jeudi 26 mai 2011

Fleurs de poste

Fleur de vie

Fleurs de poste

L’erreur est humaine, n’est-ce pas ? Mais il peut y avoir beaucoup de différences dans la façon de la réparer.
J’ai commis deux erreurs en envoyant des paquets par la poste.
Premier envoi. Je me suis trompé de numéro pour la rue. Pas beaucoup, seulement un chiffre de différence. Résultat : le paquet est venu en retour avec cette mention-couperet : inconnu. Dont acte.
Deuxième envoi. L’erreur était plus grave. Je n’ai écrit que le prénom de la personne, sans le nom de famille. Résultat : l’employé de la poste m’a téléphoné pour me demander très aimablement quelque précision parce qu’il connaissait trois Marie-Louise dans son village valaisan. Il voulait remettre le colis à la bonne personne sans me causer l’inconvénient d’un renvoi. Merci Monsieur !
Dans la vie courante, j’ai remarqué souvent que cette petite différence de mentalité influençait profondément les relations humaines.
Il y a ceux qui sont arqueboutés sur les prescriptions, qui démontrent leur pouvoir en pratiquant la fine chirurgie du permis et surtout du défendu. Aucune marge pour la moindre erreur, même involontaire. Le règlement, c’est le règlement !
D’autres savent faire la part des choses, pas dans un laisser aller qui pourrait virer à l’anarchie, mais dans une interprétation bienveillante de la nécessaire discipline, en ménageant une petite marge pour l’indulgence humaine.
A propos, de quel côté pensez-vous que se situait Jésus-Christ, avec sa priorité absolue à l’amour et son parti-pris de miséricorde ? Lui qui disait que la loi était faite pour l’homme et non pas le contraire.
1599 signes Claude Ducarroz

mercredi 18 mai 2011

Il reste le chapelet

Fleur de vie

Il reste le chapelet

Merveilleux ! Jeanne a 98 ans, elle se sent bien, elle ne souffre pas. Elle a toute sa tête et le moral est bon. Sauf qu’elle ne voit presque plus. Elle reconnaît ses proches à leur voix et la canne blanche lui permet encore une petite autonomie de marche.
Je la trouve dans son fauteuil, le chapelet à la main. « J’y tiens beaucoup, me dit la presque centenaire, car il m’aide à entretenir ma vie spirituelle. » Comme elle ne peut plus lire ni regarder la télévision, comme elle est un peu sourde, Jeanne ce cramponne à son rosaire pour méditer l’Evangile. Elle égrène ses mystères avec une ferveur et une confiance qui m’édifient.
Le chapelet, cet évangile des pauvres ! Et pas seulement parce que cette méditation est à la portée des plus humbles. Jeanne s’explique : « Au gré des dizaines, je passe en revue celles et ceux que j’aime, qui me font du bien ou me font du souci. » Et les soucis ne lui manquent pas. Ses enfants ont délaissé toute pratique religieuse, ses petits-enfants ne sont même pas baptisés. « Je les prends dans ma prière, je les offre au Seigneur. C’est aussi cela, être une maman et une grand-maman jusqu’au bout. », ajoute Jeanne qui retrouve sérénité et courage justement en récitant son chapelet.
Il y a bien des manières d’être chrétien en communion avec Marie, la mère de Jésus et notre mère. La méditation du rosaire demeure une belle façon de donner la main à la Sainte Vierge sur le chemin qui mène à Jésus.
« Je prie aussi pour vous », me dit Jeanne avant que je la quitte.

1537 signes Claude Ducarroz

Le dimanche des vocations

Homélie de l’abbé Claude Ducarroz
4ème dimanche du temps pascal - dimanche des vocations
Monastère de la Visitation

« Il a la vocation. » J’ai entendu cela dans mon enfance. Avoir la vocation… Je ne sais pas si vous avez la vocation. Avoir la vocation, un petit peu comme on peut avoir la grippe… ou l’arthrose. Avoir la vocation : est-ce avoir la vocation ou être appelés, être des appelés ? Il s’agit de l’être. La vocation, c’est un très beau mot parce qu’il y a dans la vocation, la voix ; peut-être aussi la voie.
L’appel. Quelqu’un qui appelle, quelqu’un qui appelle un autre. Vous avez déjà fait l’expérience, peut-être. Personne ne vous appelait, ça c’est la solitude, quand personne ne nous appelle. Ou quand j’appelle, mais dans le vide, personne n’entend, personne ne répond.
Dieu n’appelle pas, il est appel. Dieu est une vocation. Dieu est une vocation dans le mystère trinitaire parce que le Père appelle sans cesse le Fils ; et le Père et le Fils appellent, suscitent sans cesse l’Esprit. Dieu est un mystère de vocation avec réponse d’amour, c’est la Trinité. Dieu est une vocation qui crée des relations entre les personnes qui s’appellent l’une l’autre à exister comme amour. Dieu est amour. Car qu’est-ce que la Trinité sinon un mystère d’être pour l’autre et avec l’autre, parce que chacun se sent appelé à exister en aimant.

La vocation est une relation, une relation d’amour. Dieu nous appelle. Dieu a pour chacun de nous une vocation. Nous sommes des appelés. D’abord des appelés à la vie, c’est cela notre 1ère vocation, c’est exister, exister comme être humain avec toutes les dimensions de notre existence. Je dirais : « on a un ADN de vocation, en nous ». On est, on existe par vocation d’amour de la part de celui qui nous fait exister par l’amour et pour aimer. Notre vie est une vocation réussie.

Dieu nous appelle ensuite, 2ème vocation – mais il ne faut jamais oublier la première - Dieu nous appelle ensuite à connaître son mystère, à connaître un peu son visage. Voyez, un peu comme la 2ème vocation du bébé, la première : il naît ; puis après, il découvre le visage de son papa, de sa maman. Dieu nous appelle à connaître son mystère et son visage. C’est un peu cette vocation à la foi, qui comme nous le rappelait saint Pierre, conduit dans le sacrement du baptême qui est la signification scellée de notre appel à la foi, à la foi chrétienne pour nous.
3ème vocation : Dieu nous appelle à faire Eglise. Nous ne sommes pas des appelés solitaires mais des appelés solidaires. Nous ne sommes pas tout seuls dans un désert, nous sommes en communion, appelés à faire communauté et à faire Eglise. Il faut dire que l’Eglise est un recueil de vocations, avec beaucoup de pages, et un rassemblement d’appelés. Bien sûr, chacun personnellement, cela reste personnel, mais aussi ensemble pour être ensemble, pour vivre ensemble.

Et puis seulement après, il y a ces vocations à des services particuliers dans l’Eglise, et aussi dans la société, pas seulement dans l’Eglise aussi dans la société. Alors, il y a des vocations multiples et je trouve que c’est beau la richesse vocationnelle dans l’Eglise. Nous sommes tous des appelés dans cette variété des vocations, des charismes. Et je voudrais mettre en évidence, par exemple une vocation que je trouve oubliée, la vocation au célibat ; je ne pense pas d’abord aux religieuses, religieux, prêtres mais au célibat laïc. C’est aussi une vocation. Vous savez, quand on y pense, nous avons tous commencé par être célibataires, même assez longtemps, même les mariés. C’est une vocation, le célibat, une belle vocation, il ne faut pas l’oublier. On a l’impression que la vocation commence avec les religieux et les prêtres. Mais il y a une vocation au célibat aussi.

Et puis la vie religieuse, je pense que vous n’avez pas besoin de commentaires, vous en avez des exemples : la vie religieuse contemplative, active, toutes ces vocations à la vie religieuse.
Et puis la belle vocation au mariage, c’est une vocation aussi. Les mariés, ils ont aussi la vocation. Ils ont la leur. Je venais dans la rue tout à l’heure. Ils ne m’ont pas vu je crois, et je regardais un monsieur et une dame, avec beaucoup de cheveux gris, - c’est une vocation déjà assez longue,- qui se donnaient la main, comme des amoureux... Je me suis dit : voilà l’image d’une vocation. S’aimer, se tenir ensemble, partager l’existence de quelqu’un qui m’aime. Oui, c’est une vocation.

Et puis après il y a la vocation, bien sûr, au ministère ordonné à laquelle nous pensons particulièrement aujourd’hui et c’est bien qu’on y pense spécialement. Vous savez combien on en a grand besoin . On est placé pour le savoir : être évêque c’est une vocation. On en parle ces temps. Il ne faut pas l’oublier, on a besoin d’un évêque. On entend beaucoup de rumeurs… je vous livre un scoop : ce ne sera pas moi !
Et puis la vocation de prêtre, Dieu sait si aujourd’hui, je dirais, dans la douleur de l’Eglise, on pense à cette vocation. Et aussi on prie pour cette vocation.
Et puis cette vocation un peu nouvelle dans notre Eglise, le diaconat, qui cherche encore sa voie ou ses voies. Et d’autres chemins, de nouveaux chemins.

Alors la vocation, ce qu’il y a de normal, d’universel, cela passe par des signes, par les signes des personnes. Chacun de nous dans sa vocation peut dire qu’il y a eu une personne, des personnes qui ont fait signe dans leur vie pour découvrir leur vocation et la réaliser. Evidemment les amoureux, pas besoin de chercher quelle personne c’est : l’autre a fait signe et on a compris le signe. Là, la personne significative ou signifiante est tout de suite trouvée. Mais on a tous n’est-ce pas, dans le secret de notre cœur, avec beaucoup de reconnaissance l’une ou l’autre personne qui nous a révélé notre vocation.

Cela passe par des appelants. Cela passe aussi par des événements qui font signe. Il n’y a pas que les personnes, il y a les événements. Les événements, c’est un terreau de vocation. On change, on trouve sa voie, on change de voie à la suite d’événements. C’est pourquoi c’est important de réfléchir à ce qui nous arrive, à ce qui arrive dans nos vies où peut-être il y a la source d’une vocation. Et puis ces motions intérieures, à l’écoute de la Parole de Dieu, dans la prière, dans le silence, nous trouvons là aussi des signes de vocation -ou nouvelle ou confirmée-, de vocations qui prennent un nouveau virage peut-être, dans cet accueil de ces signes intérieurs que Dieu nous fait dans notre vie spirituelle.

Il y a aussi notre dernière vocation, notre dernier appel, c’est le moment de notre mort. Je pense que l’on peut interpréter la mort comme le dernier des grands appels, la dernière des grandes vocations qui nous fait entrer par la porte pascale de Jésus : « Je suis la porte ». Le mort est ressuscité et notre vie est une vocation pour le bonheur éternel. Là, il y aura, à la mort, cette grâce de le vivre, de le ressentir comme cela : un grand appel, une grande vocation. Quelqu’un nous appelle parce que Quelqu’un nous attend. Jésus-Christ est le grand appelé par le Père et c’est aussi le grand appelant dans nos vies, dans l’histoire du monde, dans la vie de l’Eglise. Le grand appelé, Jésus-Christ, devient le grand appelant, sans cesse. Lui qui a accompli la volonté du Père, il est sans cesse en train de nous la rappeler et de nous aider par son Eprit à dire oui, comme Marie.

Et enfin, je pense que la messe d’aujourd’hui -et toute messe- est par excellence le lieu et le moment de la vocation parce que là le Christ en nous, nous appelle et nous rappelle. Il a toujours à ce moment-là quelque chose à nous dire, pas nécessairement quelque chose d’extraordinaire, mais il ne peut pas être là sans nous lancer un appel et sans nous donner un esprit de lumière et de force, pour la réponse. Normalement pour renforcer, consolider notre vocation de base, peut-être une fois ou l’autre pour l’orienter différemment ou nous donner du nouveau. Mais je crois que la messe, c’est aussi le lieu de la promesse et de la vocation.

Enfin par rapport à la vocation du prêtre, je peux vous dire que la joie du prêtre, c’est d’être au service de la vocation des autres. C’est cela sa vocation, le plus généreusement possible, avec ses limites et ses faiblesses – on n’est pas des super-hommes, pas non plus des super-chrétiens –. Notre vocation, c’est de vous aider à découvrir, si ce n’est pas déjà fait, ou à vivre votre vocation. Et se mettre au service de vos vocations, c’est une belle vocation. Merci.
Claude Ducarroz

samedi 14 mai 2011

La preuve

Fleur de vie

La preuve s.v.p.

Rencontre avec un monsieur qui me parle de ses études en Pologne au temps du communisme. Les étudiants harcelaient les professeurs en leur demandant: Prouvez-nous que Dieu n’existe pas.
Rencontre avec un professeur de religion dans une école de chez nous. Actuellement, les étudiants ne cessent de lui dire : Prouvez-nous que Dieu existe.
Face à ce contraste du questionnement, on peut imaginer que tous ces jeunes s’amusent à contredire systématiquement les convictions supposées de leurs professeurs. C’est de bonne guerre…intellectuelle.
Plus profondément, ne faut-il pas enregistrer que Dieu demeure une question incontournable et même lancinante dans tous les contextes politiques et dans toutes les cultures ? Personne ne se débarrasse si facilement de sa présence ou du moins de son hypothèse. Dieu continuera toujours de titiller notre conscience parce que la personne humaine est génétiquement créée à l’image de Dieu et qu’elle ne peut cesser, tôt ou tard, de ressentir cette parenté originelle.
Parce que cette filiation est une relation d’amour, Dieu se fait discret pour ne pas forcer notre liberté en nous éblouissant de son évidence. Il préfère s’insinuer comme un humble murmure dans notre intelligence et dans notre cœur afin que notre reconnaissance –aux deux sens du terme- soit le fruit d’une rencontre intérieure qui émerveille avec délicatesse au lieu de convaincre avec fracas.
La preuve que Dieu existe ? La meilleure adresse ne serait-elle pas le témoignage de Jésus de Nazareth, lui qui nous répète en nous regardant avec les yeux de son cœur : « Qui me voit voit le Père » ?
1625 signes Claude Ducarroz

Dans le corbillard

Fleur de vie

Dans le corbillard

Les bouchons sur la route ont parfois du bon. Le (dernier) voyage vers le cimetière dure plus longtemps que prévu. L’agent des pompes funèbres se confie. Il trace la courbe d’une évolution intéressante, lui qui accomplit ce beau service depuis plus de vingt ans.
S’occuper d’un défunt place l’employé au cœur des familles en un moment de vérité. Que constate-t-il ? A côté d’une majorité de familles unies dans le chagrin sincère et soucieuses du respect religieux, il y a l’augmentation nette des « cas consternants », signe de relations familiales douloureuses, voire désastreuses. L’héritage au plus tôt compte plus que le devoir de reconnaissance filiale. La mort effacée au plus vite, si possible sans cérémonie, l’emporte sur le droit aux honneurs et à la prière.
« Incontestablement, il y a une perte des vraies valeurs autour de la mort », conclut ce fonctionnaire qui sait de quoi il parle.
L’attitude devant la mort –celle des autres et la sienne- a toujours été révélatrice de la vie, de ses valeurs de base, de sa finalité. Le comportement autour de nos défunts est le miroir de ce qui est notre essentiel dans l’existence. Finalement, la mort indique souvent où se trouvent nos divinités, où se cachent nos idoles.
Ceux qui croient à la dignité de toute personne humaine, y compris après sa mort, gardent le réflexe de l’estime. Les croyants ajoutent une dimension de piété qui correspond à la vocation éternelle à laquelle ils adhèrent, pour les vivants et pour les morts.
Des funérailles ni pompeuses ni funèbres, mais pleines de sincérité et d’espérance.
1596 signes Claude Ducarroz

Ca m' a fait peur

Fleur de vie

Ca m’a fait peur

Enfin un jour de congé ! Pourquoi pas une petite escapade au Tessin ? Je me retrouve à midi dans le restaurant d’un village du Val Blenio. Je jette un coup d’œil sur le journal local, à savoir le Mattino della domenica. Grandes photos, larges slogans, articles au vitriol. Et toujours la même pensée, entre l’exclusion et la haine : sus aux étrangers, aux frontaliers, aux réfugiés (tous des faux !), à savoir les responsables de tous nos maux. Navré, je referme ce journal et je jette un coup d’œil sur le grand écran de télévision qui transmet une émission de divertissement made in Italy. La sauce Berlusconi n’est pas plus ragoûtante que celle de Bignasca. Je remarque l’asservissement de la femme à des fins commerciales. Ces poupées à demi nues sont là pour attirer le chaland masculin et garantir un meilleur taux de fidélité à cette antenne en folie.
D’un côté la xénophobie rampante, de l’autre l’exploitation de la femme-objet. Décidément, on est servi au sud du Gothard !
Heureusement, sous ces chères latitudes de soleil, il y a encore les magnolias et les camélias en fleurs, et de l’excellent risotto. Mais j’avoue que l’ambiance médiatique m’a fait peur. Quelle société se prépare dans ces démonstrations d’extrémisme politique et de servage érotique ?
Je retiens que nous sommes tous appelés à être des veilleurs de civilisation. Plus encore : des acteurs d’humanisation. Car c’est la faiblesse de nos engagements qui fait la force de ceux qui promeuvent une société d’exclusion simpliste ou de servitude bling-bling.
Il y a tant à faire. Donc : au boulot !
1603 signes Claude Ducarroz

Leçon libanaise

Fleur de vie

Leçon libanaise

Dans le bus. Je m’installe à côté d’un monsieur. Comme tout bon Suisse dans cette circonstance anonyme, je fais silence pour ne déranger personne, mais aussi -je le confesse- pour me calfeutrer dans mon petit confort. A l’arrêt souhaité, le monsieur se lève et m’interpelle après avoir remarqué la petite croix que je porte sur moi. « Vous les prêtres d’ici, pourquoi ne parlez-vous pas avec les gens ? Chez nous au Liban, les prêtres aiment bavarder avec les personnes qu’ils rencontrent. » Et vlan ! Je bredouille quelque chose pour m’excuser, tout en recueillant humblement cette bonne leçon de pastorale ... des transports. Et le monsieur d’ajouter en me faisant un gentil signe de la main : « Je suis aussi chrétien, vous savez ! »
Différence culturelle entre le Nord des Alpes et les pays méditerranéens ? Habitude bien helvétique de ne pas se mêler des autres tant qu’on n’a pas fait plus ample connaissance ?
Pourquoi chercher des explications, voire des excuses ? Tout simplement, j’ai manqué une bonne occasion de créer un lien sympathique avec un monsieur qui avait peut-être besoin d’un peu d’attention, lui l’étranger en Suisse.
J’espère avoir retenu la leçon. Cet homme reparti dans son anonymat m’a rappelé que les rencontres humaines –et par conséquent chrétiennes- sont possibles partout, pourvu que l’on fasse l’effort de sortir de soi-même pour oser rompre la glace, pour risquer le dialogue, pour créer un brin de fraternité gratuite.
Un peu comme Jésus sur les routes de Palestine, en somme.
1538 signes Claude Ducarroz