jeudi 16 juin 2011

Un curé protestant

Fleur de vie

Un curé protestant

Dans un village fribourgeois. Le nouveau curé vient d’arriver. Les commentaires vont bon train. D’autant plus que l’ecclésiastique est un vaudois pure souche. A la sortie de la messe, une paroissienne a ce commentaire décoiffant : « Notre nouveau curé m’a l’air bien sympathique. Mais c’est dommage qu’il soit protestant ! » Pour cette ouaille un peu sommaire, un vaudois ne peut être que protestant, même s’il est prêtre de l’Eglise catholique.
Au-delà de la boutade, ne sommes-nous pas tous guettés par des préjugés qui plongent leurs racines dans les héritages de histoire et surtout dans l’étroitesse de nos esprits ?
N’avez-vous jamais entendu dire –et qui peut affirmer qu’il ne l’a jamais au moins pensé ?-que tous les réfugiés sont des profiteurs, tous les Roms des voleurs, tous les Albanais des trafiquants, tous les Africains des paresseux, tous les musulmans des intolérants ? On pourrait allonger la liste, sans aller chercher des exemples au-delà de nos frontières. Que ne dit-on pas les uns des autres entre cantons, entre confessions, entre catégories sociales ? C’est ainsi que ces généralisations abusives engendrent des méfiances, voire des exclusions.
Les véritables humanistes ne peuvent que lutter contre tous les jugements globaux parce que chaque personne a droit à des regards de bienveillance et à des appréciations objectives. L’enjeu est grave : la possibilité de vivre ensemble dans la paix en ce monde.
Rassurez-vous, Madame. Votre curé est bel et bien catholique, mais avec l’esprit œcuménique.
Tiens ! Il me semble que j’ai écrit un « mais » de trop !
1609 signes Claude Ducarroz

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