mercredi 2 octobre 2013

Viva il Papa?

Viva il Papa ?

Il est terrible, ce pape François ! En quelques mois, il a réussi à provoquer l’unanimité…pour lui. Les catholiques le chérissent, les protestants s’y intéressent, les sans-religion en parlent, les médias commentent à tour de bras, et plutôt positivement. Il fallait le faire !
Comment ne pas s’en réjouir ? Pour une fois que ce qui vit à Rome et vient du Vatican est (presque) unanimement apprécié. On ne va pas bouder sa joie ni cracher dans l’eau bénite.
Mais attention ! Il y a peut-être un piège caché dans ce qui pourrait déraper dans la papamania. D’abord l’histoire nous apprend que les popularités trop vite gonflées se dégonflent facilement de la même vitesse. Il suffit de cesser de plaire à ce qu’on appelle « le grand public ». Et c’est si vite arrivé.
Et puis n’y aurait-il pas derrière cet engouement le signe que notre Eglise est encore très (trop) papiste ? Avoir un pape sympa, ça fait du bien. Le changement de style est une bouffée d’air frais très bienvenu. Mais croire que le pape peut –voire qu’il doit-  à lui tout seul changer l’Eglise en mieux à coup de réformes audacieuses, ne serait-ce pas encore tomber dans un travers catholique bien connu ? A savoir que l’Eglise, c’est le pape, ou presque.
A moins que ces décisions papales soient justement celles-ci, selon l’esprit de l’évangile : faire davantage confiance aux Eglises locales ou régionales, redonner d’importantes responsabilités aux épiscopats, mieux écouter le peuple des croyants. En un mot : qu’il y ait dans notre Eglise moins de « papauté » et plus de communion universelle dans une saine diversité.
Et ce serait, en plus, tout bénéfice pour l’œcuménisme, selon le vœu de Jean-Paul II qui souhaitait que son ministère pétrinien puisse « réaliser un service d’amour reconnu par les uns et par les autres ». « Une tâche immense » qu’il admettait « ne pas pouvoir mener à bien tout seul ». Justement.
Vive le Pape François ! Et avec lui tous ceux et toutes celles qui sont prêts à l’aider dans sa mission de conversion dans la ligne du Concile Vatican II qui écrivait déjà en 1965 :  « L’Eglise est appelée par le Christ à cette réforme permanente dont elle a perpétuellement besoin ».

                                               Claude Ducarroz

Voir le site  www.cath.ch 

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