Fleur de vie
Dans le corbillard
Les bouchons sur la route ont parfois du bon. Le (dernier) voyage vers le cimetière dure plus longtemps que prévu. L’agent des pompes funèbres se confie. Il trace la courbe d’une évolution intéressante, lui qui accomplit ce beau service depuis plus de vingt ans.
S’occuper d’un défunt place l’employé au cœur des familles en un moment de vérité. Que constate-t-il ? A côté d’une majorité de familles unies dans le chagrin sincère et soucieuses du respect religieux, il y a l’augmentation nette des « cas consternants », signe de relations familiales douloureuses, voire désastreuses. L’héritage au plus tôt compte plus que le devoir de reconnaissance filiale. La mort effacée au plus vite, si possible sans cérémonie, l’emporte sur le droit aux honneurs et à la prière.
« Incontestablement, il y a une perte des vraies valeurs autour de la mort », conclut ce fonctionnaire qui sait de quoi il parle.
L’attitude devant la mort –celle des autres et la sienne- a toujours été révélatrice de la vie, de ses valeurs de base, de sa finalité. Le comportement autour de nos défunts est le miroir de ce qui est notre essentiel dans l’existence. Finalement, la mort indique souvent où se trouvent nos divinités, où se cachent nos idoles.
Ceux qui croient à la dignité de toute personne humaine, y compris après sa mort, gardent le réflexe de l’estime. Les croyants ajoutent une dimension de piété qui correspond à la vocation éternelle à laquelle ils adhèrent, pour les vivants et pour les morts.
Des funérailles ni pompeuses ni funèbres, mais pleines de sincérité et d’espérance.
1596 signes Claude Ducarroz
samedi 14 mai 2011
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