vendredi 12 mars 2010

Le civiliste

Fleur de vie

Le civiliste

Visite dans un home pour personnes âgées. Je suis heureux de revoir Lucette, une alerte grand-maman de 92 ans. Je la trouve très entourée par Julien, un jeune homme « aux petits soins ». Sur son badge se trouve inscrit en dessous de son nom un métier que j’ignorais jusqu’à ce jour : civiliste. Un métier, c’est peut-être beaucoup dire. Il s’agit en réalité d’un jeune citoyen suisse qui a choisi un service civil plutôt que l’armée pour accomplir son devoir patriotique. Actuellement, tout en maintenant l’obligation générale de servir, nos autorités permettent cette dérogation à ceux qui, en conscience, ne veulent ou ne peuvent pas accomplir leurs obligations sous forme militaire.
Comment ne pas s’en souvenir ? Jusqu’en 1996, de telles personnes, quelles que soient leurs motivations, étaient forcées de passer plusieurs mois en prison. J’ai visité assez d’objecteurs de conscience derrière les barreaux pour mesurer les progrès de la situation actuelle. Mais que de luttes –pacifiques et démocratiques - pour en arriver là !
Je retiens que notre système suisse, malgré ses lenteurs, permet des avancées significatives pourvu que des prophètes courageux se lèvent, entraînent d’autres dans la bonne direction et finissent par convaincre la majorité populaire. Certes, rien n’est parfait. Il y a encore bien du grain à moudre dans le moulin helvétique, et du pain à partager sur la planche de notre démocratie. Il suffit de s’engager sans jamais se décourager.
Julien vient d’apporter son thé à Lucette…et à moi. Nous sommes tous les trois bien contents.
1582 signes Claude Ducarroz

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