Le grand rassemblement
Mt 2,1-12
Même quand il naît dans une étable à Bethléem
de Judée, Jésus le Christ provoque aussitôt un grand rassemblement. C’est ce
que les évangiles de l’enfance (Matthieu 1-2 et Luc 1-2) s’emploient à nous
démontrer.
Venue du ciel, la foule des anges débarque en
chantant « gloire aux cieux et paix sur terre ». Israël est bien représenté
par le petit peuple des bergers et bientôt des mages païens venus d’Orient et
guidés par un astre se prosternent devant l’enfant Jésus en lui offrant leurs
présents royaux.
Cette mise en scène veut nous rappeler que
Jésus, tout en étant prioritairement le Messie d’Israël, est aussi le sauveur
du monde entier, païens y compris. Non sans résistance cependant : les
notables religieux de Jérusalem savent tout par cœur mais ne viennent pas à
Bethléem, et le roi Hérode, digne représentant des pouvoirs de ce monde, finit
par persécuter le Messie et tuer des enfants innocents.
Un résumé du destin de Jésus de Nazareth et
déjà, en filigrane, celui du christianisme à travers l’Histoire.
Où sommes-nous dans
cette vaste liturgie biblique ?
A l’occasion de Noël, avons-nous pris place
dans la cohorte des bergers, en toute simplicité, avec la seule offrande de nos
pauvretés ? Avec les anges, avons-nous chanté les merveilles de Dieu qui
nous a offert son fils pour le salut de tous ? Peut-être sommes-nous
seulement –mais c’est déjà beaucoup- des chercheurs de Dieu grâce aux signes
présents dans nos vies bousculées par les évènements. Et si nous rejoignions Marie
et Joseph dans leur silence priant, plein d’amour fidèle ?
Il y a de la place pour tout le monde à la fête
de l’Epiphanie. Là Dieu manifeste les dimensions de sa tendresse dans le
sourire de l’Enfant avec Marie sa mère. De Jérusalem jusqu’aux périphéries de l’univers,
en passant par tous les humbles Bethléem de notre société, tu peux te joindre à
l’immense cortège de celles et ceux qui cherchent un salut et trouvent
finalement le Sauveur. Pas besoin de lui offrir des cadeaux de riches, mais
tout simplement ce que tu es, pour te laisser aimer par lui en retour.
Gratuitement.
Cette année dans notre
Eglise, on appelle cela la miséricorde.
Claude Ducarroz
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