Lourdes 2013 1
Messe
du mardi 14 mai
« Tu causes,
tu causes…. Mais tu ne causes rien »-
Je me souviens
avoir été remis en question par un confrère qui me voulait du bien en me
rappelant qu’il ne suffit pas de parler… il faut aussi agir !
Dieu cause et même
beaucoup. Mais lui, le fait dans les deux sens du mot. Il n’est pas un Dieu
muet. Il parle, il s’exprime, il communique. Mais sa parole agit, elle n’est
pas sans effet, comme l’a rappelé la première lecture. Dieu ne parle pas pour
ne rien dire. Dieu cause … en causant.
Nous le voyons déjà
en contemplant l’univers, car le ciel et la terre recontent la gloire de Dieu.
Et au sommet de la création, l’homme, la femme, l’enfant sont la plus belle
icône de sa splendeur puisqu’ils sont façonnés à son image. Et justement c’est
dans le secret de leur conscience éveillée – un véritable sanctuaire - que Dieu
continue de leur parler, là au cœur intime de tout humain, quel qu’il soit. Un
mystérieux dialogue.
Et puis Dieu a
choisi un petit peuple pour confident privilégié de ses mystères à connaître et
à mettre en pratique : Israël, avec ses prophètes et ses poètes, qui ont
entendu ses paroles et mis par écrit le premier testament. La Sainte
Bible !
Enfin Dieu a dit
son dernier mot en devenant lui-même la parole en personne par la venue de
Jésus-Christ, son fils, notre Seigneur et notre frère. Même s’il n’a rien
écrit, tout a été dit de
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la part de son Père
- et le nôtre - dans l’aventure de Jésus
de Nazareth - paroles et actes –, depuis le silence de Noël jusqu’au dernier
cri sur la croix, sans oublier sa résurrection et l’envoi de l’Esprit
évidemment.
Dès lors, la divine
parole – lumière et vie – assume un double risque. Elle est confiée à l’Eglise
à travers le Nouveau testament qui recueille le témoignage varié des apôtres et
de leurs compagnons. Et surtout, cette parole de feu est proposée aux oreilles
de notre conscience et de notre cœur. L’Esprit continue de murmurer en nous,
entre les lignes de l’Evangile, la musique d’amour de Dieu pour le salut du
monde.
C’est donc à nous de l’écouter pour l’entendre, de l’entendre
pour la répandre, de la répandre en la mettant en pratique.
Tel est le chemin
risqué que la Parole de Dieu veut emprunter, aujourd’hui encore, en nous et
dans le monde, par nous et pour le monde.
On le voit dans la
figure de Pierre, celui de l’Evangile d’aujourd’hui.
Il avait dit juste
« Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant ». Il fallait encore que la
parole pénètre en lui par la porte de l’amour : «Pierre,
m’aimes-tu ? » et même trois fois.
Pas pour un
copinage confortable, mais pour une mission difficile : « Sois le
berger de mes agneaux et de mes brebis ». Et finalement pour une
merveilleuse et périlleuse aventure : « Suis-moi ! »
La même Parole
faite chair continue de nous être offerte par l’Eglise d’aujourd’hui, la
communauté devient la « porte-parole » du Verbe de Dieu.
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Dans la
Bible, servie sur l’unique table de la liturgie à côté de l’eucharistie, c’est
toujours la même invitation : prends, lis, mange… et tu seras bien nourri
pour affronter les combats de la vie.
Tant
d’efforts personnels, en petits groupes ou en communauté, nous sont proposés
pour écouter, comprendre, savourer la parole de Dieu afin qu’elle féconde tous
nos terrains humains, notamment avec les encouragements du concile Vatican II,
de nos évêques, et dans un esprit œcuménique.
N’allons pas passer
à côté d’un si grand bonheur promis par la Parole en personne :
« Heureux ceux
et celles qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique ».
Oui, bien du
bonheur !
Claude
Ducarroz
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