Mise en scène
Luc 3,1-6.
En bon historien, Luc déploie d’abord le
contexte historique dans une vaste mise en scène. Le décor est planté. Les plus
hautes autorités romaines et leurs alliés sur place, les grands dignitaires
juifs : ils sont tous là comme au garde-à-vous en attendant l’arrivée du
principal héros sur le théâtre de l’Histoire. Déception ! On comptait sur
un héros glorieux, voici qu’apparaît un héraut miséreux, Jean le Baptiste.
Mais le dessein de
Dieu n’est pas changé.
* Il concerne d’abord Jésus de Nazareth. C’est
lui -et lui seul- qui est le sauveur du monde. De tous, païens, juifs et tous
les autres. Donc aussi notre sauveur. La grande fresque historique dessine
d’emblée les dimensions de l’œuvre que le (futur) Christ accomplira:
« Tous verront le salut de Dieu ».
* Il
concerne ensuite Jean le Baptiste. Dans les premières régions du salut, sans se
prendre pour un autre, c’est lui qui doit crier dans le désert, proclamer
l’indispensable conversion, aplanir les chemins du Seigneur. Quel boulot ! Redresser les sentiers, combler les ravins,
abaisser les montagnes. En un mot :
le rude honneur de préparer la venue de Jésus.
* Il nous concerne aussi. Car celui qui fut annoncé par Jean n’en finit
plus de venir. Pour nous, aujourd’hui encore. Depuis que cet unique Sauveur a
accepté d’offrir sa vie sur la croix, depuis qu’il a été glorifié dans sa
Pâque, le tsunami de son amour doit gagner peu à peu tous les rivages de
l’histoire, toucher tous les cœurs de tous les hommes. Et nous voilà impliqués.
Car sa miséricorde frappe à notre porte sans enfoncer notre huis. Elle heurte
avec tendresse au guichet de notre liberté. Elle attend patiemment qu’on lui
ouvre pour transfigurer nos vies.
Le
Sauveur nous propose ensuite de collaborer avec lui, toujours pour le salut de
tous. Et si nous devenions –un peu seulement- des Jean-Baptiste pour aujourd’hui ?
Crier l’évangile dans l’immense désert de notre monde, redresser des passages
tortueux dans notre Eglise à la suite du pape François, aplanir quelques chemins
rocailleux dans nos relations humaines, raboter quelques ravins d’injustices
dans notre société.
Peut-être qu’alors, grâce à Dieu et un peu
aussi à nous, le prochain Noël sera un peu plus chaleureux, plus vrai, plus
beau.
Comme Jésus : plus
humain et plus divin à la fois !
Claude Ducarroz
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