vendredi 1 avril 2011

20 ans du Centre Ste-Ursule

Homélie
20ème anniversaire du Centre Ste-Ursule
Is 55,1-13 Mc 4,26-32


On se trompe souvent quand on fête un anniversaire.
On fête le jubilaire qui, normalement, n’est pour rien dans sa naissance. Car la vie est un pur don, une grâce gracieuse et gratuite.
Il serait plus juste de fêter les parents, ceux qui ont donné la vie, et d’ailleurs surtout la maman qui, probablement, fut à la peine ce jour-là, avant d’être à la joie d’une « venue au monde ».
Le Centre Ste-Ursule, votre enfant – est-ce un garçon, est-ce une fille, ça se discute – fête aujourd’hui ses 20 ans.
Nous sommes heureux pour ce bel âge, plein de vitalité et de promesses, et comme il se doit à cet âge, avec quelques remue-ménage et remue-méninges, des projets.
De plus, nous sommes à l’unisson exact d’un juste anniversaire puisque nous le célébrons dans l’Eucharistie, la plus belle des actions de grâces.

Nous disons donc merci aux parents géniteurs de ce Centre, à savoir l’Esprit-Saint, inspirateur divin, et la Congrégation de Ste Ursule. Oui, nous devons louer Dieu qui, par son Esprit et dans la lumière de l’Evangile de Jésus, a suscité cette œuvre dont nous reconnaissons la mystérieuse origine dans les fruits qu’elle nous a offerts et nous offre encore.
Et dire merci aux sœurs de Ste-Ursule, de Sœur Thérèse à Sœur Marie-Brigitte, sans compter toutes les autres, Supérieures audacieuses et prophétiques, mais aussi humbles servantes dans l’ombre : toutes artisanes d’une magnifique réussite.

Sans oublier – mais on ne peut nommer tout le monde – les autres membres de la grande famille du Centre, prêtres, religieux, diacres, laïcs – hommes et surtout femmes – qui ont contribué et qui contribuent encore à faire de cette maison un Nazareth d’Évangile. Oui, un Centre qui rassemble parce qu’on y est bien accueilli et un tremplin dont on repart pour s’élancer dans la vie au cœur du monde, enrichi de la parole et de l’Eucharistie, d’amitié, de multiples dons spirituels et intellectuels.

20 ans ! C’est déjà beaucoup, mais c’est encore peu. Où est le Centre Ste-Ursule dans le processus de croissance si bien décrit par Jésus lui-même dans l’Evangile de ce jour ?
L’herbe, l’épi, le blé… en attendant la moisson ?

Et le grains de sénevé, dit encore Jésus, une fois semé, il monte, il pousse, il devient une grande plante potagère, il pousse de hautes branches, au point de pouvoir abriter les oiseaux du ciel sous son ombre.

Au Centre Ste-Ursule, avec la grâce de Dieu qui seul donne la croissance, on ne peut que souhaiter de tout cœur, encore de nouvelles branches qui montent vers le ciel, et beaucoup d’oiseaux qui viennent chanter la gloire de Dieu dans sa ramure.
Et même nicher à son ombre pour multiplier la joie de se sentir frères et sœurs, en donnant envie à beaucoup d’autres de partager cette fraternité, à la fois chaleureuse et intelligente.


J’ai lu un jour chez Roger Garaudy qu’en réalité on naissait vieux et qu’on mourrait jeune.
On naît vieux parce qu’à ce moment-là, on n’a encore rien apporté de neuf à notre monde. On est un produit du passé ; la créativité originale vient ensuite.
On meurt jeune parce que le monde peut être différent – et si possible meilleur – après notre passage, si l’on a pu, avec d’autres, l’enrichir de notre personnalité et augmenter son niveau d’amour, de connaissance, de spiritualité, de communion.
Dans cet esprit, même si c’est bien parti pour lui, nous pouvons souhaiter au Centre Ste-ursule de grandir en jeunesse, de croître en vitalité et, en ajoutant encore de nombreuses années, de jouer la vie montante, et non pas déclinante.
Que ce Centre marche au rythme dynamique d’un printemps de Pentecôte.

Et pour relever ce défi, la feuille de route est justement donnée par la première lecture :
+ Garder la soif, mais savoir où est l’eau véritable, et boire à la fontaine de l’Evangile sans modération.
+ Ecouter la Parole et manger ce qui est bon, et même le meilleur : l’Eucharistie.
+Etre des témoins capables d’inviter, d’appeler, de donner envie, et notamment à ceux qui cherchent dans la nuit.
+Partir dans la joie et être ramenés dans la paix, ce qui est une image de l’Eglise que nous souhaitons être, si nous nous laissons façonner par les dons surprenants de l’Esprit-Saint, sur des voies peut-être inédites, mais toujours fécondes et heureuses.

20 ans, ce n’est qu’un début.

La révolution pascale est en marche.

Longue vie au Centre Ste-Ursule,
au service de tous
pour la joie de l’Eglise
et notre bonheur !


2 avril 2011
Claude Ducarroz

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