Toussaint 2013
D’où viens-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ?
Dites comme ça, ces
trois interrogations font sourire. Et pourtant elles résument la quête
essentielle -incontournable- de tout être humain qui réfléchit sur son
existence.
D’où viens-je ?
* On pourrait se
contenter d’une réponse physico-chimique. Une cellule formée par deux autres,
et tout le reste qui suit presque mécaniquement.
* Plus humainement,
nous savons que nous sommes le fruit d’un amour interpersonnel, qui n’a cessé
de nous entourer pour faire de nous ce que nous sommes. Nous pensons à nos
parents avec reconnaissance, eux qui nous ont donné la vie.
* Et puis notre foi
ajoute une nouvelle dimension à notre mystère. Nous sommes appelés
« enfants de Dieu, et nous le sommes vraiment », nous rappelle saint
Jean. Nous sommes les enfants chéris de l’Amour majuscule. Finalement, nous
venons d’abord de Dieu, la source permanente de notre existence.
Pour savoir ce que
nous sommes, il nous faut d’abord accepter notre existence, avec ses limites et
ses possibilités, avec ses erreurs et ses beautés.
Se recevoir de Dieu
comme un cadeau, accueillir notre vie comme un don, croire au mystère que nous
sommes, puisque nous venons de plus haut que ce que nous imaginons, puisque
nous sommes appelés à aller plus loin que ce que nous espérons.
L’apôtre Jean nous dit
que « ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ». Nous
avançons dans la vie en tâtonnant dans le brouillard. On ne peut rien reprocher
à ceux qui, parfois, se perdent dans leur nuit.
Et voici que le livre
de l’Apocalypse –qui signifie littéralement « révélation »- déchire
le ciel, écarte les nuages, nous laisse entrevoir notre véritable avenir :
une foule immense - celles et ceux qui nous ont précédés- réunie devant le
trône de Dieu et devant l’Agneau immolé et ressuscité.
Certes ils viennent de
la grande épreuve, ce que peut être une vie humaine ici-bas, mais ils se
tiennent debout, ils chantent la gloire
de Dieu, ils sont enfin heureux.
Voilà notre destinée,
à l’autre bout de notre vie, quelles que soient les sinuosités de notre
parcours ici-bas. Nous sommes attendus de l’autre côté de la mort pour entrer
dans la maison de famille de la résurrection.
Quand nous verrons
Dieu face à face, quand nous serons accueillis par le Christ ressuscité, enfin
nous serons pleinement nous-mêmes, parvenus au bout du chemin, encore plus
éblouis et réjouis que tout ce que nous aurons pu espérer en ce monde.
Mais c’est vrai, en
attendant, il faut bien vivre, et c’est dans la banalité des jours, les pieds
sur terre, même s’il nous est conseillé de lever de temps en temps nos yeux
vers le ciel.
C’est là
qu’interviennent les bons conseils et surtout les merveilleuses promesses
données par Jésus à la foule qui se pressait autour de lui.
Tout en vivant pleinement
en ce monde, et non pas sur une autre
planète, nous pouvons -nous devons- mettre en œuvre les valeurs et les
comportements du Royaume à venir. Il nous faut exister au niveau de l’espérance
qui nous est proposée.
A savoir la pauvreté
de cœur ou la simplicité de vie, l’engagement pour la justice et la paix, la
joie de la miséricorde jusqu’au pardon, la pureté du cœur et le bonheur
paradoxal de souffrir, s’il le faut, pour notre foi.
Telle est la feuille
de route de ceux qui, avec le Christ et dans l’Esprit, veulent vivre
conformément à leur origine en Dieu et fidèles à leur destinée pour Dieu.
Les saints -parmi
lesquels nos chers défunts- nous précèdent sur cette route. Ils nous donnent la
main pour avancer dans la bonne direction. Ils nous attendent pour l’arrivée
chez Dieu et donc aussi chez eux.
Bon voyage vers le Royaume des cieux !
Claude
Ducarroz
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