Fleur de vie
Dans la foule foot
Par le hasard d’une visite chez des amis, je me suis retrouvé à Madrid au milieu de la foule qui suivait sur grand écran la finale du Mundial de foot entre l’Espagne et les Pays-Bas. Je voulais une fois m’immerger dans une telle ambiance pour y faire une expérience « ethnologique ».
Vous devinez les gestes pathétiques, les cris assourdissants, les commentaires péremptoires. Et la grande libération quand Iniesta a fini par marquer le but de la victoire. Et les fans de sauter de joie, de s’embrasser à tout va, comme si l’évènement, à la mesure d’une interminable espérance, culminait à un niveau cosmique, en tutoyant l’éternité ibérique.
Je l’avoue, il est intéressant de voir tout un peuple jubiler pour une cause plutôt positive, même si elle n’échappe pas toujours aux dérives du nationalisme et aux tentations de la violence pour s’exprimer sans retenue. Il vaut mieux se lâcher pour le foot que pour la guerre !
J’ai senti dans cette foule anonyme une incroyable capacité de devenir unanime, sous la poussée d’un enthousiasme pas toujours très rationnel. C’est comme si chacun vivait personnellement l’évènement, estimait pouvoir peser directement sur lui, se trouvait sur le terrain avec la balle au pied, capable de changer le cours de l’histoire à coups de hurlements, de conseils infaillibles, de grandioses gesticulations.
Une magistrale démonstration qu’une foule peut s’identifier entièrement à une cause et l’incarner jusque dans ses rayonnements les plus retentissants.
Qui sait ? Quelque chose d’une Eglise très séculière et peut-être une communion des saints au ras des pâquerettes !
1631 signes Claude Ducarroz
mercredi 28 juillet 2010
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