19ème dimanche du temps ordinaire A
Croisière avec Jésus
Mt 14,22-33
On connaît le contexte de l’aventure. Jésus
vient d’apprendre qu’Hérode a fait assassiner Jean-Baptiste (v. 1-12). Il
éprouve le besoin de prendre du recul, de se retrouver seul, à l’écart, dans un
lieu désert, pour y prier longuement le Père (v. 13 et 23). Et par deux fois,
sa solitude est troublée par des évènements imprévus. Une foule nombreuse le
rattrape, qu’il finit par nourrir en multipliant les pains (v. 13-21). Dans
l’évangile de ce dimanche, c’est la tempête qui bouleverse sa traversée nocturne
du lac de Gennésaret.
Dans le récit presque journalistique qu’en
donne Matthieu, les paroles sont surtout à retenir, plus encore que les actes.
Il y a là tout un scénario.
En voyant Jésus marcher sur les eaux, les
disciples s’écrient : « C’est un fantôme.» On peut comprendre leur
effroi. Pour beaucoup de nos contemporains, la religion n’est-elle pas
toujours…fantomatique ?
La réponse de Jésus va droit au but…de la
foi : « Confiance ! C’est moi. N’ayez plus peur ! » Tout est dit en peu de mots. La foi, c’est la
confiance en quelqu’un, en Jésus, surtout quand les évènements de la vie
secouent la frêle embarcation de notre existence. C’est Pierre –on peut dire
aussi l’Eglise- qui ose le premier se jeter à l’eau de la confiance.
D’ailleurs, Jésus l’y invite : « Viens ! » Encore et
toujours, cet appel à miser librement sur le Christ et son évangile.
Ce n’est pas évident, comme on aime à le
répéter aujourd’hui. C’est bien ce qu’éprouve Pierre en se laissant gagner par
la peur quand il commence à enfoncer dans les eaux. Alors, c’est le moment de
la prière, humble, plus forte que le vent, profonde comme la mer :
« Seigneur, sauve-moi ! » Personne ne peut faire l’économie
d’une telle prière dans sa vie, même ceux qui estiment n’avoir besoin de
personne, et surtout pas de Dieu. Il faut oser prier, il faut oser crier.
La réponse de Jésus est faite de douceur et
d’interrogation. Pas un reproche, mais une question en forme d’incitation à
croire encore davantage : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu
douté ? »
Le mot de la fin appartient à l’Eglise qui
veille sur notre foi et l’appuie par tous les témoignages des saintes et des
saints qui sont montés dans la barque de l’évangile avec Jésus, avant nous et
autour de nous : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » Et nos
tempêtes s’apaisent.
Une belle croisière avec Jésus. Pas de tout repos,
certes. Mais si proche de nos aventures humaines et de nos expériences
chrétiennes.
Bon voyage !
A paru sur le
site cath.ch
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