27ème
dimanche du temps ordinaire
Matthieu 21, 33-43
Drame
vigneron
Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus raconte
une histoire qui contient tous les ingrédients susceptibles de constituer un
drame palpitant, digne d’un opéra italien. De la jalousie, du sang, de la
vengeance : tout y est. Mais attention ! Jésus lui-même nous
avertit : il s’agit d’une parabole à interpréter avec discernement. Située
entre la parabole des deux enfants (21,28-32) et la parabole du festin nuptial
(22,1-14), cette allégorie pointe en deux directions.
Comme Jésus parle dans le temple en s’adressant
aux grands prêtres et anciens du peuple qui remettent en question sa
crédibilité (21,23), il fait une allusion assez claire à l’histoire mouvementée
du peuple d’Israël dans ses relations avec son Dieu. La fidélité de Dieu et les
infidélités d’un peuple qui tua ses prophètes. Et voici que ça recommence avec
Jésus, le Fils, le Messie promis et advenu, que les responsables du peuple,
dans leur majorité, refuseront, comme la pierre rejetée par les bâtisseurs, qui
est pourtant la pierre d’angle. (v. 42)
L’avertissement vise aussi les premières communautés
chrétiennes dans lesquelles il faut expliquer pourquoi les païens sont à
égalité parfaite avec les juifs d’origine, du moment que les uns et les autres
ont accroché leur vie au Christ Sauveur, « l’œuvre du Seigneur, la
merveille devant nos yeux ». Les fruits du mystère pascal peuvent être
produits dans toutes les nations. (v. 43) C’est l’universalité de l’Eglise.
Et nous, ici et maintenant ? Ne croyons
pas trop tôt que cette parabole ne nous concerne pas puisque nous sommes
l’Eglise et en Eglise. Car, au-delà des applications immédiates, Jésus met en
point de mire l’entrée dans le Royaume de Dieu ( le temps de la vendange), qui
nous implique tous, jusqu’à la fin des temps. Si le salut, du côté de Dieu, est
acquis une fois pour toutes en Jésus le Christ, notre accueil de cette
miséricorde a aussi quelque chose à faire avec notre liberté, celle qui est
invitée à croire, à espérer, à aimer. Tels sont les fruits que chacun de nous
peut et doit produire, avec la grâce de Dieu évidemment.
Ainsi donc, en ce temps de vendange sur nos
coteaux plantureux, nous pouvons nous arrêter un instant, relire cet évangile
de saison et prier le Seigneur de faire de nous de bons ouvriers à sa vigne.
Claude Ducarroz
A paru sur le site www.cath.ch
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