Fleur de vie
Le Noël de Noélie
Bernadette a une habitude hélas ! trop peu répandue, surtout dans la très sérieuse Helvétie. Quand elle prend place à l’église pour la messe, elle s’adresse d’abord à son voisin ou sa voisine pour le/la saluer gentiment et faire un brin connaissance. Elle ne conçoit pas prier à côté de quelqu’un en laissant ce frère ou cette sœur dans un anonymat qui frise l’indifférence. C’est contraire à sa religion ! Comme il arrive assez souvent, les protagonistes de ce bref dialogue se retrouvent à la sortie pour prolonger la conversation. N’est-ce pas aussi comme cela qu’on fait communauté, surtout après avoir communié au même Seigneur qui nous y encourage à longueur d’évangiles ?
C’est bien tombé, ce jour-là. La voisine d’église est une immigrée qui se trouve seule au monde dans cette grande ville. Noël approche. Bernadette pousse la bienfaisante indiscrétion jusqu’à lui demander où elle passera cette fête. Vous devinez : toute seule chez elle. Ni une ni deux, Bernadette l’invite à venir à la maison partager la veillée de Noël en famille. Car la communauté, ce n’est pas seulement se dire bonjour à l’église. C’est aussi fraterniser après la messe, dans la vie ordinaire.
Imaginez la joie de cette femme fraîchement débarquée en Suisse, qui craignait d’avoir à ruminer sa solitude un soir de Noël. Et pour couronner le tout, elle avoua à ses hôtes : « Je m’appelle Noélie parce que je suis née un jour de Noël ! »
On peut vivre Noël tous les jours. Ou au moins tous les dimanches. Il suffit de faire attention à celle ou celui qui prie à côté de soi à l’église.
1595 signes Claude Ducarroz
vendredi 22 janvier 2010
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