samedi 23 mars 2013

Petite homélie pour les Rameaux


Homélie des Rameaux 2013

La foule. Et dans cette foule, un homme. Très entouré mais seul : Jésus de Nazareth. Juché sur un âne, voici le roi. Du moins si l’on en croit les cris de cette foule : « Béni soit celui qui vient, notre roi. » A quoi pensent-ils, ces gens qui étendent leurs vêtements sur le chemin ? A une victoire politique ? A une libération sociale ? A une domination religieuse ? On peut les comprendre puisque leur pays est occupé par une puissance étrangère, et qui plus est, païenne.

Mais Jésus voit plus haut et plus loin. Il est venu pour sauver le monde, tout le monde, par les énergies de l’amour et non pas de la violence, par une dynamique qui conduit au Royaume de Dieu et non pas à l’impérialisme terrestre. Il est venu au nom du Seigneur de la vie, quitte à payer cette bonne nouvelle au prix de sa propre vie. Ainsi sera.

La foule, encore elle. Peut-être la même. Et Jésus devant elle, plus que jamais tout seul. Elle crie de plus belle, tout le contraire d’avant : « Crucifie-le ! Crucifie-le » ! « Et Pilate décida de satisfaire leur demande… Il livra Jésus à leur bon plaisir. » Le roi est là. Couronné d’épines, un roseau de dérision dans la main en guise de sceptre, le manteau pourpre sur ses plaies béantes.

Et soudain éclatent sa vraie royauté, l’autorité de sa
miséricorde : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ». Et aussi la puissance de sa confiance en Dieu : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » L’évangéliste ajoute : « Tous les gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle s’en retournèrent en se frappant la poitrine. » Peut-être la foule a-t-elle enfin compris.

Prochain épisode, toujours la foule, au matin de Pentecôte, quand la joyeuse nouvelle de la résurrection de Jésus commencera à bouleverser l’humanité par la communauté de l’Eglise apostolique. Et Pierre debout avec les Onze, devant la foule internationale.

Et nous y voici. La foule, encore elle. Sur le balcon, là-haut, un homme seul vêtu de blanc, humblement prosterné, qui demande le silence pour prier. A cause de ce Jésus de Nazareth, celui de la croix et celui de la pâque, il se présente en serviteurs des serviteurs de Dieu. Pas dans le triomphe d’une Eglise qui serait au dessus de l’humanité, mais dans la modestie d’un homme qui veut imiter François d’Assise, le petit pauvre, ami des pauvres, pour mieux suivre Jésus et donner envie de le suivre.

Avec la croix, jusqu’à la pâque, dans les douces et fortes impulsions de l’Esprit.

                                               Claude Ducarroz




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