dimanche 3 octobre 2010

Le déphasé

Fleur de vie

Le déphasé

Visite dans la famille de bons amis. Je trouve leur adolescent devant son ordinateur avec un copain. Et ça y va. J’assiste à une démonstration de savoir faire avec toutes sortes de programmes informatiques. Je suis étonné, émerveillé et quelque peu humilié, je l’avoue. Car je peine avec mon ordinateur, je me bats pour et parfois contre mon Iphone, je n’entends pas grand-chose au fonctionnement de tous ces appareils qui envahissent peu à peu ma table de travail. Quand je vois l’habileté de ces ados dans la jungle de ces nouveaux moyens de communication, je suis gagné par une envie qui vire à la jalousie. Une réflexion désabusée m’envahit : ai-je encore une vraie place dans cette société ? Une certaine honte s’installe en moi. Et la crainte de vieillir comme un rameau sec parce qu’inutile, selon les critères actuels de la modernité et de l’efficacité.
Heureusement, le partage avec un ami est venu remettre de l’ordre dans mon esprit. Que les jeunes soient plus habiles que moi avec les techniques modernes, c’est normal et c’est tant mieux. Et puis ne dois-je pas admettre, avec humilité sans humiliation, que j’ai mes limites, comme ces jeunes ont aussi les leurs. Ils n’ont pas besoin de moi pour devenir compétents en ces domaines où c’est moi qui ai tout à apprendre. Mais je puis leur révéler autre chose : le sens de la vie, quelques valeurs sûres en voie d’oubli, une certaine façon de voir et d’utiliser les choses pour faire grandir les personnes et les personnalités.
On parle beaucoup aujourd’hui de dialogue intergénérationnel. Tiens, c’est moi qui étais en train de l’oublier !
1621 signes Claude Ducarroz

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