Pâques papales !
Dans la foulée des fêtes pascales, le pape
François va proclamer le 27 avril prochain la canonisation de deux de ses
prédécesseurs, à savoir Jean XXIII et Jean-Paul II.
Dieu merci ! Notre Eglise peut rendre
grâces pour la personnalité et le ministère des derniers papes. De toute
évidence, sans être parfaits –puisque la perfection n’appartient qu’à Dieu-,
ces évêques de Rome furent de bons chrétiens, de saints hommes, comme on le dit
parfois. Ce ne fut pas toujours le cas au cours de la longue histoire de notre
Eglise. Fallait-il déjà canoniser ces personnages éminents, très admirés mais
aussi, par quelque biais, contestés ? Je pense en particulier à Jean-Paul
II, un géant du 20ème siècle, qui a quitté la scène de ce monde il y
a moins de 10 ans, sans que l’histoire ait pu faire œuvre de discernement
détaillé sur son rôle réel dans les affaires de l’Eglise et dans les évènements
de la société.
La canonisation remplit plusieurs fonctions
dans la vie de l’Eglise, et par conséquent dans la vie des chrétiens
catholiques, sans oublier un certain impact sur les relations entre Eglises
et jusque dans la société. Elle met en
pleine lumière le témoignage évangélique des nouveaux saints ; elle est un
acte de reconnaissance -dans les deux
sens du terme- à l’égard de personnalités qui ont marqué positivement notre
temps ; elle incite à imiter les attitudes profondes de ces modèles
d’humanité réussie, même si le mimétisme est forcément restreint quand il
s’agit de saints aussi singuliers que des papes !
Mais ne nous trompons pas, y compris dans
l’enthousiasme que suscitera la canonisation de deux figures chéries de notre
Eglise, pour des raisons d’ailleurs assez différentes ! La sainteté
reconnue de certains élus privilégiés renvoie au seul Saint puisque qu’en
admirant les exploits évangéliques des saints nous rendons d’abord hommage aux
dons gratuits que Dieu leur accorda, au service de son Eglise et de toute
l’humanité. Et puis il y a tellement d’autres saintes et saints qui ne seront
jamais canonisés et dont les noms sont inscrits au livre de la mémoire vive de
Dieu parce que leurs vies sont gravées sur le cœur d’amour de Jésus.
Finalement, la canonisation de Jean XXIII et
Jean-Paul II nous ramène au mystère pascal. Leurs vies, comme celle de tout
chrétien, découlent de l’amour rédempteur qui a coulé de la croix du Christ,
qui rayonne par la puissance de sa résurrection, qui trouve sa fécondité dans
le don de l’Esprit. A leur place, éminente et servante à la fois, ces deux
papes nous invitent à nous laisser transformer par l’amour du Christ, chacun là
où il est et comme il est : un baptisé de Pâques, en voie de
sanctification.
Même sans espoir de
canonisation !
Claude
Ducarroz
Editorial paru dans
« Paroisses vivantes » UP
Notre-Dame de Fribourg Avril 2014
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