Fleur de vie
Des nôtres ?
Pas facile d’obtenir la nationalité suisse, même lorsqu’on vit en Suisse depuis longtemps. Le passeport rouge à croix blanche se mérite et le chemin pour y parvenir tient souvent du parcours du combattant.
Annie a dû remplir de nombreux questionnaires, fournir une quantité de documents et affronter plusieurs examens. Les questions posées ne respirent pas toujours le bon sens ou la délicatesse. Comment répondre, par exemple, au reproche d’avoir gardé l’accent anglais quand on vient des Etats-Unis ? Comment être sûr que Villars-sur-Glâne se trouve dans le district de la Sarine et non pas de la Glâne ? Détail qui peut faire chavirer un rêve caressé en tout bien tout honneur.
Mais il y a aussi des fonctionnaires sympathiques. Annie, qui n’a plus aucune attache ailleurs, a été finalement accueillie par cette phrase qui lui fait encore chaud au cœur : « Puisque vous n’appartenez à personne, vous serez désormais des nôtres ».
Je le sais : la Suisse ne peut être la patrie de tout le monde. Et on peut se sentir « en famille » en Suisse même si l’on n’a pas la nationalité de notre pays. N’empêche que toute personne aspire à éprouver, d’une façon ou d’une autre, le sentiment d’être quelque part « à la maison ». Par l’accueil reçu et le partage vécu.
Nous ne pouvons pas conférer le passeport suisse à tous ceux qui le souhaiteraient. Mais nous avons tous la possibilité de démontrer à nos voisins –étrangers ou même étranges- que la table du coeur est heureusement plus large que celle de l’administration officielle. Il suffit de l’élargir à la dimension d’un peu plus de fraternité.
1614 signes Claude Ducarroz
samedi 4 septembre 2010
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