Fête de la conversion de Saint Paul
30 janvier 2011
Il arrive que les grands fassent peur aux petits. Ou que les petits, spontanément, aient peur des grands.
C’est ce qui peut arriver entre saint Paul…et nous.
Il est si grand, ce Paul de Tarse, ce géant de l’apostolat, quand on considère son parcours de vie, de sa conversion sur le chemin de Damas jusqu’à son martyre à Rome, et toutes ces communautés chrétiennes qu’il a fondées, presque en passant.
Il est si impressionnant, quand on lit et relit ses lettres –si riches et parfois si difficiles- qui constituent encore un trésor de référence pour tous les chrétiens.
Et on se sent si petit à ses côtés, qu’on en ferait un complexe. Ne sommes-nous pas timides dans l’évangélisation, tièdes dans notre vie spirituelle et parfois des chrétiens un peu déprimés dans le contexte de notre société ?
Grand, immense saint Paul, le patron de votre communauté et de votre église ! Mais de quelle grandeur s’agit-il chez lui ? Elle a essentiellement deux dimensions.
D’abord une profondeur. C’est sa communion avec le Christ vivant.
Depuis le coup de foudre de Damas, la vie de ce juif zélé s’est trouvée complètement suspendue à celle de Jésus ressuscité. Mieux encore. Paul s’est immergé dans le Christ au point de pouvoir écrire : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».
Dès lors tout ce que fut Paul, tout ce qu’il a fait aussi, s’expliquent par cette relation ou plutôt cette communion, comme une eucharistie continuelle en lui. Tel était le secret de son exceptionnelle destinée.
Et puis l’autre dimension : l’extraordinaire largeur de cœur, de vue, d’action, exactement dans la ligne de l’évangile de cette fête : « Allez par le monde entier, proclamez l’Evangile à toute la création. » C’est ça, la révolution de Paul, son dynamisme ouvert à l’universel.
Ce n’est pas un hasard si votre communauté, dans ce quartier du Schoenberg, est placée sous le patronage de saint Paul. L’universel –je dirais même l’univers- est là, qui constitue le tissu vivant de votre population. Etre chrétien, comme saint Paul, dans ce contexte, c’est travailler intensément à une fraternité humaine et donc chrétienne qui renverse les barrières, abolisse les frontières et mise résolument sur une humanité réconciliée. D’ailleurs l’Eglise –et singulièrement la nôtre—n’est-elle pas catholique, universelle ? Une Eglise qui n’exclue pas, mais donne la main aux exclus : telle est l’Eglise de l’Evangile. A nous de démontrer que nous sommes à la hauteur de cette magnifique vocation…paulinienne !
Reste la profondeur, l’enracinement dans la communion au Christ. C’est le rôle d’une communauté chrétienne d’en donner un exemple joyeux, attractif, contagieux. La présence de plusieurs communautés religieuses sur votre quartier doit y contribuer. Elles sont des lieux-sources, des puits de lumière.
Petit troupeau au milieu d’un grand quartier multinational et multireligieux, il vous appartient de garder la flamme de la foi, d’annoncer hardiment la Parole, de vous nourrir à la table de l’eucharistie, de témoigner par un chaleureux amour.
C’est tout le bonheur -j’ai bien dit « le bonheur »- que je vous souhaite.
Claude Ducarroz
lundi 31 janvier 2011
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