dimanche 26 avril 2015

La pastorale: c'est quoi?

Commentaire Jn 10,11-18

Qu’est-ce que la pastorale ?

Depuis le concile Vatican II, dans notre Eglise tout doit être PASTORAL. Ce mot presque magique est devenu un label de qualité pour qui veut se recommander à la bienveillance de partenaires chrétiens. Il y va de la crédibilité évangélique des initiatives et réalisations les plus diverses.

On peut comprendre cet engouement. Dans l’Ancien Testament, l’image du berger a été attribuée à Dieu lui-même (Ps 23), au futur Messie (Ps 78) ainsi qu’aux chefs du peuple élu (Jr 23). Pas étonnant que Jésus –qui concentre en lui toutes ces prérogatives- se soit senti à l’aise dans l’évocation du berger pour signifier son identité et sa mission propres, ainsi qu’on le voit au chapitre 10 de l’évangile de Jean.

Jésus, le bon pasteur ! Qu’est-ce à dire ? Rien à voir avec un pastorat romantique qui illustrerait un Jésus écolo flânant entre sources vives et verts pâturages. Etre le bon pasteur selon Dieu, c’est un rude métier. Car l’amour vrai emporte tout, et d’abord la vie de celui qui aime. Il s’agit de s’en dessaisir en la donnant librement pour ses brebis. Le contexte n’est pas de tout repos puisqu’il peut y avoir des loups en embuscade. Pas question de fuir ! Il faut veiller et tenir bon. Comme Jésus l’a fait : jusqu’à la croix.
Cette fidélité puise sa motivation dans l’envoi en mission par le Père, mais aussi dans la connaissance réciproque entre les brebis et le pasteur. Pas une connaissance de statistique qui se contenterait de compter les brebis au soir de la journée, mais la relation pleine d’amour entre le berger et chacune de ses ouailles, connue et appelée par son nom. Et puis le cœur de ce berger-là est si large qu’il y a en lui des espaces en réserve pour d’autres brebis qui ne sont pas encore dans le bercail. Il ira les chercher, et d’abord celles qui seraient perdues ou en danger. Nulle limite à l’amour pastoral de Jésus !

A méditer l’évangile de ce dimanche, comment ne pas sentir monter en soi des sentiments d’admiration et de reconnaissance pour notre pasteur Jésus Christ ? Mais aussi, comment ne pas trembler devant tout ce que nous estimons « pastoral » dans la vie de l’Eglise, s’il s’agit bel et bien de l’être « à la manière de Jésus » ? A commencer par toutes les personnes qui se nomment ou que l’on nomme « pasteurs ». Ne devrions-nous pas radiographier de temps en temps, en relisant cet évangile, les initiatives et même les documents dits « pastoraux » qui constituent souvent l’essentiel de nos réunions ?

Pas pour avoir mauvaise conscience, mais pour nous ajuster toujours mieux à la pastorale de Jésus, la seule qui peut marier le bonheur des brebis avec la joie des pasteurs.
Pasteurs qui sont d’abord et restent, eux aussi, les brebis du Seigneur !

                                               Claude Ducarroz


Disponible sur le site  cath.ch

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