dimanche 20 février 2011

Homélie du 7ème dimanche du temps ordinaire

Homélie

7ème dimanche du temps ordinaire
20.02.2011

Federer… Cuche… Ronaldo ! Vous connaissez ?
Faut-il être un Federer de la sainteté,
un Cuche de la perfection,
un Ronaldo de la charité ?
- Excusez de ne citer que des hommes, mais je sais qu’il y a aussi des femmes. –
Faut-il être des champions toutes catégories pour être des chrétiens, selon la liturgie de ce jour ?
En effet, le programme – proposé ou imposé – semble relever des Jeux Olympiques de la sainteté :
Etre saints comme le Seigneur est saint, parce qu’il est saint.
Vous êtes le Temple de Dieu. L’Esprit de Dieu habite en vous.
Aimer ses ennemis… prier pour ceux qui nous persécutent.
Tendre la joue… donner aussi son manteau.
Et cette finale, digne de tous les superlatifs sportifs :
« Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Rien que ça !

Il faut le reconnaître : si l’on envisage tout cela à la manière sportive, c’est-à-dire à coups d’entraînements, de dépassements de soi, de performances ascensionnelles, de sacrifices pour la victoire : nous sommes perdus d’avance, nous n’arriverons jamais, nous ne finirons même pas la course dans les dernières places du classement. Echec et mat !

Heureusement, la sainteté n’est pas un défi à relever à la force de nos exploits spirituels.
La sainteté, c’est d’abord quelqu’un, un autre que nous :
« Moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. »
On peut même ajouter : le seul saint !
Et heureusement encore – deuxième bonheur –, ce Dieu saint est aussi – et même d’abord – un père, notre Père, selon la révélation de Jésus.
« Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Et ça change tout.
La sainteté, sa sainteté, il la partage, il en fait un cadeau, ce qu’on appelle une grâce.
Nous ne sommes pas saints à la force de nos poignets religieux, nous le devenons en ouvrant nos mains pour accueillir ses grâces comme d’humbles mendiants – humbles certes, pauvres même – mais jamais humiliés par celui qui offre ses cadeaux. Au contraire : relevés, remis debout, et même un jour, re-suscités, ressuscités !

Les cadeaux, ils sont là, gratuits et généreux :
Vous êtes le peuple de Dieu.
Vous êtes le temple de Dieu, un sanctuaire sacré, habité par Dieu lui-même.
Vous êtes les fils d’un Père qui est aux cieux.

Et cette liste de cadeaux rappelés par Paul : tout vous appartient :
• Paul, Apollos et pierre : autrement dit l’Eglise !
• le monde et la vie : c’est bon, tout ça !
• la mort, certes mais avec un avenir, un au-delà.
Oui, tout est à vous. Tout !

Tout, et même plus : la miséricorde de Dieu, son cœur de Père ouvert sur nos misères.
Car la sainteté de Dieu, c’est qu’il nous aime encore lorsque nous sommes en queue de classement, c’est qu’il nous relève toujours lorsque nous tombons, c’est qu’il est, comme dit le psaume :
tendresse et pitié
lent à la colère et plein d’amour.

Sa sainteté en nous, c’est qu’il ne cesse de nous couronner d’amour et de tendresse.

Alors parce que nous sommes émerveillés, bouleversés par cet amour, nous avons envie d’aimer un peu plus comme lui nous aime, à savoir :
• aimer notre prochain, et même nos ennemis,
• ni vengeance, ni rancune
• respecter le temps de Dieu qu’est tout homme
• donner avec joie, de bon cœur,
• donner de nous-même, de notre temps, de notre compassion, de nos biens aussi, si nous en avons.

Mais pour faire cela, qui est vite dit mais difficile à mettre en pratique, il nous faut quelqu’un qui nous donne la main, un ami, le meilleur des amis.

« Tout est à vous, dit saint Paul, mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu ». Voilà l’ascenseur pour la sainteté. Voilà le chemin de la grande remontée, accompagnée, bien accompagnée, avec quelqu’un qui ne nous lâche jamais, quoi qu’il nous arrive !

Et c’est justement ce que nous vivons maintenant, comme à chaque messe :
• un sacrement d’alliance nouvelle et éternelle
• le Christ vient à nous, dans sa Parole qui nous éclaire pour suivre le bon chemin
• le Christ vient en nous pour une communion d’amour chaleureux
• le Christ reste avec nous chaque jour de notre vie, dans les joies, les difficultés et les peines de nos existences.

Peu importe le classement, c’est la joie qui compte, celle de savoir qu’il est avec nous… et nous avec lui.

Bénis le Seigneur, ô mon âme… n’oublie aucun de ses bienfaits.
Amen
Claude Ducarroz

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