dimanche 2 octobre 2011

Homélie à la télévision romande 02.10.11.

Homélie
TSR 2 octobre 2011

Temps variable. Alternances d’éclaircies et d’averses. Orages probables, puis retour du soleil.

C’est un peu la météo des textes bibliques que vous venez d’entendre, avec cette sorte d’oscillation entre les bonnes et les mauvaises nouvelles, notamment autour de cette vigne, terrain de toutes les espérances, lieu de tous les drames, jusqu’au sang versé. Ce serait un mauvais feuilleton s’il n’y avait, à la fin de l’évangile, « une œuvre du Seigneur, merveille sous nos yeux ». Autrement dit la résurrection de Jésus après les allusions évidentes à sa passion et à sa mort. Entre les lignes de ces paraboles, vous aurez sûrement reconnu l’histoire mouvementée du peuple de Dieu, l’entrée des païens dans l’Eglise, l’écho des premières communautés chrétiennes en train de vivre un véritable accouchement : recueillir le lien avec Israël, mais aussi assumer une certaine rupture par fidélité à l’Evangile destiné à tous les peuples.

Membres de l’Eglise, plus ou moins pratiquants, nous pourrions nous estimer à l’abri de tout malheur du moment que nous sommes le nouveau peuple de Dieu, issu de Pâques et de la Pentecôte.
Nous savons bien par expérience qu’il n’en est rien.
C’est vrai : tout a été acquis, pour nous et pour toute l’humanité, dans le geste d’amour de Jésus sur la croix, là où il nous a sauvés en offrant sa vie pour nous, pour tous. Et nous sommes à la fois les enfants et les frères et sœurs de sa résurrection.
Merci, Seigneur !

Mais en même temps l’histoire de la communauté humaine, comme le cheminement de l’Eglise --et même nos existences personnelles- avancent au rythme de Jésus. Il y a ces passages inévitables par la passion- les malades, les éprouvés de toutes sortes qui nous regardent maintenant le savent mieux que les autres-. Il y aura pour chacun de nous ce rendez-vous de la mort qui suscite interrogation ou angoisse. Et il y aura -nous en avons la promesse et déjà les signes avant-coureurs- l’arrivée dans le monde de la vie éternelle auprès de Dieu avec Jésus dans la communion des saints.

L’Eglise est toujours en semaine sainte, comme Jésus, avec Jésus.
Elle partage l’eucharistie, Parole et Pain pour la route. Elle imite Jésus dans le lavement des pieds à travers les innombrables initiatives d’entraide, de visites, d’engagements pour soulager ceux qui souffrent et améliorer la société.
L’Eglise est toujours avec Marie et Jean au pied de toutes les croix, grâce à tant de bénévoles. Non seulement, ils recueillent le sang et l’eau qui coulent du côté du Christ à travers les sacrements et la liturgie, mais ils vont aussi irriguer le champ de l’humanité par leurs multiples dévouements au service des autres, proches ou lointains. Oui, merci à tous ces bénévoles, dans et autour de nos communautés chrétiennes, ces abeilles de l’Evangile, ces fourmis de la charité, actives mais aussi priantes, et surtout généreuses et désintéressées.
Ils sont cette Eglise qui avance au pas de Jésus, de sa croix et de sa Pâque.

Un homme, un prêtre, un musicien a su décrire cela dans un chant très connu, mais dont il faut mesurer la profondeur. C’est l’abbé Joseph Bovet. Dans le contexte culturel de nos Alpes, il a traduit en poème et en musique le mystère d’une résurrection qui surgit de la mort, en nous faisant passer de la tristesse d’une perte à la beauté d’une joie nouvelle. Le Vieux Chalet a été composé il y a exactement 100 ans, en 1911. Je trouve qu’il peut avoir sa place dans cette célébration eucharistique, si nous lui donnons toute sa signification pascale.
Chez vous, peut-être à l’hôpital ou dans un home, je suis sûr que vous serez nombreux à chanter avec nous le chalet de nos vies en route vers la nouveauté de Pâques.
Beau temps dans nos cœurs !

Claude Ducarroz

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