jeudi 31 octobre 2013

Toussaint 2013

Toussaint 2013


D’où viens-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ?
Dites comme ça, ces trois interrogations font sourire. Et pourtant elles résument la quête essentielle -incontournable- de tout être humain qui réfléchit sur son existence.

D’où viens-je ?

* On pourrait se contenter d’une réponse physico-chimique. Une cellule formée par deux autres, et tout le reste qui suit presque mécaniquement.
* Plus humainement, nous savons que nous sommes le fruit d’un amour interpersonnel, qui n’a cessé de nous entourer pour faire de nous ce que nous sommes. Nous pensons à nos parents avec reconnaissance, eux qui nous ont donné la vie.
* Et puis notre foi ajoute une nouvelle dimension à notre mystère. Nous sommes appelés « enfants de Dieu, et nous le sommes vraiment », nous rappelle saint Jean. Nous sommes les enfants chéris de l’Amour majuscule. Finalement, nous venons d’abord de Dieu, la source permanente de notre existence.

Pour savoir ce que nous sommes, il nous faut d’abord accepter notre existence, avec ses limites et ses possibilités, avec ses erreurs et ses beautés.
Se recevoir de Dieu comme un cadeau, accueillir notre vie comme un don, croire au mystère que nous sommes, puisque nous venons de plus haut que ce que nous imaginons, puisque nous sommes appelés à aller plus loin que ce que nous espérons.

L’apôtre Jean nous dit que « ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ». Nous avançons dans la vie en tâtonnant dans le brouillard. On ne peut rien reprocher à ceux qui, parfois, se perdent dans leur nuit.

Et voici que le livre de l’Apocalypse –qui signifie littéralement « révélation »- déchire le ciel, écarte les nuages, nous laisse entrevoir notre véritable avenir : une foule immense - celles et ceux qui nous ont précédés- réunie devant le trône de Dieu et devant l’Agneau immolé et ressuscité.
Certes ils viennent de la grande épreuve, ce que peut être une vie humaine ici-bas, mais ils se tiennent debout,  ils chantent la gloire de Dieu, ils sont enfin heureux.

Voilà notre destinée, à l’autre bout de notre vie, quelles que soient les sinuosités de notre parcours ici-bas. Nous sommes attendus de l’autre côté de la mort pour entrer dans la maison de famille de la résurrection.

Quand nous verrons Dieu face à face, quand nous serons accueillis par le Christ ressuscité, enfin nous serons pleinement nous-mêmes, parvenus au bout du chemin, encore plus éblouis et réjouis que tout ce que nous aurons pu espérer en ce monde.

Mais c’est vrai, en attendant, il faut bien vivre, et c’est dans la banalité des jours, les pieds sur terre, même s’il nous est conseillé de lever de temps en temps nos yeux vers le ciel.

C’est là qu’interviennent les bons conseils et surtout les merveilleuses promesses données par Jésus à la foule qui se pressait autour de lui.
Tout en vivant pleinement en ce monde, et non  pas sur une autre planète, nous pouvons -nous devons- mettre en œuvre les valeurs et les comportements du Royaume à venir. Il nous faut exister au niveau de l’espérance qui nous est proposée.

A savoir la pauvreté de cœur ou la simplicité de vie, l’engagement pour la justice et la paix, la joie de la miséricorde jusqu’au pardon, la pureté du cœur et le bonheur paradoxal de souffrir, s’il le faut, pour notre foi.

Telle est la feuille de route de ceux qui, avec le Christ et dans l’Esprit, veulent vivre conformément à leur origine en Dieu et fidèles à leur destinée pour Dieu.

Les saints -parmi lesquels nos chers défunts- nous précèdent sur cette route. Ils nous donnent la main pour avancer dans la bonne direction. Ils nous attendent pour l’arrivée chez Dieu et donc aussi chez eux.

Bon voyage vers le Royaume des cieux !

                                                                       Claude Ducarroz


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