent finalement victorieuses. Au-delà des apparences, quelqu’un a remporté la victoire désormais offerte à tous. Nous sommes des « dominés mais victorieux » : telle est l’espérance que nous promet le Christ ressuscité.
Facile à dire quand on est en bonne santé. Plus difficile à croire quand la mort s’approche. Mais j’ai aussi pu observer que le saut dans la confiance est possible quand vient le moment de lâcher prise pour s’abandonner à l’Amour vainqueur, à l’ombre de la croix pascale.
Il n’y a pas que des gagnants dans la vie. Les épreuves, les échecs, nos erreurs et finalement la mort peuvent nous donner l’impression que tout conduit au score négatif. Il y a tant de batailles que nous avons perdues. Et pourtant nous sommes sur le chemin de la victoire certaine si nous misons sur l’entraîneur Jésus dans le jeu complexe de notre existence.
« Qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »
Qui dit mieux ?
1549 signes Claude Ducarroz