Bonnes vacances ! Quoique…
Mc 6,30-34
Je suis toujours touché par l’humanité de Jésus
qui propose à ses apôtres fatigués -et sans doute l’était-il aussi- de venir à
l’écart dans un endroit tranquille et de se reposer un peu. Il n’y a pas de mal
à se faire du bien par une pause qui repose. Et ça tombe à point dans la
liturgie. Voilà un évangile pour le temps des vacances, après les bilans
pastoraux faits de joies et aussi de fatigues accumulées.
Rien de nouveau sous le soleil apostolique.
Jésus et son équipe pastorale étaient submergés par les besoins des gens, au
point qu’ils ne trouvaient plus le temps de manger. Certains ministres actuels dans
l’Eglise vont sans doute se reconnaître un peu en eux !
Encore faut-il situer ces vacances
palestiniennes. Elles s’inscrivent entre deux missions pastorales, l’une faite
d’enseignements dans les villes et villages autour de Nazareth (Mc 6, 6-13) et
celle qui va suivre, à savoir la première multiplication des pains pour une
foule en deshérence (Mc 6,35-44).
S’il y a deux attitudes qui ne sont jamais
mises en vacances, ce sont les suivantes : la compassion de Jésus à
l’égard de ces humains perdus comme un troupeau sans berger et la volonté de ce
même Jésus d’associer ses apôtres à sa tâche d’évangélisation et de service. Autant
dire que les vacances missionnaires furent plutôt courtes, tant la misère des
pauvres frappait d’abord à la porte du cœur de Jésus, puis à la porte de la
conscience des apôtres.
La leçon est claire. Il y a toujours urgence
pour l’annonce de l’évangile et pour la charité active. Même pendant les
vacances. Pas pour suspecter d’égoïsme les moments passés à se reposer, à contempler
la nature, à réfléchir ou à prier. Sûrement pas. Mais à condition que notre
cœur, notre esprit et même notre corps restent mobilisés pour l’œuvre du Christ
et le témoignage de l’Eglise au service des gens.
Sur les chantiers de l’évangélisation en
paroles et en actes, il peut y avoir des vacanciers rayonnants et même des
retraités efficaces. On peut et même on doit parfois « faire
retraite » pour mieux servir ensuite. Mais la retraite comme attitude du
berger qui abandonnerait son troupeau, ça, non.
Si du moins nous voulons continuer
d’accompagner le berger Jésus de Nazareth sur les routes de notre monde tant
qu’il y aura des brebis en quête du bon pasteur.
Claude
Ducarroz
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