Une vie transfigurée
Mc 9,2-10
Dans la vie de Jésus, l’évènement de la
transfiguration est une étape intermédiaire entre son baptême et sa
résurrection. La théophanie du baptême (Mc 1,11) est rappelée par la
parole : « Celui-ci est mon fils bien-aimé », et le mystère de
Pâques est anticipé dans la mention des vêtements éblouissants et le dialogue
entre Jésus et les trois disciples au sujet de la résurrection d’entre les
morts. Avec une touchante délicatesse, Jésus préparait ainsi les apôtres
Pierre, Jacques et Jean à traverser avec eux l’épreuve de son agonie (Mc 14,33)
sans perdre l’espérance de la victoire pascale.
La présence de Moïse et Elie est aussi là pour
faire le pont entre leur foi juive et la reconnaissance du Messie en la
personne de Jésus de Nazareth. Tout un programme de catéchèse à partir de
signes encore mystérieux, mais déjà gros de révélation essentielle.
Et nous, là dedans ? Qui n’a jamais rêvé
d’une vie transfigurée ? Or, en nous aussi, ce processus a commencé par le
baptême, quand la Parole de Dieu nous a ouverts à la foi, quand le geste de la
renaissance nous a placés sur orbite pascale.
Les énergies de cette première transformation
continuent d’agir en nous tout au long de notre existence. Il fait bon en
reprendre conscience lorsque nous prenons du recul pour goûter une bienheureuse
solitude sur la montagne d’une retraite ou au creux d’un silence rempli de
prière. D’ailleurs Jésus n’a-t-il pas été transfiguré « pendant qu’il
priait » (Lc 9,29) ? La Parole ruminée est aussi transfiguratrice
quand elle est vraiment écoutée.
On peut comprendre Pierre qui souhaitait bâtir
trois tentes pour durer dans l’ambiance magique de cet évènement exceptionnel.
Mais Jésus, à nouveau seul avec nous, veut plutôt prolonger les bienfaits de la
transfiguration en nous accompagnant dans la plaine de nos existences banales,
lieu des petites transfigurations par homéopathie évangélique. C’est peut-être
ça, le Carême !
En attendant –mais rien ne presse- que le face
à face pascal nous plonge définitivement avec le Ressuscité dans la grande
transfiguration finale.
Il est encore temps de vivre « en voie de
transfiguration » avant de rencontrer le Transfiguré.
Claude
Ducarroz
Publié par www.cath.ch
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