jeudi 24 mars 2016

Pour Pâques

Laisse-toi « pâquer »
Jean 20,1-9.
Partout la mort. C’est du moins l’impression que l’on ressent quand on consulte les médias. Il y a les morts dites « naturelles », mais surtout il y a la mort infligée si cruellement par les haines, les violences, les injustices des hommes. Et puis je sens bien que je suis moi-même mortel. Comme vous d’ailleurs.

C’est un peu dans cette ambiance que défilent quelques personnes au petit matin dans le tombeau d’un certain Jésus de Nazareth deux jours après sa crucifixion. Les femmes cherchent à accompagner le mort un peu au-delà de sa mort, comme pour atténuer la tragédie, à coups de souvenirs, de larmes et d’onguents sur le cadavre. Quant aux deux apôtres Pierre et Jean, dans un premier temps, ils ne remarquent que des reliques « mortelles » : des linges, le suaire.

Qui pouvait imaginer qu’il y eut une vie encore possible après cette mort horrible ?
Et pourtant c’est arrivé. Dans cette atmosphère de deuil, dans ce champ de ruines, voici qu’a surgi l’impensable, l’incroyable : la résurrection de Jésus. Il y a donc une vie possible après la mort. Il y a donc à l’œuvre en ce monde une force plus puissante que tout ce qui peut conduire à la mort, au néant, au rien. Une chose est maintenant certaine parce qu’elle a été éprouvée et vérifiée : quelqu’un qui était mort –mort et enterré- est bel et bien revenu à la vie. Une vie meilleure puisqu’elle a débouché sur la vie éternelle dans la gloire.

Et ça change tout. Pour Jésus d’abord, c’est évident. Mais pas seulement. Aussi pour nous. Pour toi.

En effet, heureusement pour nous, le ressuscité n’est pas du genre égoïste, qui jouirait de son privilège tout seul dans son coin divin. Il est le premier d’une longue cordée, dont nous sommes tous. Ce qu’il a vécu en sa personne, il nous offre de l’expérimenter nous aussi, à savoir une vie bienheureuse au-delà de la mort sous la forme de la résurrection. Promesse garantie par ce qui s’est passé un certain matin de printemps près de Jérusalem. Promesse qui, certes, demeure bien mystérieuse, tant la mort partout nous semble encore inéluctable et victorieuse. On comprend que les premiers témoins aient eu de la peine à y croire. Comme beaucoup parmi nous.

C’est vrai : la résurrection est un cadeau qui dépasse notre entendement. Mais pourquoi serait-il un leurre si c’est Dieu qui nous l’offre, lui le Vivant, lui la Source de toute vie ? C’est quand Dieu est trop beau qu’il est vrai, c’est quand il est trop bon qu’il nous faut l’accueillir en pleine confiance.

Et nous laisser « pâquer » par le ressuscité Jésus, dit le Christ.

                                                                                                          Claude Ducarroz

A paru sur le site  www.cath.ch

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