Fleur de vie
Notre fête
Visite chez un malade gravement atteint. Le médecin a été clair : il faut envisager une fin prochaine. Un silence, puis la conversation reprend. Le monsieur me montre une feuille de papier sur laquelle il a tracé quelques lignes. Son épouse commente : « Nous commençons à préparer la messe de sépulture, ainsi que le faire-part. Ce sont de beaux moments entre nous.» Je suis émerveillé par tant de foi. Mais aussi un peu étonné. Et l’explication continue : « Cette liturgie, c’est notre fête. Nous tenons à la préparer ensemble. »
Notre fête. Les mots sont lâchés. Parce qu’ils ont la foi, et malgré la douleur de la proche séparation, cet homme et cette femme envisagent ces moments comme une fête, leur fête.
Lui, il sait où il va, ou plutôt il y croit de toute sa confiance. Elle, elle sait où il sera, ou plutôt elle y croit aussi, de la même espérance nourrie par une prière partagée.
Rencontrer de tels chrétiens vous redonne le sens de la vie et vous enlève la peur de la mort. Certes, personne ne peut dire qu’il a définitivement apprivoisé la mort. Comme tout le monde, les croyants doivent affronter la nuit de la plus grande solitude, celle du lâcher-prise absolu, dans le difficile abandon de tout. Mais quelle grâce de croire que, au-delà de cette vie, à l’autre bout du tunnel, un Amour nous attend, plus fort que toutes les morts : la présence du Ressuscité, en sauveur accueillant et fraternel.
Vivre dans l’amour, il n’y a pas de meilleure préparation à la mort, si celle-ci est bel et bien la rencontre définitive avec l’Amour majuscule, qui nous fera fête à l’arrivée.
1605 signes Claude Ducarroz
vendredi 26 février 2010
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