Fleur de vie
La remplaçante
On a beau avoir encore quatre enfants, perdre le cinquième provoque une si profonde douleur. Philippe et Josiane se sont retrouvés au cœur de cette souffrance en laissant partir leur fille trisomique, la préférée de leur amour, comme vous pouvez le deviner. Bien sûr, on le leur avait dit : Sabine ne pourra pas vivre très longtemps. Mais la voir s’en aller à l’âge de 12 ans, c’est un terrible chagrin. Et puis toute la famille a bien dû faire son deuil, continuer à vivre sans ce trésor qui causait sa joie en même temps que son souci.
Sans Sabine ? Pas tout à fait, même si chaque enfant est toujours unique, irremplaçable. Après avoir réfléchi en famille, après avoir prié, Philippe et Josiane ont décidé d’adopter un nouvel enfant qui viendrait compléter la fratrie. Mais pas n’importe lequel : une petite trisomique, comme l’était Sabine.
La famille s’est ainsi re-composée, dans une configuration proche de la précédente. Personne n’oublie Sabine. Mais sa petite sœur lui ressemble tellement, par sa vitalité rayonnante mais aussi par l’exigence de tendresse patiente. Et par son sourire évidemment.
Qui dira jamais la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de l’amour dont sont capables certaines personnes, surtout devant le malheur innocent ? Voilà qui nous réconcilie avec une humanité si souvent présentée comme égoïste, indifférente, sourde et aveugle devant la souffrance des plus pauvres et des plus petits.
Reprenez courage : il y a encore des gens qui savent aimer, « non par des paroles et des discours, mais en actes et en vérité. » (I Jn 3,18).
1597 signes Claude Ducarroz
mercredi 1 décembre 2010
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