dimanche 19 mai 2013

Lourdes 2013 Célébration du pardon


                                                                                        


Lourdes 2013                                                                                          1

Célébration pénitentielle

Et vlan !
Avez-vous déjà fait cette expérience ?
Quelqu’un vous claque la porte au nez. Ça ne vous fait pas plaisir.
Et vous avez envie de dire au malotru – peut être l’avez-vous-même dit – « Vous ne pourriez pas faire attention, avoir un peu de respect ?... Un peu de politesse voyons ! »

Souvent ce n’était pourtant qu’un péché véniel. Passons !

Mais parfois, le bruit sec de la porte contient un message qui veut dire : « Non, pas vous ! Je ne veux plus vous voir ni vous rencontrer ».
On appelle cela l’évitement – comme le prêtre et le lévite entre Jérusalem et Jéricho – vous vous souvenez !
On peut aussi nommer cela l’exclusion, le rejet, le mépris de l’autre.
Si nous en avons été victimes, le bruit de cette porte qui claque habite peut-être encore notre mémoire. Ça saigne encore de temps en temps, là, en dedans.

Un jour, Jésus a eu l’imprudence de dire à ses amis : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par cette porte, il sera sauvé. Il trouvera de quoi se nourrir ». Bel optimisme !
Jésus voulait jouer totalement à « portes- ouvertes », et voici que Pierre - un bon ami pourtant - lui claque la porte au nez, dans l’évangile de ce jour, au moment même de la suprême épreuve. Faire  ça à Jésus !
« Je ne connais pas cet homme ! »

                                                                                                                  2
Qui d’entre nous peut dire qu’il n’a jamais été ce Pierre-là, celui de la porte qui claque dans un non à Dieu ?
Refuser d’aimer Dieu…. ou de se laisser aimer par Lui, ce Dieu qui est un pauvre infiniment vulnérable puisqu’il souffre de cette divine limite : parce qu’il est Amour, Il ne peut jamais cesser d’aimer, même ceux qui ne l’aiment pas.
Mais ça ne nous empêche pas de résister aux courants d’air de son Esprit lorsque nous refusons de prendre du temps pour l’écouter dans sa parole, pour goûter au repas eucharistique de son fils, pour lui murmurer « papa-Abba » dans la prière. Et le Bien-Aimé devient en nous le Grand-Oublié.
Et puis il y a toutes ces portes qu’on fait claquer à la figure des autres, dans le soft ou dans le hard rock de nos manques d’amour, la danse pitoyable des crocs-en-jambe tendus aux autres –dire sans faire par exemple – jusqu’à avoir plus de plaisir à leur faire du mal que de joie à leur faire du bien.
Mais maintenant, peu importe. Nous sommes à Lourdes, près des sources qui purifient. Nous n’allons pas refaire tous les comptes, car nous ne sommes pas l’UBS de l’évangile. Dieu est le dernier en mathématiques parce qu’il est le premier en amour.
Il nous dit maintenant : « présentez-vous devant moi, tels que vous êtes avant la douche. Voyez ! une porte est grande ouverte. Elle a la forme d’un cœur, celui de mon fils transpercé sur la croix. C’est Lui à la fois la porte et le portier de mon amour majuscule. »
Au lieu de nous mettre à la porte de son amour, il nous redit : « entre, vois, bois ».
Entre puisque son côté est ouvert, et le reste éternellement.
Vois jusqu’où peut aller une vie donnée par amour, y compris l’amour de ses ennemis.
                                                                                                                    3
Bois : c’est pour toi qu’ont coulé le sang et l’eau, et que coulent encore l’eau du pardon et le sang de la Cène, que l’Eglise refait en mémoire de Jésus pour la rémission des péchés. Les tiens, les miens et ceux de la multitude.
Un cœur ouvert sur une misère, la tienne et toutes les autres : on appelle ça la miséricorde. Elle a même un sacrement pour se dire et pour se faire : la réconciliation.
Peut-être dis tu : ce n’est pas pour moi. Je suis trop misérable. Ou je ne sais que dire ni que faire. Non ! Accroche toutes tes misères à ce cœur là.
Et viens te glisser au milieu de celles et ceux qui se trouvaient là, aux sources de la première miséricorde « à cœur ouvert ». Il y avait l’Immaculée, évidemment, pas parce qu’elle n’avait pas besoin du salut, mais  parce qu’elle fut plus sauvée que les autres. Prends place entre les larrons et Marie-Madeleine, dans la pauvre compagnie des pécheurs pardonnés, celles et ceux qui se sont trouvés tellement mieux en entrant dans la maison de l’amour crucifié et ressuscité, par la sublime porte de la miséricorde.
 Humblement….. joyeusement ! Comme les larmes de Pierre.
« Père, pardonne-leur.
Aujourd’hui, tu seras avec moi, dans le paradis. »


Claude Ducarroz


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire