jeudi 21 février 2013

Le pape que je préfère

Le pape que je préfère




Non. Quitte à vous décevoir, je ne vais pas m’adonner au jeu des pronostics papaux. Ni nom ni photo. Mais je peux quand même un peu rêver à haute voix devant vous.

Je souhaite un pape libre, qui étonne, qui ose des gestes, qui fasse signe.

Les papes parlent beaucoup (trop ?). Les papes écrivent beaucoup (trop ?). Mais qui les écoute, qui les lit ? Leurs collègues évêques sans doute. Les théologiens, j’espère. Les gens les plus engagés dans l’Eglise : probablement. Et encore !

Mais le grand public, que retient-il du passage d’un pape parmi nous ? Surtout ses gestes forts, quand ils vont au-delà des effets d’annonce, quand ils sont chargés d’un message important qui raconte l’évangile en acte.



Jean XXIII. Il fallait rénover l’Eglise catholique : il a convoqué un concile. Paul VI. Il voulait relancer l’œcuménisme : il va en Terre sainte, il y embrasse le patriarche orthodoxe Athénagoras ; il vient à Genève auprès du Conseil œcuménique des Eglises. Il s’en va aussi à New York dans l’enceinte de l’ONU pour dire avec des larmes dans la voix : « Jamais, plus jamais la guerre ! » Et Jean-Paul II. On retiendra l’audacieuse rencontre d’Assise en 1986 pour placer le dialogue interreligieux au service de la paix. J’ai pleuré quand il est allé embrasser en prison celui qui avait voulu l’assassiner. Une magnifique parabole du pardon, toute en silence, qui en dit plus long que tous les discours sur le sujet. On pourrait multiplier les exemples.



N’est-ce pas dans la droite ligne de l’Evangile ? Jésus n’a rien écrit. Mais quand il voulut se proposer comme le pain de la vie, il a d’abord multiplié les pains pour la foule ; quand il a cherché à faire comprendre qu’il était la lumière du monde, il a commencé par guérir un aveugle-né ; quand il s’est présenté comme la résurrection et la vie, il a fait sortir Lazare de son tombeau. Et surtout quand il a voulu démontrer jusqu’où allait son amour pour nous, il est monté librement sur la croix. Sans compter le cadeau silencieux de la résurrection.



Je ne sais pas qui sera le prochain pape. Mais, quel qu’il soit, il me sera permis de le souhaiter autant prophète que prêtre, autant acteur que parleur.

A l’image de Jésus en somme !





Claude Ducarroz

Voir www.cath.ch

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