samedi 7 octobre 2017

Drame vigneron

27ème dimanche du temps ordinaire
Matthieu 21, 33-43

Drame vigneron


Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus raconte une histoire qui contient tous les ingrédients susceptibles de constituer un drame palpitant, digne d’un opéra italien. De la jalousie, du sang, de la vengeance : tout y est. Mais attention ! Jésus lui-même nous avertit : il s’agit d’une parabole à interpréter avec discernement. Située entre la parabole des deux enfants (21,28-32) et la parabole du festin nuptial (22,1-14), cette allégorie pointe en deux directions.
Comme Jésus parle dans le temple en s’adressant aux grands prêtres et anciens du peuple qui remettent en question sa crédibilité (21,23), il fait une allusion assez claire à l’histoire mouvementée du peuple d’Israël dans ses relations avec son Dieu. La fidélité de Dieu et les infidélités d’un peuple qui tua ses prophètes. Et voici que ça recommence avec Jésus, le Fils, le Messie promis et advenu, que les responsables du peuple, dans leur majorité, refuseront, comme la pierre rejetée par les bâtisseurs, qui est pourtant la pierre d’angle. (v. 42)
L’avertissement vise aussi les premières communautés chrétiennes dans lesquelles il faut expliquer pourquoi les païens sont à égalité parfaite avec les juifs d’origine, du moment que les uns et les autres ont accroché leur vie au Christ Sauveur, « l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ». Les fruits du mystère pascal peuvent être produits dans toutes les nations. (v. 43) C’est l’universalité de l’Eglise.
Et nous, ici et maintenant ? Ne croyons pas trop tôt que cette parabole ne nous concerne pas puisque nous sommes l’Eglise et en Eglise. Car, au-delà des applications immédiates, Jésus met en point de mire l’entrée dans le Royaume de Dieu ( le temps de la vendange), qui nous implique tous, jusqu’à la fin des temps. Si le salut, du côté de Dieu, est acquis une fois pour toutes en Jésus le Christ, notre accueil de cette miséricorde a aussi quelque chose à faire avec notre liberté, celle qui est invitée à croire, à espérer, à aimer. Tels sont les fruits que chacun de nous peut et doit produire, avec la grâce de Dieu évidemment.
Ainsi donc, en ce temps de vendange sur nos coteaux plantureux, nous pouvons nous arrêter un instant, relire cet évangile de saison et prier le Seigneur de faire de nous de bons ouvriers à sa vigne.
Claude Ducarroz
A paru sur le site www.cath.ch






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