Fleur de vie
Comme les oies sauvages
Petit farniente au bord du lac de Neuchâtel. Le ciel s’anime. Des milliers d’oies sauvages défilent sous mes yeux ébahis. Elles remontent vers le nord après avoir hiberné sous des latitudes plus chaudes. J’admire leur organisation faite d’un subtil équilibre entre la liberté et la discipline, sans jamais déroger au but du voyage. Ces oiseaux ne perdent jamais le nord ! Les convois sont en forme de V, avec une savante directrice à la pointe de la flèche. Quelques indisciplinées essaient bien de folâtrer hors des rangs bien alignés. Mais elles sont vite récupérées dans la dynamique du pèlerinage. On peut se marginaliser durant quelques instants, mais pas au point de casser la solidarité du groupe qui seule peut garantir d’arriver un jour à bon port, après une odyssée très exigeante.
Je pense à notre Eglise. Les catholiques ont donné longtemps le témoignage d’une armée très obéissante, souvent rangée en bataille, sous la conduite autoritaire de pasteurs incontestés. Aujourd’hui, la discipline s’est relâchée, les fidèles ont pris goût à davantage de liberté. Dans l’atmosphère ecclésiale volettent aussi des oiseaux plus ou moins émancipés qui revendiquent une autonomie qu’ils estiment adulte.
Oui, mais il ne faudrait pas perdre le contact avec la communauté, au risque de s’égarer loin des chemins balisés par l’Evangile et de finir l’aventure dans les impasses de la solitude et les errements de l’illusion religieuse. Bonne est la liberté, mais nécessaire la communion.
Décidément, il y a des moments où il fait bon prendre les enfants du bon Dieu pour des oies sauvages !
1604 signes Claude Ducarroz
jeudi 14 juillet 2011
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