Fleur de vie
L’obole de la veuve
Au téléphone pour la journée de solidarité de la Chaîne du bonheur en faveur de Haïti. Une dame âgée m’annonce un don de 10 francs en s’excusant pour la modicité de la somme. Avec cette explication : « Je regrette de ne pas pouvoir donner davantage, mais je suis moi-même dans une grande pauvreté. Simplement, je donne ce que je peux, c’est de bon cœur. » Et la dame se met à pleurer. Sa voix se brise. J’entends ses sanglots, je devine ses larmes. Comment réagir ? J’avoue mon embarras dans de telles circonstances. Après un moment de silence un peu gêné, j’essaie de trouver quelques mots pour la consoler en faisant allusion à sa situation de misère. N’y a-t-il pas quelqu’un de proche qui puisse l’aider ?
Surprise ! La dame reprend courage et précise la cause de son chagrin. « Oh ! vous savez. Je ne pleure pas sur moi, mais à cause de ces pauvres gens de Haïti qui souffrent tellement plus que moi. Ils sont si malheureux !»
Je m’étais trompé d’adresse. Je croyais entendre une malheureuse qui s’apitoyait sur son sort, non sans raison d’ailleurs. J’avais affaire à une femme pauvre, mais capable de touchante compassion en songeant à de plus malheureux qu’elle, jusqu’à traduire son amour dans un don modeste mais si généreux.
Je n’ai pu m’empêcher de penser à la pauvre veuve de l’évangile qui, avec l’offrande de ses deux piécettes, avait donné plus que tous les autres, en tirant de son nécessaire pour faire son obole, discrètement mais sincèrement. (Cf. Mc 12,41-44).
A retenir quand arrivera la pochette de Carême !
1556 signes Claude Ducarroz
vendredi 26 février 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire