dimanche 9 octobre 2011

Homélie des Céciliennes

Homélie Céciliennes
Dompierre 9 octobre 2011

Bon appétit !
Vous l’avez entendu : « Le Seigneur préparera pour tous les peuples un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés ».
Qu’en pensez-vous ? Ca ne vous met pas l’eau à la bouche ?
Bon appétit ! On devrait même ajouter « santé ! » puisqu’il y a d’excellents vins au menu du Seigneur de l’univers.
Et qu’est-ce qu’on fête avec tant de saveurs et de générosité dans le manger et le boire ? Un voile de deuil enlevé, un linceul ôté, des larmes essuyées sur tous les visages. En un mot : le salut de Dieu offert à tous les peuples. D’où cette pressante invitation : « Exultons et réjouissons-nous » qui incite à la fête et au festin, ce qui ne va jamais sans de la musique et des chants, comme l’affirment de nombreux psaumes de la Bible.
Nous avons, aujourd’hui encore, bien des raisons de nous réjouir ainsi. Car le salut de Dieu s’est manifesté pleinement et définitivement en Jésus-Christ. Et nous nous souvenons, ou plutôt nous célébrons une mémoire vive et vivante. « Nous rappelons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». C’est une joie toujours actuelle, la joie d’être sauvés, la joie pascale, en attendant le bonheur total de la gloire auprès du Christ ressuscité dans la maison du Père.
Vous l’aurez reconnue : c’est la joie de chaque messe puisque là, donc maintenant, la mort de Jésus est commémorée, sa Pâque nous est toujours offerte en personne et son retour fait l’objet d’une promesse qui change et notre vie et notre mort.
Les exilés d’Israël rentraient chez eux tout heureux, dans la musique et les chants. A plus forte raison, les chrétiens doivent-ils rencontrer leur Sauveur tout joyeux quand ils participent au repas de sa noce avec nous.
Il faut donc que nos eucharisties –et surtout celles du dimanche, le jour pascal par excellence- soient des liturgies festives, rayonnantes, contagieuses de l’esprit d’allégresse. L’Eglise nous y invite, le concile Vatican II nous le demande.
Et c’est là que nous vous retrouvons, chères chanteuses, chers chanteurs, chers musiciens d’Eglise.
Sans doute, c’est tout le peuple de Dieu, c’est toute l’assemblée des croyants qui doit avoir l’âme en fête en chantant sa foi au Christ présent au milieu de nous à chaque messe.
Sans doute, le chant et la musique ne doivent pas devenir le monopole de quelques uns, car tous les invités doivent pouvoir exprimer leur joie au repas des noces de l’Agneau pascal.
Mais il est bon, et même nécessaire, qu’une chorale et des musiciens se mettent au service de la foi et de la joie de toute l’Eglise, soit en chantant eux-mêmes pour donner le ton de la fête à tous, soit en soutenant les chants de l’assemblée afin que se marient piété et beauté dans l’ambiance de la liturgie.
Ainsi, grâce à vous, le festin de l’eucharistie est enrichi par un menu de belles mélodies et de textes poétiques qui constituent comme un deuxième repas esthétique dans le repas mystique. Vous revêtez nos célébrations d’une robe de beauté ou, si vous préférez, vous ajoutez un dessert de culture musicale au banquet savoureux préparé par Jésus, lui qui veut régaler ses amis par sa présence donnée en nourriture de vie éternelle.
Comme dans l’évangile de ce jour, à chaque messe, le Seigneur nous dit : « Voilà, mon repas est prêt ! Tout est prêt. Venez au repas des noces. » Vous les chanteuses et chanteurs, vous devez – ou vous devriez- être les premiers à répondre à cette invitation d’amour, de toute votre foi, de toute votre joie, y compris avec des chants.
Vous l’avez entendu : il y a aussi dans la parabole des invités au festin un passage de tristesse, celle que le maître éprouve quand il voit tant d’invités trouver des excuses pour ne pas venir. Où êtes-vous dans cette histoire ? Je l’espère : parmi ses serviteurs que le maître envoie sur les routes en leur disant : « Allez aux croisées des chemins, tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce, afin que la salle soit remplie. » Et j’ajouterai : « Venez avec eux, régalez nos assemblées par la beauté de vos chants et de vos musiques, montrez-leur vous-mêmes combien il y a du bonheur à croire, à fêter Dieu, à faire Eglise dans nos églises.
Aujourd’hui, je le vois et je m’en réjouis, la salle des noces est remplie, et les convives, c’est vous. Demain, ça peut être aussi grâce à vous.
Merci d’être là, merci de persévérer dans votre beau service malgré les difficultés du moment. Merci d’augmenter en nous l’appétit de la Parole de Dieu, la saveur de l’eucharistie, le bonheur d’être une Eglise qui prie dans la joie.
Et d’abord bon appétit et santé à vous !

Claude Ducarroz

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