Ne trumpons pas la Suisse !
Je ne
connais pas assez les Etats-Unis de l’intérieur pour émettre des jugements
péremptoires sur ce qui a conduit une majorité du peuple américain à choisir
Donald Trump comme président de cette grande nation. Mais mon statut d’observateur
extérieur, quoique bienveillant, m’autorise à glaner quelques leçons pour la
Suisse dans l’évènement-surprise qui vient de secouer l’actualité de notre
monde.
* Quand on
veut se mettre au service des gens –notamment par l’engagement politique-, il
faut commencer par les écouter, et surtout celles et ceux qui ne disent rien ou
qui ne savent pas comment s’exprimer. Leur malaise peut devenir colère, celle
qui n’est pas une bonne conseillère. Mais comment l’éviter quand montent au
fond des cœurs les cris sourds suscités par l’injustice ou
l’indifférence ? En Suisse aussi, comme le révèlent certaines enquêtes
sociologiques, des « petites gens » peinent et souffrent, souvent en
silence, jusqu’à ce que leur mal-être finisse par éclater au grand jour.
Peut-être est-il encore temps de prendre conscience et de réagir face aux
séquelles d’une économie mondialisée qui fait exploser les bénéfices des plus
riches et diminuer les crédits des moins favorisés.
* Les
paroles sont des armes redoutables, pour le meilleur ou pour le pire. On a vu
des slogans réducteurs, des phrases assassines, des dessins menteurs, à vous
faire froid dans le dos. La campagne électorale, marquée souvent par quelques
excès inévitables, ne justifie nullement des calomnies et des attaques de bas
étage. Chez nous aussi, on a vu-et on voit encore- fleurir des formules
mensongères et des caricatures iniques. Le minimum que l’on puisse attendre des
candidats qui sollicitent nos suffrages, c’est qu’ils aient le respect des
personnes, y compris de leurs adversaires politiques, tant des individus que des
groupes qu’ils représentent. Veillons à ne pas descendre dans l’arène du mépris
et de la haine. Car des paroles ou des écrits jusqu’aux actes brutaux, voire
assassins, le chemin est parfois très court et la glissade savonnée.
* Enfin, nous
qui avons le privilège de pouvoir agir et réagir, exprimer nos opinions et même
prendre des décisions par un large usage du suffrage universel, qu’en
faisons-nous ? La montée du parti des abstentionnistes ne peut
qu’inquiéter. Certes notre démocratie
helvétique n’est pas parfaite. Mais des débats réguliers –légers ou graves-
nous permettent de réfléchir et de prendre position. Et bien souvent des enjeux
éthiques et sociétaux nous offrent la possibilité de redéfinir nos choix de
base et de revisiter notre échelle des valeurs. Avec, en point de mire, notre
manière concrète de promouvoir la justice, de lutter pour la paix, de renforcer
les solidarités, de respecter l’environnement, de favoriser le vivre-ensemble local,
national et planétaire.
Si c’est ça
la « différence suisse », alors je suis fier d’être nationaliste. Je
ne me laisserai jamais trumper !
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