20ème dimanche du temps ordinaire
Au feu ! A l’eau !
Luc 12,49-53
Par les temps qui courent –violences et
guerres-, l’évangile de ce dimanche pourrait inciter certains à choisir des
ripostes musclées, voire à attaquer des ennemis réels ou imaginaires, puisque
Jésus nous promet la guerre et non pas la paix sur la terre.
Ici Jésus de Nazareth revient sur sa mission,
telle qu’il l’imagine et telle qu’il a déjà commencé à la réaliser. Elle ne se
déroule pas sans contradiction ni sans opposition. La croix pointe déjà à
l’horizon. Il est bon que les communautés chrétiennes s’en souviennent, celles
auxquelles s’adresse l’évangéliste Luc.
Apporter un feu sur la terre ! C’est une
composante de l’imagerie biblique qui décrivait la venue du Messie et le
jugement de Dieu. Le Christ a éprouvé cette brûlure dans l’épreuve de sa
passion et de sa mort, ce qu’il nomme ensuite son « baptême ». Par
ces mentions, Luc fait sans doute mémoire de ce qui a aussi touché les premiers
chrétiens dans leur existence quotidienne, à savoir leur baptême « dans
l’eau et le feu », mais aussi leurs souffrances endurées par fidélité à
l’évangile. Comme Jésus en somme.
Peut-être avaient-ils rêvé d’un Messie qui
apporterait une paix tranquille, comme l’avaient annoncé les anges de Noël. Il leur a fallu affronter
des divisions, toujours par fidélité au Christ, et cela jusque dans les
familles. En attendant le retour du
Christ, les choix radicaux pour Jésus ne peuvent qu’être risqués. Encore faut-il
assumer cette condition chrétienne dans l’esprit de Jésus. Et ça peut aller
jusqu’à subir le feu sans jamais l’allumer ailleurs, ça peut signifier passer
par le baptême de la croix en répondant par le pardon, ça peut aboutir à des
divisions inévitables sans en fomenter de nouvelles.
A Pentecôte –dont Luc a si bien parlé dans les
Actes-, il y eut aussi du feu, et bientôt des baptêmes pour le salut de tous. A
notre tour d’apporter ce feu-là et ce baptême-là dans notre humanité, nous les
apôtres d’aujourd’hui, nous les enfants de la Pâque et de la Pentecôte. Nous
l’Eglise en ce monde.
Nous pouvons alors partager l’impatience du Christ.
Comme nous voudrions que notre société soit plus humaine, que l’Eglise soit
encore plus transparente à l’Esprit de la Pentecôte. Pour avancer sur ce
chemin, sans céder aux séductions de certains incendiaires, il nous faut
revenir sans cesse à la lumière de la Parole de Dieu et aux inspirations de
l’Esprit.
A l’eau de la vraie
vie. Au feu du véritable amour.
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