Fleur de vie
L’homme qui pleurait
Il pleurait comme un gosse sur son livre dans la salle de lecture, ce jeune homme de bonne famille, fils de médecin. L’employé de la bibliothèque s’approche de lui en lui posant délicatement la question du pourquoi. Une histoire d’étudiant plus attiré par des foires ruineuses que par des études sérieuses. Résultat des courses : il devait payer d’urgence 5000 francs de retard à l’université pour pouvoir continuer ses études. Et pas question de solliciter son père, intraitable dans ce domaine. Non sans hésitation, mais ému de pitié, le brave employé a fini par remettre à ce prodigue pleureur la somme indispensable à la poursuite de sa formation. C’était magnanime, mais très risqué.
Le temps a passé. Le bon apôtre, sans illusion sur la restitution possible de sa généreuse obole, avait oublié l’incident. Et voici qu’un jour, 15 ans plus tard, un monsieur se présente devant lui exactement au même endroit, sur le lieu des pleurs, en lui tendant une enveloppe plutôt épaisse. Et d’expliquer : « Vous m’avez sauvé la vie en me prêtant 5000 francs, je viens vous les rendre avec un petit supplément puisque je suis maintenant médecin, après avoir repris le cabinet de mon père ». Il y avait 12.000 francs dans l’enveloppe. Vous devinez la surprise et l’émotion de l’imprudent donateur. Encore une précision : l’employé ne s’est pas cru autorisé de garder cet argent pour lui. Il l’a utilisé pour faire du bien à d’autres. De ce côté-là, il faut être généreux des deux côtés !
Ainsi va la charité quand elle est gratuite. Mais sans garantie que ça marche toujours !
1600 signes Claude Ducarroz
vendredi 8 octobre 2010
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