Le grand merci
« Magnificat ! » Mon âme exalte le Seigneur !
La liturgie de ce jour donne la main à notre fête pour nous fournir les meilleurs mots de la reconnaissance. Et deux vitraux inspirés par le cantique de Marie amplifient encore le chant de notre joie. Le premier est tout en couleurs de gloire, celui d’Alfred Manessier, enfin visible de jour depuis une semaine grâce à la coupole de verre installée au faîte du narthex de notre cathédrale. L’autre a ruisselé sur nous par la composition musicale originale de notre maître de chapelle Pierre-Georges Roubaty. Deux mains de beauté levées vers le ciel pour dire l’essentiel, à Dieu d’abord et aussi à vous tous : tout simplement merci.
Je pourrais m’arrêter là en ne citant personne d’autre pour n’oublier personne. Je dois cependant entrer dans quelques précisions afin que chacun reçoive, si possible, son dû de gratitude. Permettez que je les illustre par une dernière visite de notre collégiale-cathédrale, tout en rappelant, au fil de la balade esthétique et pastorale, les missions actuelles et futures de notre vénérable chapitre, comme on aimait à le dire jadis.
Dans le premier vitrail à droite dans le chœur. Pour signifier le Chapitre cathédral, deux chanoines sont à genoux. Mais oui : ils prient ! L’un porte l’aumusse, héritage d’un passé qui remonte à notre fondation en 1512. L’autre est revêtu du camail violet. Notre première mission est justement de prier, avec l’office ecclésial matin et soir, sans oublier l’eucharistie quotidienne désormais concélébrée grâce au concile Vatican II. Nous resterons fidèles à ce pieux devoir de louange et d’intercession pour notre diocèse et notre peuple. Nous le faisons et le ferons en communion avec la paroisse St-Nicolas, l’unité pastorale Notre-Dame et le décanat de Fribourg, avec la volonté de continuer à servir humblement, selon nos forces humaines et spirituelles. Et merci à tous les prévôts et chanoines qui avant nous ont assumé et assuré ce ministère liturgique et pastoral qui demeure au cœur de la vocation du Chapitre, sous la houlette de notre cher saint Nicolas de Myre.
Dans le même vitrail. Nous sommes après 1924. La nouvelle hiérarchie est bien en place. La collégiale, après des siècles de négociation et de résistance, est devenue la cathédrale du diocèse. L’évêque domine. Le chapitre, avec son prévôt encore crossé et mitré, est à ses pieds. Mais il est rappelé discrètement à son Excellence qu’il doit consulter le Chapitre (« audito collegio –audito capitulo »). Il n’y pas de risque d’abus dans ce domaine depuis que le Concile Vatican II a établi autour de l’évêque de nouveaux conseils sans doute plus performants. Un certain rôle « conseiller » demeure cependant, par et au delà de certains chanoines qui font partie de la maison épiscopale. Je profite de cette fête pour présenter à notre évêque les remerciements et les disponibilités du Chapitre. Votre présence parmi nous pour la présidence de notre célébration eucharistique de mémoire et de louange, comme d’ailleurs d’autres marques de fraternité à notre égard, nous touche et nous réjouit. Les chanoines, aujourd’hui heureusement établis dans tous les cantons de notre diocèse, vous en sont très reconnaissants.
Passons au vitrail d’en face, à gauche, si j’ose cette expression. Il illustre les liens entre l’Eglise et l’Etat. Après le colloque académique de 2010, le livre de Jean Steinauer -qui vient de sortir de presse et que vous pourrez éventuellement acquérir pour un prix d’ami à la sortie- raconte savoureusement cette passionnante saga typiquement fribourgeoise. Les temps on changé, certes. Mais la volonté du Chapitre actuel est intacte : servir notre peuple en veillant à de bonnes relations avec ses autorités. Rassurez-vous : nous ne souhaitons pas revenir à une « république des chanoines ».
Mais nous sommes toujours disponibles, dans une juste distinction des pouvoirs qui
n’empêche pas des collaborations symboliques et même un peu plus si entente. Nous le vivons dans le respect et l’amitié, quelles que soient les couleurs politiques des acteurs de la république. J’en profite pour remercier chaleureusement ces autorités, qu’elles soient cantonales, communales ou universitaires, pour leur soutien à notre jubilé et leur participation sincère et joyeuse à notre fête.
Schlussendlich sollte man unsere Stiftskirche und Kathedrale im Detail anschauen. Dies ist die letzte Aufgabe des Kapitels: die kulturellen Schätze, welche uns die vergangenen Jahrhunderte in der Unterschiedlichkeit der inspirierten Künste durch den christlichen Glauben überliefert haben, mit viel Sorgfalt zu erhalten und sie grossherzig ausstellen.
Dieses Jahr war wunderbar. Wir haben Tausenden von Besuchern die künstlerischen Schönheiten und die geistlichen Inhalte, welche in diesem Heiligtum enthalten sind, gezeigt. Ich möchte an dieser Stelle einen ganz herzlichen
Dank an all' jene richten, die uns, oft ehrenamtlich, von Seiten der Kirche, als Künstler oder als Medienverantwortliche in unserem Bemühen, diese Schätze zu präsentieren und zu erklären, unterstützt haben. Mögen diese Instanzen und alle grosszügigen, privaten oder öffentlichen Spender, sowie jene, die dank ihnen unsere schöne Kathedrale und ihre Umgebung besser kennen und schätzen gelernt haben, unsere Dankbarkeit entgegen nehmen.
Enfin il faudrait visiter en détails toute notre collégiale- cathédrale. C’est l’ultime mission du Chapitre : conserver soigneusement et exposer généreusement les trésors culturels que les siècles antérieurs nous ont légués, dans la variété des arts inspirés par la foi chrétienne. Cette année fut merveilleuse. Nous avons montré à des milliers de visiteurs les beautés esthétiques et les messages spirituels que contient notre sanctuaire. Je ne saurais assez remercier les personnes des milieux ecclésiastiques, artistiques et médiatiques qui nous ont encouragés, souvent gratuitement, dans nos efforts de présentation et d’explication. Que ces instances, ainsi que les généreux sponsors privés et publics, trouvent ici notre profonde gratitude, ainsi que celles de tous ceux qui, grâce à eux, ont appris à mieux connaître et à mieux goûter notre belle cathédrale et ses environs.
Il faut aussi savoir s’arrêter, même quand il y aurait encore beaucoup de mercis à dire. Pour remonter à la source, il nous faut évidemment honorer la mémoire de Peter Falk et du pape Jules II sans lesquels nous ne serions pas ici aujourd’hui. Pour plus de détails, je vous renvoie aux ouvrages cités plus haut. Il fait bon redécouvrir les aléas de notre histoire, celle d’un Chapitre de chanoines profondément solidaire d’un peuple en marche dans les vicissitudes du temps, comme le montre la femme au rouet qui déroule patiemment les fils des évènements.
A l’autre bout de cette longue histoire, dans l’humble et pourtant solennelle actualité qui nous rassemble, je pense au personnel de la paroisse et de la cure qui nous a prêté main forte. Je pense aux nombreux bénévoles et donateurs pour les célébrations, les visites, les concerts, les expositions, les mentions dans les médias.
Et en évoquant pour terminer le fameux « vin du chapitre », je lève mon verre pour boire à notre santé, à notre sainteté à tous et à l’avenir de notre Chapitre.
Oui, santé, sainteté et encore merci !
Claude Ducarroz
samedi 8 décembre 2012
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