samedi 12 août 2017

En croisière avec Jésus

19ème dimanche du temps ordinaire A
Croisière avec Jésus
Mt 14,22-33

On connaît le contexte de l’aventure. Jésus vient d’apprendre qu’Hérode a fait assassiner Jean-Baptiste (v. 1-12). Il éprouve le besoin de prendre du recul, de se retrouver seul, à l’écart, dans un lieu désert, pour y prier longuement le Père (v. 13 et 23). Et par deux fois, sa solitude est troublée par des évènements imprévus. Une foule nombreuse le rattrape, qu’il finit par nourrir en multipliant les pains (v. 13-21). Dans l’évangile de ce dimanche, c’est la tempête qui bouleverse sa traversée nocturne du lac de Gennésaret.
Dans le récit presque journalistique qu’en donne Matthieu, les paroles sont surtout à retenir, plus encore que les actes. Il y a là tout un scénario.
En voyant Jésus marcher sur les eaux, les disciples s’écrient : « C’est un fantôme.» On peut comprendre leur effroi. Pour beaucoup de nos contemporains, la religion n’est-elle pas toujours…fantomatique ?
La réponse de Jésus va droit au but…de la foi : « Confiance ! C’est moi. N’ayez plus peur ! »  Tout est dit en peu de mots. La foi, c’est la confiance en quelqu’un, en Jésus, surtout quand les évènements de la vie secouent la frêle embarcation de notre existence. C’est Pierre –on peut dire aussi l’Eglise- qui ose le premier se jeter à l’eau de la confiance. D’ailleurs, Jésus l’y invite : « Viens ! » Encore et toujours, cet appel à miser librement sur le Christ et son évangile.
Ce n’est pas évident, comme on aime à le répéter aujourd’hui. C’est bien ce qu’éprouve Pierre en se laissant gagner par la peur quand il commence à enfoncer dans les eaux. Alors, c’est le moment de la prière, humble, plus forte que le vent, profonde comme la mer : « Seigneur, sauve-moi ! » Personne ne peut faire l’économie d’une telle prière dans sa vie, même ceux qui estiment n’avoir besoin de personne, et surtout pas de Dieu. Il faut oser prier, il faut oser crier.
La réponse de Jésus est faite de douceur et d’interrogation. Pas un reproche, mais une question en forme d’incitation à croire encore davantage : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Le mot de la fin appartient à l’Eglise qui veille sur notre foi et l’appuie par tous les témoignages des saintes et des saints qui sont montés dans la barque de l’évangile avec Jésus, avant nous et autour de nous : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » Et nos tempêtes s’apaisent.
Une belle croisière avec Jésus. Pas de tout repos, certes. Mais si proche de nos aventures humaines et de nos expériences chrétiennes.
Bon voyage !
                                                           Claude Ducarroz
A paru sur le site  cath.ch



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