samedi 23 mars 2013

Réflexion sur la paroisse


Rôle et responsabilité dans la paroisse à la lumière du concile Vatican II


La paroisse

A- Définitions

1- Que signifie le terme "paroisse", en général?
Le mot "parokia" (paroisse) désigne ceux qui sont "proches des maisons". Ils ne sont pas dedans mais à côté, de passage mais en lien avec ceux qui sont dedans. Une paroisse, c'est un lieu où la fraternité chrétienne s'ouvre sur d'autres fraternités. On est auprès des gens. La paroisse n'est pas un château-fort, mais une présence de proximité. C'est une maison dans laquelle on peut se sentir tout à la fois un peu "étrangers" mais en même temps très proches les uns des autres. Une maison qui nous accepte à l'intérieur mais aussi à l'extérieur.

2- Comment définit-on la paroisse dans le Nouveau Testament (NT)?

Les Epitres de Paul sont très éclairantes à ce sujet. Paul s'adresse aux chrétiens de son temps:

-       Il y a d'abord la maison d'une personne: "Saluez Nympha et …l'Eglise qui se réunit dans sa maison" (Col 4,15),

-       Puis il y a ceux qui s'assemblent dans la maison, autour d'une famille: "Saluez    Prisca et Aquilas, mes collaborateurs en Jésus-Christ, saluez également  l'Eglise qui se réunit chez eux" (Rm 16,3)
On voit donc, à travers les lettres de Paul, des constellations communautaires variables, en croissance, d'où émergent peu à peu des fonctions, des services. Une personne a des capacités particulières, on la désigne, on la présente au Seigneur, parfois on l'élit. C'est une réponse aux besoins, dans l'esprit de l'Evangile. On y découvre Paul comme « pontife », celui qui crée des ponts entre les communautés.

-       Un peu plus tard, il écrira "imitez les Eglises du Christ qui sont en Judée", ça devient une région. Le caractère ecclésial s'agrandit par cercles  concentriques. Paul est l'agent de liaison qui rassemble toutes les Eglises qu'il a fondées, en un vaste réseau. Cela devient l'Eglise universelle, une Eglise faite d'Eglises. Mais toujours, il parle de: l'Eglise de Dieu ou de l'Eglise du Seigneur.
Peu à peu émerge un beau mystère qui nait tout petit au départ, devient de plus en plus vaste jusqu'à embrasser l'Eglise universelle. Et ça redescend, à l'étage inférieur, vers le Peuple de Dieu, dans un va-et-vient continu entre la tête et la base. Fondé sur l'expérience juive -"vous êtes le Peuple de Dieu“- ce "Peuple de Dieu" devient le Corps du Christ. Il y a transfert de l'Israël à l'Eglise universelle.

-       Chez Paul prédomine le souci de ne pas perdre l'Incarnation, à un niveau modeste. Chacun est un membre du corps du Christ, depuis celui qui a un rôle très visible jusqu'aux humilités les plus cachées : chacun exerce un service différent.
Dans le NT on ne parle pas d'église-bâtiment, cette notion apparaît seulement depuis Constantin. Mais la "maison" s'édifie. C'est un chantier où ça bouge, avec un architecte: Dieu, des ouvriers qui bâtissent, un fondement: la Parole de Dieu. Et le temple, c'est vous. Ce temple est sacré: c'est vous qui êtes tous "sacrés".

En résumé, on constate  toute une vitalité dans le NT.
Nympha, un individu: sa maison
Prisca et Aquilas: un couple, leur maison, une maison qui s'ouvre.
Puis, la Judée, une connexion dans une région Et ça monte en mystique, en mystère: du Peuple de Dieu au Corps du Christ et au corps mystique.
La paroisse est l'une des institutions qui "tient" dans le contexte de ce terreau, de ce mystère. Elle organise une manière de faire Eglise qui évolue, qui a un passé et un avenir.
C'est dans cette mer que nous devons nager pour faire surgir nos communautés paroissiales. Ce n'est pas un concept sociologique mais théologal! Cela nous donne de la liberté pour l’adapter, dans l'histoire, en restant fondés sur des racines. Nous sommes donc tous héritiers et acteurs d'un grand mystère ecclésial dont la paroisse est un élément important.

3. Comment définit-on la paroisse dans les documents récents de l'Eglise universelle?

Jean XXIII
C'est le poète-paysan. Il présente la paroisse comme la fontaine au milieu de la place du village, où chacun vient puiser l'eau vivifiante de l'Evangile. Une fontaine, tout le monde peut venir y puiser. Mais plus important que la fontaine, c'est l'eau, l'Evangile. On boit l'eau, on ne mange pas les tuyaux! Maintenant dans les grandes paroisses citadines, c'est plus difficile de comprendre une image aussi "villageoise".

Concile Vatican II
Le concile met l'accent sur un apostolat communautaire qui insère toutes les individualités, toutes les diversités humaines dans l'Eglise universelle. Toutes les diversités humaines, cela signifie que le tout-venant doit pouvoir se sentir à l'aise, pas d'exclusion! Il s'agit de diversités en lien, en réseau. Ce n'est pas une secte: on y pratique un accueil plus large que la petite communauté centrale, on y forge une communion.
Ça fonctionne comme le cœur: il reçoit le sang qui est ramené au centre du corps et le renvoie aux extrémités. Il faut 2 mouvements: recevoir et renvoyer, sinon c'est la mort. Dans la paroisse, il faut ce fonctionnement du cœur, un fonctionnement cordial. Mais, cette paroisse cordiale, il faut la vouloir, la préparer, l'imaginer, en donner les signes. Là où c'est cordial, on se sent bien et le cardiaque va mieux.

Paul VI
Il présente un programme aux paroisses. C'est à elles de pratiquer avec dévouement l'humble fraternité des œuvres, de créer la communauté, de favoriser la prière et la louange, de témoigner de l'Evangile en le faisant rayonner, de diffuser la parole de Dieu, de l'annoncer en la vivant. Un programme qui se retrouve dans toutes nos paroisses avec des accents différents. Attention, dès qu'on se croit Eglise, on se prend pour l'Eglise! Mais il y en a d'autres qui sont Eglise. Quand on dit que l'Eglise c'est nous, pense-t-on aussi aux autres? La paroisse n'est pas la propriété privée du curé, c'est la fontaine du village, même en ville!
D'autres images encore pour insister sur la pluralité, la diversité, car il y a pluralité des questions et pluralité des réponses: c'est l'arc-en-ciel, c'est multicolore. C'est difficile de garder le pluralisme des offres qui correspond au pluralisme des besoins. La paroisse doit pouvoir jouer avec toutes les couleurs. Il peut y avoir une couleur dominante, comme dans un vitrail, mais pas une seule couleur.
La paroisse est une famille avec plusieurs enfants, non une "paroisse-célibataire"; il faut faire de la place autour de la table pour tous.

Jean-Paul II
Il aime à répéter "la paroisse, c'est l'Eglise elle-même qui vit au milieu de ses fils et filles". Maison de famille, fraternelle et accueillante, communauté de foi. Mettre l'Eglise au milieu du village, c'est bien, mais ce doit être le signe d'une paroisse avec une pastorale de proximité. La proximité ne peut advenir que par l'engagement de plusieurs, de beaucoup. C'est nous, on en est responsable,  on en est les porteurs. L'incarnation est ce qui donne chair, ce qui donne vie. S'il n'y a pas la pluralité des services, des manières de faire, des ministères, c'est boiteux et on tombe, c'est difficile d'avancer.
Le prêtre n'est pas un homme orchestre, il doit devenir le chef d'orchestre qui vérifie que chacun puisse jouer son instrument. Il y a des chefs d'orchestre autoritaires et d'autres qui sont heureux de voir que chacun joue bien sa partition, qui sont reconnaissants à leurs musiciens de bien jouer, harmonieusement.

B- Les missions de la paroisse
On ne parle pas de monopole mais de service!

1-   Le témoignage de l'Evangile

-   rayonner l'Evangile, ce n'est pas d'abord l'Eucharistie mais d'abord l'Evangile. Paul a commencé par la parole de Dieu annoncée et diffusée.

-   annoncer la parole de Dieu, en la vivant. Ça commence par l'annonce dans la famille. Lorsque la parole de Dieu circule quelque part, la paroisse est en germe. Les mamans catéchistes, les visiteurs de malades qui lisent un petit bout de la Parole aux personnes visitées, c'est l'irrigation, la sève de la communauté chrétienne. Lorsqu'on se réunit autour d'une Parole, ça vit.

Il est probable qu'émergent bientôt des communautés qui ne pourront se rassembler régulièrement qu'autour de la Parole, en attendant que l'Eucharistie puisse être célébrée plus occasionnellement.  Sans rassemblement autour de la Parole, il n'y aurait vite plus de rassemblement du tout, car la communauté s'étiolerait. Il faut se préparer à une irrigation des paroisses par la Parole, c'est l'avenir. C'est donc une adaptation du modèle paroissial qui doit pouvoir se vivre aussi et qui n'est pas moins "chrétien".

Le Christ honore également deux tables, ou plutôt les deux côtés de la même table. Le Christ se donne, s'offre et nous nourrit par le Pain et par la Parole. Dans une messe il y a les deux côtés. On peut vivre des petits rassemblements autour de la Parole, même en famille.
C'est moins structuré mais c'est toujours l'eau de la fontaine.
A moins d'un changement de politique de l'Eglise concernant l'accès à la prêtrise, il y aura de moins en moins de prêtres. Alors nous devons tous œuvrer à garder la vitalité de l'Evangile à travers la transmission de la Parole.

2- Le beau service de la liturgie, de la célébration

La messe, c'est la Source, le Sommet. On est des privilégiés de l'Eucharistie, chez nous. Apprécions la, faisons-en une fête. Mais la réalité fait qu'on ne pourra plus exiger partout une messe par week-end. Là où ce cadeau existe, raccrochons-nous, rassemblons-nous autour. Mais ne soyons pas des "égoïstes" de l'Eucharistie, il faut pouvoir la partager. Vouloir des messes partout, c'est tuer les prêtres et tuer les communautés si elles ne savent pas se réunir autrement.
Dans la messe, l'important est de vivre aussi la fraternité, la fête de famille. Il ne s'agit pas d'un rassemblement de solitudes sacrées. Ce n'est pas la quantité des messes qui fait la beauté de l'Eglise, mais la qualité du rassemblement festif et solidaire. Il faut un minimum de préparation, de beauté, d'animation. Il ne s'agit pas d'un objet commercial, on fait du signe et on en vit!
Il y a aussi des gestes et des vies qui parlent plus que des paroles. Ce qui est beau pour un prêtre, c'est de pouvoir aller à la pêche à la sainteté chez les gens. Il admire souvent ce qui se vit autour de lui.

3- Le service de la diaconie

La paroisse n'est pas purement spirituelle, on n'est pas des anges. Elle doit être profondément enracinée dans le milieu, se manifester dans des solidarités gratuites. Le rayonnement de l'amour est gratuit, mais il faut organiser des solidarités sociales et cela peut se faire avec d'autres, pas seulement avec des catholiques ou des chrétiens.

La diaconie est une des dimensions de la paroisse, qui reconnaît le Christ dans l'autre. Les incroyants qui exercent ce service avec nous ne savent peut-être pas reconnaître le Christ, mais ils agissent et ils le reconnaîtront probablement plus tard. C'est tout un peuple qui s'organise pour "communier" dans l'amour du prochain pauvre, rejeté, souffrant; qui s'humanise, inspiré par le Christ, en collaboration avec d'autres et qui reconnaît le Christ dans l'autre. On n'a pas à choisir ses pauvres, ce sont eux qui nous choisissent et nous évangélisent.

Conclusion

En 1992, le Catéchisme de l'Eglise catholique définissait ainsi la paroisse : "La paroisse est une communauté précise de fidèles qui est constituée d'une manière stable dans une Eglise particulière, et dont la charge pastorale est confiée au curé, comme à son pasteur propre, sous l'autorité de l'évêque diocésain. Elle est le lieu où tous les fidèles peuvent être rassemblés par la célébration dominicale de l'Eucharistie. La paroisse initie le peuple chrétien à l'expression ordinaire de la vie liturgique, elle le rassemble dans cette célébration; elle enseigne la doctrine salvifique du Christ; elle pratique la charité du Seigneur dans des œuvres bonnes et fraternelles". No 2179

C'était il y a 20 ans! A cette époque, on pouvait dire en général :"chaque paroisse a son curé". Ce n'est plus le cas. Il nous incombe donc de nous adapter pour que les communautés restent vivantes.

Ausculter le village
Revisiter les maisons pour revisiter les personnes

1- Le constat

La religion semble s'effacer dans la civilisation occidentale aujourd'hui. Benoit XVI constate : "L'Europe est fatiguée du christianisme".
On sent un mouvement qui voudrait que les activités humaines volent de leurs propres ailes sans avoir le regard du "Commandeur". On veut avoir son appartement religieux à soi, comme des ados qui veulent s'émanciper de leurs parents, être libres!
Cela entraine une perte d'influence de l'Eglise et des croyants qui paraissent marginalisés, étranges, "étrangers".
Se laisser réduire au silence est une mauvaise tentation. On a le droit d'exister, de parler. On a la carte de l'Evangile à jouer, à nous de la jouer.
Plus qu'une disparition du religieux c'est une redistribution du religieux. On redistribue les cartes, on les re-brasse. Autrefois, elles étaient données au moment de la naissance.
Les institutions souffrent parce qu'on met en priorité l'individualisation de la religion. On se fabrique sa religion à soi, on remplit son caddie à volonté, à la carte, selon des circonstances variables, on prend et on laisse ce que l'on veut. On est dans le bricolage, le braconnage, le zapping… Les jeunes ont une fascination du zapping. On est auteur de son propre chemin de vie, on ne veut pas se laisser embobiner par une structure, une autorité.
On a besoin de spiritualité, de valeurs mais on veut se les faire provisoirement, plutôt que de les recevoir définitivement. La religiosité qui m'aide à me réaliser, qui me fait du bien, remplace la religion. Est vrai ce qui me fait du bien, immédiatement. "je préfère le vin d'ici à l'au-delà (l'eau de là!)" On cherche la bonne ambiance, (c'est devenu le Saint-Esprit !). Le besoin d'affectivité, d'émotions domine, loin des systèmes figés, avec des prétentions universelles. De plus il y a le climat issu du bain "électronique", les tablettes, les I-phones….

Tout va très vite

L'Eglise catholique paraît dépassée avec ses traditions morales, liturgiques anciennes et importantes, son souci de recevoir, conserver et transmettre son système hiérarchique fort, autoritaire, sa prétention à l'universel, à la vérité et sa référence à Dieu.
La société veut aujourd'hui une religion de tolérance. Le choc des mentalités, des civilisations provoque la remise en question de nos institutions religieuses.
Il ne s'agit pas de s'adapter au monde dans un sens facile, mais infidèle. Il faut être dans le monde sans être du monde.
Edifier au milieu du village et pas sur les montagnes!

2- L'action

a) Un témoignage fort

Un témoignage fort pour faire connaitre et souligner les vérités éternelles, car elles existent! Nos églises (toutes les Eglises chrétiennes) n'ont pas toujours appliqué l'Evangile, mais elles n'ont pas changé l'Evangile! Jamais!

Paul VI l'a constaté "les gens d'aujourd'hui ont besoin de maîtres mais encore plus de témoins". Les jeunes sont sensibles au vécu des gens, à leur témoignage dans leur vie. On a des saints aujourd'hui, connus ou inconnus. Nous pouvons tous être témoins, avec la force et la grâce de l'Esprit-Saint que nous devons demander pour que nos paroles soient solides et crédibles.

b) Le débat et les conditions à créer

Notre société a la culture du débat, du dialogue, de la recherche. On remet tout en question. On en parle, alors parlons-en. Il faut de la place, dans nos communautés, pour débattre, réfléchir à ce que nous croyons et oser en parler avec d'autres sans avoir peur que nos vérités se brassent avec les vérités des autres qui ont aussi le droit d'avoir leurs propres opinions.

-       Ménager des espaces où on peut exprimer sa foi (ce qu'on croit face à d'autres qui croient autrement, qui sont différents) tout en respectant leur liberté, leur conscience, leur droit à la liberté et à la liberté de conscience. C'était plus facile autrefois: il n'y avait qu'à suivre, c'était plus confortable. La conscience est un sanctuaire, un espace sacré, où chacun est en face de Dieu et en face de lui-même, en dialogue avec Dieu.
-       S'efforcer de créer des liens qui ne soient pas des chaînes! Des liens tellement bons qu'ils n'aient pas le défaut des chaînes, qui nous permettent d'être reliés (religion) et non enchaînés.
-       Offrir des références attirantes qui construisent, qui ouvrent plutôt que d'enfermer dans des appartenances, (un fichier, une cartothèque, un membre obligatoire et obligé!). Non appartenir, mais participer.

On est dans le brassage. L'internet va dans le monde entier en 1 seconde. Les héritiers (nos enfants et petits enfants) sont désormais des pèlerins avant d'être des convertis. Nous étions des héritiers, des sédentaires qui recevaient, acceptaient. Maintenant, les héritiers deviennent des pèlerins, des nomades. Ils veulent chercher, découvrir, redécouvrir, avant  de devenir des convertis, des convaincus. Tout est en mouvement!

3) Qu'est-ce qui reste, actuellement, dans notre société?

On peut distinguer 3 couches:

-                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Une "chrétienté" qui se rétrécit: le petit reste des convaincus, pratiquants qui trouvent dans l'Eglise de quoi donner un sens à leur vie.
-                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Le "christianisme", ceux qui sont plus ou moins participants, sur mesure. Ils prennent la communion, le mariage, ce qui "leur fait du bien", mais appartiennent peu à la communauté. "Croyants non pratiquants", ils sont des membres passifs qui ne veulent pas être "affiliés" à l'Eglise.
-                                                                                                                                                                                                                                                                                                      La "christianité" ceux qui sont influencés par l'Eglise et son rayonnement sans être en lien avec elle. Ils restent sur la "plage" mais la marée les atteint parfois. Ils sont encore de l'Eglise, ils en vivent sans le savoir.

Ces trois degrés sont l'œuvre du Christ qui s'accomplit. Le rayonnement du Christ a touché les foules, pas seulement les disciples et les apôtres.


Ceci nous incite à changer de regard

porter sur le monde un regard fraternel, (comme l'a fait le Concile), y compris sur ceux qui ne sont pas de notre famille, n'accepteraient pas d'y entrer formellement, mais y sont plus qu'ils ne croient.

porter sur la paroisse un regard neuf. Les conditions, en 2012, ne sont plus celles de 1992. La paroisse ne peut plus encadrer toute la vie et toutes les vies. La paroisse impérialiste: tout était en elle et passait par elle, c'est fini! C'est une communauté réduite des convaincus avec des "autres" qui peuvent continuer à bénéficier des lumières, des chaleurs de l'Evangile, même sans le savoir.




Les conditions pour réussir ces nouvelles paroisses

a ) Il faut apprendre à :

respecter la mobilité physique et intérieure des "plus ou moins détachés – reliés" (le christianisme)

miser sur des moments forts, avec de la créativité et des signes qui parlent

soigner ces points forts: liturgie, fêtes, traditions villageoises, des rendez-vous significatifs qui frappent par la beauté, la fraternité de ce qui s'y vit, pour que les "autres" (la christianité) puissent continuer à bénéficier des lumières, du bonheur, de la chaleur de l'Evangile, même s'ils ne le reconnaissent pas.

b) Reconnaître les tâches, les missions essentielles de la paroisse:

nourrir ceux qui viennent par la prière, par l'homélie soignée, solide dans la vie, basée sur l'Evangile,

accueillir ceux qui passent, par l'information, le panneau d'accueil, le bulletin paroissial, une entrée de l'église soignée et attirante,

renvoyer vers ceux qui sont au loin. C'est la dimension missionnaire, on est aussi là pour ceux qui sont loin. Continuer de venir, sans accepter d'être envoyés vers les autres, c'est tout faux!

Faire attention à ceux qui passent, si on les culpabilise, si on leur reproche leur peu de présence, c'est le contraire de ce que faisait Jésus.

c) Offrir à tous un espace dans une mentalité d'accueil.

avoir le souci de faire signe plutôt que de faire nombre

reconnaître la pluralité des ministères et des charismes.

l'Eglise est comparable à un orchestre symphonique dans lequel chacun joue sa partition dans la variété des charismes. L'Evangile est la symphonie du Christ au cœur du monde.

    Dans le petit orchestre de la paroisse, le curé est comme le chef d'orchestre ou le 1er violon qui prend en compte la pluralité des compétences de chacun et crée des liens. Chacun a sa place, son petit coin, mais il n'y a pas de "petit coin" pour l'Evangile.

Conclusion

Avec un noyau fort, intense, une vie spirituelle partagée, bien enracinée, on peut avoir des communautés parlantes (l'Evangile est transmis), rayonnantes (l'amour existe entre nous et déborde sur les autres), transparentes (à travers nous, les autres peuvent voir la personne du Christ).

Humblement parlantes, chaleureusement rayonnantes pour que les autres reconnaissent le Christ en elles.


Claude Ducarroz                                                                                    Mars 2013

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