Les chanoines ! C’est quoi ?
Le mot désigne un prêtre inscrit sur un « canon », à savoir une liste d’Eglise. Dès le 4ème siècle, certains évêques ont constitué autour d’eux une communauté de prêtres pour exercer le ministère liturgique et pastoral dans leur cathédrale. Saint Augustin, mort en 430, a même établi une règle pour ses chanoines en définissant leurs devoirs, à commencer par celui d’assurer la prière commune dans la cathédrale, matin et soir.
Pour entrer dans les détails, il faut savoir qu’il y plusieurs sortes de chanoines.
Certains sont des chanoines dits « réguliers » parce qu’ils suivent une règle comme des religieux. On connaît ainsi les chanoines de St-Maurice ou du Grand-Saint-Bernard, en Valais.
Au cours de l’histoire, les villes plus importantes ont sollicité la fondation de chapitres de chanoines plus ou moins indépendants du pouvoir épiscopal. Leur lieu de ministère se nomme une « collégiale ». Il y avait un tel chapitre, par exemple à Romont et à Estavayer-le-Lac, là où se trouvent de magnifiques stalles destinées justement aux chanoines. A Fribourg, à la demande des autorités, le pape Jules II a érigé un chapitre « vénérable et exempt » en 1512, chapitre présidé par un prévôt « crossé et mitré », à l’instar d’un évêque.
Les chapitres les plus fréquents sont institués dans les cathédrales. En principe, les chanoines d’une cathédrale forment le conseil rapproché de l’évêque qui doit les consulter dans certaines circonstances prévues par le droit de l’Eglise.
A Fribourg, quand on a ajouté le titre de « Fribourg » au diocèse de Lausanne et Genève, soit en 1924, la collégiale St-Nicolas est devenue cathédrale. Cette promotion officialisait une situation de fait puisque l’évêque de Lausanne, chassé de sa ville en 1536 par le pouvoir bernois, résidait à Fribourg depuis 1631. Mais le chapitre de St-Nicolas obtint de Rome de pouvoir garder son prévôt. Actuellement, il y a 10 chanoines résidants à la cathédrale. Ils assurent l’office matin et soir, sans oublier la messe quotidienne concélébrée. Les plus actifs sont engagés à l’évêché ou dans la pastorale de la ville et du diocèse.
Et à la basilique Notre-Dame ? On vient d’y nommer un chanoine (l’abbé Jacques de Boccard). Le chapitre lié à cette vénérable église est une sorte de succursale du chapitre de St-Jean de Latran à Rome.
Tout cela peut paraître complexe et un peu désuet. Il y dans de telles institutions une part de mémoire venue de l’histoire, mais il y a aussi toutes sortes de services plus humbles qui font partie de notre paysage d’Eglise, surtout à Fribourg.
Claude Ducarroz
jeudi 8 avril 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire