samedi 28 janvier 2017

Soyons heureux!

Soyons heureux ! Mais comment ?
Mt 5,1-12a

Le bonheur ! Qui ne le souhaite pas ardemment, pour soi-même et pour ceux et celles qu’il aime ?
Tout comme nous, les foules qui suivaient Jésus sur les chemins de Galilée le désiraient aussi. On peut les comprendre. Selon le reportage de Matthieu (4,23-25), ce peuple était frappé par toutes sortes de maladies et d’infirmités. On avait diagnostiqué des tourmentés, des lunatiques, des démoniaques et des paralysés. Rien que ça !
A la vue de ces foules « harassées et prostrées » (Mt 9,36), Jésus prend du recul en montant dans la montagne. Et là-haut, en présence de ses disciples, il tient un discours en forme de provocation. Il annonce, il promet le bonheur : neuf fois « heureux » ! Quelle audace ! Encore faut-il y aller voir de plus près.
La feuille de route pour le bonheur selon Jésus de Nazareth a de quoi déconcerter. Sans doute reprend-il quelques thèmes déjà connus dans la bible de la première alliance. En poussant plus loin. Ils peuvent être heureux, les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, les affamés de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix. Et même ceux qui, dans la communauté chrétienne d’alors, sont insultés et persécutés à cause du nom de Jésus. Mais attention !  il ne faut pas se tromper sur cette promesse, car sa réalisation plénière est annoncée pour le royaume des cieux. Est-ce à dire que le bonheur ainsi promis ne peut advenir que plus tard, dans l’au-delà, au risque de fonctionner ici-bas comme l’opium du peuple malheureux et assez naïf pour y croire ?
Regardons encore plus près. Les hommes heureux par les « recettes » proposées dans ces béatitudes dessinent le portrait du Christ Jésus. Lui le premier, il a été ce pauvre, ce doux, ce miséricordieux, cet artisan de justice et de paix qui trouvera pleine récompense dans le mystère pascal. Lui aussi a été insulté et persécuté dans le passage par la croix que la résurrection a transformée en gloire dans le royaume de son Père.
Ces béatitudes, proclamées au début du ministère de Jésus et peu après l’appel des premiers apôtres (Cf. Mt 4,18-22), sont d’abord une invitation à oser suivre le Christ, jusqu’à l’imitation de ses exemples et de ses engagements. Mettre nos pas dans les siens, au pas à pas de l’évangile dans la vie, en toutes circonstances : voilà le chemin du vrai bonheur au goût de Pâques. Dans le royaume des cieux certes, mais aussi et déjà ici-bas, aux couleurs imparfaites de l’aurore, mais avec la promesse du plein midi de l’Amour.
Ce ne sera jamais le bonheur absolu sur cette terre, mais on peut déjà en savourer un apéritif, en marchant dès maintenant sur le sentier des béatitudes, comme tant de saints et sainte nous en donnent la démonstration.
On peut toujours essayer.

Claude Ducarroz

A paru sur le site www.cath.ch

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