Fleur de vie
Kinshasa
Il y a des rencontres dont on ne revient pas indemne.
Je viens d’écouter le récit d’une dame qui a vécu plusieurs années à Kinshasa, au Congo. J’en suis encore tout bouleversé.
Elle s’est mise au service des enfants de la rue. Tantôt sous le poids de la misère, tantôt parce qu’on les considère comme des sorciers malfaisants, ces enfants hantent les banlieues, sans toit et surtout sans amour. Ils sont plusieurs dizaines de milliers à survivre dans la déchéance ou dans la violence. A leur tour, dans ces conditions inhumaines, ils ont des enfants qui ne connaîtront jamais autre chose que les mêmes rues de l’extrême pauvreté matérielle et morale. Cette dame m’a avoué, avec douleur et un peu de honte : « J’ai dû parfois faire un effort pour reconnaître en ces enfants des êtres humains ».
Les moyens de communication modernes et les facilités de transport font que nous ne pouvons nous cacher derrière l’ignorance de tels drames. Nous savons. Le pire serait que nous nous habituions à de telles inhumanités pour préserver notre confort. Ou que nous nous réfugiions dans un sentiment d’impuissance qui pourrait nous acheter une bonne conscience à bon marché.
Quand je vois ce que cette dame a fait et fait encore pour ces enfants, même si ça semble une goutte dans la mer, je crois que nous pouvons tous apporter notre contribution –si modeste qu’elle soit- à la grande croisade contre la misère, en particulier celle qui frappe les enfants innocents.
Allumer, ne serait-ce qu’une petite étoile dans le ciel de la solidarité, c’est déjà infiniment mieux que de maudire la nuit.
1598 signes Claude Ducarroz
vendredi 22 janvier 2010
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