dimanche 19 mai 2013

Lourdes 2013 Méditation d'accueil


Lourdes 2013
Méditation d’entrée

Une porte s’ouvre. La naissance à la fois violente et tendre. Maternelle. La vie commence en ce monde. Bienvenue au club des vivants. Tu es né à l’existence. Quelle merveille ! Bravo et merci !

Deux portes s’ouvrent, la famille. Des portes larges comme l’amour. Les bras de maman et ceux de papa. Tu étais attendu. Te voilà accueilli. Tu es au chaud dans leurs cœurs. Il fait si bon se savoir chéri par ceux qui nous ont donné la vie ou qui nous ont accueillis dans la vie.

Une porte s’ouvre – le baptême - au firmament de Dieu. L’Amour majuscule -trois cœurs en un- te fait une trinité de tendresse pour te dire « mon enfant ». Tu es baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La porte de ce Dieu-là  ne se refermera jamais. Tu fais partie de la maisonnée divine.

Une porte s’est ouverte, la Foi. Essaie de ne jamais la refermer. La porte de la confiance, qu’on appelle la foi. Croire, ce n’est pas lire les affiches des vérités sur une porte fermée qu’il faudrait enfoncer à coup de mérites. C’est frapper en douceur, comme un humble mendiant certes, mais qui sait qu’il y a quelqu’un derrière, impatient de lui ouvrir, de faire sa connaissance, de tout partager. Croire, c’est explorer la maison d’amour qu’est Dieu lui-même, avec notre intelligence, avec notre cœur, avec nos prières, avec nos richesses et nos pauvretés. Les mains nues mais toutes tendues vers le Père, à la suite de Jésus, dans le vent de l’Esprit.

Une porte s’ouvre encore, c’est  l’Eglise. Pas celle du bâtiment, mais celle de la communauté, là où il fait bon se retrouver en famille parce que, qui que nous soyons, nous sommes tous les enfants  d’un même Père, les frères et sœurs d’un même grand frère aîné, tous traversés du même Souffle, celui de l’Esprit-Saint.

Une porte s’ouvre, la Bible  en forme de livre débordant de bonnes nouvelles. Car la parole de Dieu est en forme de bras quand nous la prenons dans nos mains, quand nous l’invitons à éclairer notre intelligence, quand nous la laissons descendre dans nos cœurs. L’évangile : une trouée de lumière dans l’obscurité du monde et dans le brouillard de nos vies.

Une porte s’ouvre, le pardon. Tu l’avais fermée par le mal toléré ou le péché commis. Heureusement, quelqu’un est venu frapper à la porte de notre conscience. Il tourne en notre cœur endurci la clé de sa miséricorde, et son amour est plus fort que notre prison. Nous avions dit non. Il nous offre son pardon. Il y a même de la joie au bout de nos tunnels. Il fait jour dans notre minuit.

Une porte s’ouvre.  L’eucharistie. Celui qui a dit « Je suis la porte » nous a invités à entrer. Dans la chambre de son hospitalité, la table est dressée. Tout est prêt pour le banquet. Le pain, le vin : prenez, mangez, prenez, buvez. Goûtez ! C’est pour vous : le corps et le sang du Seigneur, pour vous qui avez faim, pour vous qui avez soif. Tout est gratuit. Et tout est si bon !

Une porte s’ouvre. Il y a des blessés devant  la maison. Et peut-être même sur la rue. Tous les cabossés de la vie, que nous sommes tous, à un moment ou l’autre de l’existence. Qui va ouvrir -ou plutôt s’ouvrir- pour donner la main aux plus faibles, pour relever avec douceur ceux qui sont encore par terre, pour consoler ceux qui pleurent, pour encourager ceux qui souffrent ? Il faut tant de bons cœurs pour transfigurer tant de misères en miracles de compassion qui re-suscite, qui ressuscite.  Et il y en a tellement ici, à Lourdes.

Aujourd’hui, et durant toute cette semaine, il y a Lourdes, dans la forêt des dévouements, des sourires, des services, des petits et grands gestes d’amour. Et puis toutes ces prières qui déchirent le ciel, toutes ces liturgies qui chassent les nuages, tous ces cierges allumés qui convoquent le soleil de Dieu en nous. Et toutes ces processions qui frappent à la porte même d’un Dieu qui n’attendait que cela pour répondre, pour ouvrir, pour marcher à nos côtés, pour tout partager en ami. Ce qu’il a ou plutôt ce qu’il est : Amour, porte d’amour.

Et puis regarde dans la grotte de ton cœur : le sourire de Notre-Dame, le clin d’œil de la maman, celle qui tient « portes ouvertes » au restaurant du paradis.

                                                                                 


Claude Ducarroz

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