Fleur de vie
Un curé protestant
Dans un village fribourgeois. Le nouveau curé vient d’arriver. Les commentaires vont bon train. D’autant plus que l’ecclésiastique est un vaudois pure souche. A la sortie de la messe, une paroissienne a ce commentaire décoiffant : « Notre nouveau curé m’a l’air bien sympathique. Mais c’est dommage qu’il soit protestant ! » Pour cette ouaille un peu sommaire, un vaudois ne peut être que protestant, même s’il est prêtre de l’Eglise catholique.
Au-delà de la boutade, ne sommes-nous pas tous guettés par des préjugés qui plongent leurs racines dans les héritages de histoire et surtout dans l’étroitesse de nos esprits ?
N’avez-vous jamais entendu dire –et qui peut affirmer qu’il ne l’a jamais au moins pensé ?-que tous les réfugiés sont des profiteurs, tous les Roms des voleurs, tous les Albanais des trafiquants, tous les Africains des paresseux, tous les musulmans des intolérants ? On pourrait allonger la liste, sans aller chercher des exemples au-delà de nos frontières. Que ne dit-on pas les uns des autres entre cantons, entre confessions, entre catégories sociales ? C’est ainsi que ces généralisations abusives engendrent des méfiances, voire des exclusions.
Les véritables humanistes ne peuvent que lutter contre tous les jugements globaux parce que chaque personne a droit à des regards de bienveillance et à des appréciations objectives. L’enjeu est grave : la possibilité de vivre ensemble dans la paix en ce monde.
Rassurez-vous, Madame. Votre curé est bel et bien catholique, mais avec l’esprit œcuménique.
Tiens ! Il me semble que j’ai écrit un « mais » de trop !
1609 signes Claude Ducarroz
jeudi 16 juin 2011
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