vendredi 3 octobre 2014

Encore une affaire de vignerons!

Encore une affaire de vignerons
Mt 21,33-43.

Ce n’est qu’une parabole, mais c’est encore d’actualité.
Comme il arrive souvent, cette parabole dite des « vignerons meurtriers » suscite plusieurs niveaux de lecture.

Jésus semble d’abord résumer l’histoire d’Israël. Ses privilèges : le propriétaire a soigné sa vigne en la dotant de tout ce qui lui est nécessaire pour donner du fruit. Et il l’a confiée à des vignerons en qui il a placé toute sa confiance. Parabole de l’alliance de Dieu avec son peuple de prédilection.
Puis vinrent les problèmes. Pire encore : les trahisons. On sait, par la bible elle-même –et sans tomber dans l’antisémitisme- combien Israël, souvent tancé par les prophètes, s’est montré indigne de cet amour préférentiel en allant jusqu’à persécuter ceux qui voulaient le ramener dans la fidélité à son Dieu.

Le tournant de la parabole pique en pleine actualité. C’est le passage des serviteurs au fils lui-même, autrement dit l’envoi de Jésus, le fils du Père devenu super-prophète au milieu de son peuple. Avec toutes les conséquences à venir : sa passion, sa mort et jusqu’à la résurrection, cette pierre rejetée qui devient la pierre d’angle pour tenir debout tout l’édifice du salut définitif. Une merveille sous nos yeux !

Enfin, il y a l’actualité de la communauté pour laquelle cet évangile a été écrit. On y voit, avec étonnement voire réticence, que des païens adhèrent de bon cœur à l’évangile tandis que les juifs hésitent beaucoup. L’Eglise est en marche vers les « gentils ».

N’y aurait-il pas une lecture possible pour notre actualité à nous, aujourd’hui ?
Bien sûr ! Dans nos pays dits de « vieille chrétienté », que devient l’héritage christique ? Ne sommes-nous pas plutôt du côté des vignerons ingrats et même infidèles qui gaspillent le trésor de l’évangile transmis par nos pères et mères dans la foi? D’autres, au loin, semblent aujourd’hui reprendre le flambeau de cette foi avec la joie de l’évangile, tandis que nous faisons la moue devant la révélation biblique, au point de la rejeter, que ce soit avec une certaine violence antichrétienne ou dans la douceur de l’indifférence.

Et voilà que notre pape nous invite à gagner les périphéries. En nous, autour de nous et jusqu’au bout du monde.
Heureusement, l’œuvre du Seigneur a encore quelques surprises à nous proposer. Il dépend aussi de nous qu’elle puisse devenir ou redevenir « merveille sous nos yeux ».

Claude Ducarroz

A paru sur le site cath.ch 

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